Test | The Callisto Protocol
11 mai 2025

Dead Space avec des baskets neuves

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The Callisto Protocol

Quand les créateurs de Dead Space décident de remettre les pieds dans l'horreur spatiale, autant dire qu'on allume la console avec une pointe de méfiance... et beaucoup de curiosité. Censé être le successeur spirituel du célèbre jeu de survie de l'ère PS3, The Callisto Protocol ne cache pas ses ambitions : faire frissonner les joueurs dans un huis clos glacial, sur fond de viscères et d'expériences interdites. L'ombre de son aîné plane donc au-dessus de ce titre signé Striking Distance Studios, mené par Glen Schofield lui-même, papa de la franchise originelle. Alors, retour gagnant ou cauchemar sans lendemain ?

L'histoire

Vous incarnez Jacob Lee, transporteur de cargaisons peu regardant sur son contenu, qui se retrouve enfermé malgré lui dans la prison de Black Iron, située sur Callisto, lune de Jupiter. Bien sûr, rien ne se passe comme prévu, et très vite, l'établissement est submergé par des créatures mutantes d'origine mystérieuse. Entre secrets industriels, expériences biologiques et hallucinations cauchemardesques, Jacob va devoir survivre, comprendre... et peut-être expier.
Bienvenue à Black Iron, là où les détenus ne sortent jamais

Le principe

Une fois maîtrisée, l'esquive devient vite votre meilleure amie.

The Callisto Protocol propose une expérience très linéaire dans la veine de Dead Space, alternant couloirs oppressants, puzzles légers, et combats brutaux. Mais là où il se démarque, c'est dans son système de combat. Ici, pas de TPS nerveux façon Resident Evil, mais un corps-à-corps omniprésent basé sur l'esquive manuelle et le timing. Jacob, notre héros involontairement incarcéré, utilise une matraque télescopique pour découper du mutant, tandis que les armes à feu – rares – viennent en soutien. Le GRP, un gant de gravité permettant de projeter ennemis et objets, ajoute une couche stratégique, notamment quand une turbine affûtée ou un précipice traîne dans le décor. C'est brutal, rugueux, souvent punitif, mais indéniablement viscéral. Si la caméra ne venait pas parfois ruiner les joutes rapprochées, l'ensemble serait une franche réussite.
Un survival horror brutal au corps-à-corps, entre esquives et viscères

L'ambiance

Et dire qu'il va bien falloir avancer dans ce couloir...

Le jeu brille par son atmosphère poisseuse et anxiogène. Entre les lumières vacillantes, les bruits d'aération angoissants, les cris au loin et la menace tapie dans l'ombre, The Callisto Protocol réussit là où beaucoup échouent : vous faire hésiter à avancer. La prison devient un personnage à part entière, et l'horreur psychologique s'invite discrètement derrière les effets gores assumés.
Un spa lunaire ? Plutôt un hammam de viscères

L'emballage

Parfois, le jeu vous propose un horizon moins sombre qui remonte (un peu) le moral.

Visuellement, The Callisto Protocol impressionne. La direction artistique, entre rouille, chairs tuméfiées et néons blafards, fait des merveilles. Les visages, en particulier celui de Josh Duhamel (Jacob), frôlent le photoréalisme, et l'ambiance sonore joue sa partition à la perfection : grincements métalliques, hurlements lointains, respiration oppressante... tout y est. Mais tout cela a un coût : des chutes de framerate, quelques bugs sonores, et un certain manque de finition technique viennent parfois salir ce bel emballage. Heureusement, les mises à jour successives ont amélioré l'expérience depuis la sortie.
Un beau monstre qui ne cache pas ses coutures

Pour qui ?

Si vous êtes prêt à affronter ce genre d'autochtones, let's go !

Si vous avez adoré Dead Space, Alien : Isolation ou même The Evil Within, vous devriez vous sentir à l'aise (ou plutôt mal à l'aise) dans les couloirs humides de la prison de fer de Callisto. Le jeu s'adresse clairement à un public mature, amateur de survival horror bien graphique, et capable de supporter une difficulté parfois corsée. En revanche, si vous avez besoin d'air libre, d'exploration et de points de sauvegarde fréquents, fuyez cette planète comme la peste.
Pour les amateurs de frissons interstellaires et de bastons bien sales

L'anecdote

Jetez toujours un œil par-dessus votre épaule au risque de ne pas apprécier ce que vous allez voir.

Je dois vous avouer quelque chose : Alien : Isolation, je ne l'ai jamais terminé. Non pas par ennui, mais parce que la peur, la vraie, m'a cloué sur place. Ce genre d'expérience où tu poses la manette, le cœur battant, en te disant « non, pas ce soir ». Avec The Callisto Protocol, j'ai cru revivre ça. Certains couloirs suintent la terreur, et ce fichu son d'évent d'aération qui craque... c'est presque pire que les monstres eux-mêmes. Pourtant, cette fois, j'ai tenu bon. Peut-être parce que la peur y est plus brutale que sournoise, plus viscérale que psychologique. Ou peut-être parce que j'avais promis de finir ce test, quoi qu'il m'en coûte. Spoiler : quelques sueurs froides, deux ou trois jurons, et une lumière allumée en permanence.
L'angoisse, cette fidèle compagne
Les Plus
  • Une ambiance sonore et visuelle d'une intensité remarquable
  • Des combats brutaux et viscéraux
  • Un univers de science-fiction crasseux et immersif
  • Une mise en scène soignée et cinématographique
  • Une peur bien présente, surtout au casque
Les Moins
  • Un gameplay rigide et parfois punitif
  • Des combats au corps-à-corps répétitifs
  • Le scénario prévisible malgré une base intrigante
  • Des inspirations trop voyantes, au détriment de l'originalité
  • Quelques pics de difficulté mal équilibrés
Résultat

The Callisto Protocol n'est pas le jeu le plus subtil, ni le plus original, mais il compense ses maladresses par une générosité morbide : il coupe, il écrase, il éclabousse. Ici, vous avancez à tâtons, le cœur au bord des lèvres, en espérant que le prochain couloir n'abrite pas un monstre tapi dans les ombres – ou pire, une phase de combat mal calibrée. Malgré ses coups de mou et ses faux pas, le jeu réussit à provoquer ce qu'il faut d'angoisse pour justifier le voyage. Pas un chef-d'œuvre, mais un cauchemar plutôt bien ficelé.

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