Test | Ninja Gaiden : Ragebound
11 août 2025

Des ninjas enragés et enrageants ?

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Ninja Gaiden : Ragebound

Après nous avoir gratifié des géniaux Blasphemous et Blasphemous 2, The Game Kitchen laisse un temps de côté le genre du Metroidvania et sort Ninja Gaiden : Ragebound. Un side-scroller 2D à l'ancienne, à la manière des Shadow Warriors et des Ninja Gaiden sortis à la fin des années 80 et dans les années 90. Il reste maintenant à savoir si le studio espagnol a su se détacher de son genre qui l'a fait connaître mondialement et reprendre cette licence culte tout en gardant son âme. Réponse avec ce Ninja Gaiden : Ragebound.

L'histoire

Ninja Gaiden : Ragebound vous met dans la peau de Kenji du clan Hayabusa et de Kuromi du clan de l'Araignée Noire, deux clans opposés dans une guerre sans fin. Alors que le chef du clan, Ryu, est appelé à des affaires importantes aux États-Unis suite à la mort de son père, le clan Hayabusa est attaqué par les démons. Dans le même temps, c'est le QG de l'Araignée Noire qui est attaqué. Kenji et Kumori font tout pour défendre leur clan et se retrouvent plus tard piégés par les démons. L'un comme l'autre sur le point de mourir, ils unissent leurs âmes. L'âme de Kumori intègre le corps de Kenji et les deux protagonistes, liés par la rage qui les anime, allient leurs forces pour mettre à mal le plan maléfique des démons pour dominer le monde.


L'histoire n'a évidemment rien à envier aux meilleurs scénarios mais elle a surtout pour objectif de servir de prétexte au jeu et c'est ce qui lui est demandé. Les moments d'avancée du scénario sont illustrés par de jolies cut-scenes en pixel art dont les développeurs ont fait leur spécialité après deux jeux Blasphemous. L'ambiance rétro années 90 des jeux 2D est vraiment là. En prime, vous avez le droit à un mode CRT pour légèrement arrondir les coins et strier l'écran, de quoi se croire face à un véritable écran cathodique que les plus jeunes ne connaissent probablement pas.
Ninja schizophrène

Le principe

Les cut-scenes sont jolies et rendent hommage au travail des développeurs.

The Game Kitchen nous sert un épisode de Ninja Gaiden à l'ancienne en mode scroller 2D difficile et exigeant. Vous parcourrez des niveaux bourrés d'ennemis qui vous attaquent sans relâche pour affronter à leur fin un boss des plus intraitables. Dans chaque niveau quelques collectibles sont à récupérer ; ils ne sont pas trop cachés heureusement et des défis sont à remplir tels que tuer un certain nombre d'ennemis ou ne pas se faire toucher dans une section. À la fin du niveau, vous obtenez une note entre E et S+ qui vous permet de débloquer de nouveaux objets ou attaques. Les développeurs ont eu la bonne idée de vous permettre d'obtenir ces améliorations si vous parvenez à une note de C ou de B, ce qui est aisément réalisable sans être un expert du jeu. Au début, vous incarnez chaque personnage séparément puis les deux sont unis et leurs techniques partagées : Kenji attaque au corps-à-corps et Kuromi à distance.


Les niveaux sont assez courts et demandent de vous des réflexes et une connaissance des mouvements des ennemis. Rassurez-vous, ici pas de pièges avec des variantes imprévues, chaque ennemi a une attaque bien précise qu'il faut contrer ou esquiver. Les mouvements des démons sont même calibrés pour une fluidité totale des mouvements et une possibilité de faire le niveau d'une traite à condition d'en connaître les moindres recoins et de maîtriser les diverses techniques.

La structure de Ragebound est faite pour le speedrun, les développeurs ont vraiment bien calibré leur jeu. Il faut être rapide mais ne jamais se précipiter. Vous avez la possibilité de faire des bonds sur les ennemis (appelés sauts-guillotine) ce qui occasionne des dégâts et vous octroie un saut supplémentaire. Car dans Ninja Gaiden : Ragebound, il n'y a pas de double-saut, ce sont les ennemis ou les projectiles qui vous permettent d'aller plus haut. Il faut donc être attentif et agile afin de profiter du placement des ennemis. Les développeurs ont bien réfléchi à ces éléments qui, si à première vue sont là pour vous empêcher d'avancer, sont finalement placés pour rendre fluide votre progression. La difficulté des niveaux augmente petit à petit et vous prépare doucement au mode difficile déblocable après avoir terminé le jeu une première fois.
I want to be Neenja !

