Les frontières brouillées
Personne n'aurait imaginé que Deadly Premonition puisse avoir une suite. On gardait précieusement son souvenir, son expérience comme un voyage unique mais douloureux, l'impression de s'être assis sur un banc de clous mais devant un paysage à voir avant de mourir. Puis sa suite fut annoncée. Il n'y eut ni joie, ni enthousiasme. Aucune clameur n'est venue pour un jeu considéré comme lieu de pèlerinage. Deadly Premonition 2 : A Blessing in Disguise sort même dans l'indifférence et, ironie du sort, se récolte les mêmes critiques que lors de son précédent épisode. « Qu'est-ce qu'ils ont cru Zack, qu'on allait revenir tel Prometheus alors qu'on s'est tatoué "Ne la touche pas, sale pute !" dans le dos ? »
Le retour d'une moisson hors norme
Qu'est-ce qu'on l'attendait ce remake ! Le plus grand de tous les épisodes de la série des Harvest Moon débarque sur Switch. Le nombre d'heures passées sur Game Boy Advance est indécent et suffit à exprimer le raffinement de cet épisode. Il n'est pas anodin qu'il ressorte, vu son importance. Sa sortie est heureuse et importante, mais il reste à savoir si elle tient d'une volonté de relecture sincère ou simplement de l'opportunité d'un ravalement de façade censé par la même occasion lui changer sa qualification. Oubliez Harvest Moon devenu licence approximative et fourre-tout : Friends of Mineral Town rejoint la prestigieuse et l'élégante licence Story of Seasons.
Décolage hasardeux pour un atterrissage raté
Les vils méchants – forces de Rayonne – s'en prennent à l'espèce humaine, tandis que les courageux gentils – les résistants – tentent de combattre afin de sauver l'humanité. Aux commandes de votre Gravicycle, un véhicule de combat planant au-dessus du sol, vous dirigez votre groupe de survivants afin de faire face à ces ennemis qui cherchent à vous annihiler. De retour à ses origines, le co-créateur de Halo, Marcus Lehto, présente Disintegration, aux allures du jeu de Bungie mais avec une singularité dans son gameplay. Croisement entre shooter et jeu de stratégie, le concept s'écrase un peu à côté de sa cible.
Docteur Vincent et Mister Love
Voilà un jeu tellement spécial. Aucun homme l'ayant fait ne vous dira qu'il l'aura laissé indifférent. Sorti il y a presque dix ans, ce n'est pas seulement l'occasion d'une version définitive avec tous ses avantages mais c'est aussi l'occasion du bilan. Alors qu'êtes-vous devenu, combien des névroses de Vincent sont devenues les vôtres, où en êtes-vous de votre couple, de votre sexualité ? Combien de Katherine s'allongent près de vous et combien de Catherine finissent par vous endormir ?
Il était une fois un surhomme
Quand le plus beau de tous les romans fantastiques a le droit à sa version vidéoludique, on se dit « OK pourquoi pas ? ». Des adaptations en tout genre l'ont déjà tellement égratigné et gâché que le jeu vidéo est tout aussi légitime pour venir mettre ses conventions indigestes sur la plus pure des œuvres. Puis lorsque le jeu se lance et que la liste des partenaires financiers apparaît (Arte, CNC, Région Île-de-France) la confiance revient et, qui sait, ce Frankenstein nous réservera peut-être quelques belles surprises.
Manger, c'est un peu comme les anniversaires : tout le monde aime ça. La créature de Carrion aime manger elle aussi, elle baffre non-stop. Et elle prend du bide, comme nous ! Après, son régime alimentaire est constitué d'humains. Certains pleurent. D'autres hurlent. Quelle erreur. Pourquoi se battre quand le karma fait que le plat de spaghettis bolognaise que vous dévoriez encore hier a décidé de se rebeller et de vous manger vous, pour une fois ?