La puissance et l'agilité

Coups d'épée, saut, roulade, kunais, il faut bien maîtriser les mouvements de base pour survivre.

Certains ennemis disposent d'une aura bleue ou violette, et si vous les tuez avec la bonne attaque (corps-à-corps ou à distance), votre prochaine attaque sera très puissante et vous permettra de tuer d'un seul coup des ennemis plus coriaces. Là encore, ces ennemis apparaissent quand il faut et sont là pour vous faciliter la tâche et rendre votre run le plus fluide possible. Il faut toutefois les tuer avec la bonne attaque et ensuite assener le coup fatal à l'ennemi voulu. La masse d'ennemis et le pic de stress généré par la situation peut vous faire rater votre coup. Tout est une question de maîtrise de soi et de connaissance du niveau et des patterns des ennemis.


Enfin, les niveaux sont parsemés de séquences dédiées à Kuromi qui entre dans la dimension des démons, nous gratifiant de moments de plateforme qui encore une fois demandent de la précision et de la rapidité. La difficulté augmente au fur et à mesure du jeu et demande un sacré doigté lors des missions spéciales (des missions cachées à débloquer). Ces phases de plateforme sont accessibles à tous dans les missions normales mais sont bien plus exigeantes dans les missions spéciales, la moindre erreur vous empêchant d'atteindre votre objectif. Ces phases de jeu sont vraiment appréciables et apportent de la variété dans le titre.
Un bon ninja sait faire appel à tous ses talents

Pour qui ?

Les effets visuels sur les morts des ennemis sont top.

Ninja Gaiden : Ragebound s'adresse clairement à un certain public. Son aspect visuel, bien que sublime – les développeurs de The Game Kitchen étant passés maîtres dans le pixel art – en rebutera plus d'un. Il faut aimer ce scrolling 2D qui impose un retour à un gameplay moins moderne – et sûrement moins intuitif pour les jeunes joueurs n'ayant pas eu l'occasion de se prêter à ce genre de jeux moins répandus de nos jours. Ragebound n'est pas le bon jeu pour découvrir le genre tant il est exigeant. Les combats de boss nécessitent un apprentissage et, à moins d'être un prodige, il vous faudra un bon nombre d'essais avant d'en venir à bout. C'est un jeu fait pour les vieux de la vieille qui aiment les revivals 2D qui font saigner les pouces.
Oh papy, j'ai retrouvé un de tes vieux jeux !

L'anecdote

Parfois ça joue serré !

Comme beaucoup d'autres jeux, terminer une première fois Ninja Gaiden : Ragebound vous permet de débloquer le mode difficile... Permettez-moi de vous dire qu'il faut s'accrocher. Le nombre d'ennemis est augmenté, et de nouveaux font leur apparition. Ils sont d'une couleur différente des ennemis originaux mais incluent une variante : ils lancent plusieurs projectiles ou bien courent bien plus vite. Certains aussi explosent quand ils meurent et vous font donc des dégâts si vous restez dans les parages. Également, de nouveaux pièges sont disséminés dans le jeu, plus de pics sur lesquels s'empaler ou de fosses dans lesquelles tomber. De nouvelles choses donc à prendre en compte pour votre nouveau run du jeu. Évidemment, les boss aussi ont leur particularité puisque leur arène se trouve changée et vous oblige à trouver une nouvelle stratégie pour les battre. Vous avez donc là un véritable New Game+ disponible dès le lancement du jeu (ça pour le coup, c'est de plus en plus rare).
Ah parce qu'il existe un mode difficile ?
Les Plus
  • Visuellement incroyable
  • Un gameplay précis et chiadé
  • Des musiques top
  • Le mode CRT
  • Un jeu exigeant
  • Le mode difficile qui rebat complètement les cartes
  • Des boss variés et intéressants
Les Moins
  • Un jeu trop exigeant par moment ?
Résultat

Ninja Gaiden : Ragebound est une petite bombe plutôt inattendue que nous a concocté The Game Kitchen. Le jeu est visuellement très réussi, la musique au top accompagne votre aventure avec un son à l'ancienne et le jeu est exigeant sans jamais être injuste. Il s'impose comme un indispensable de l'été à un prix dérisoire tant c'est une pépite. Jetez-vous dessus si vous vous sentez l'âme d'un ninja persévérant !

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