Preview | Dispatch
23 juin 2025

La hotline du chaos super-héroïque

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Dispatch

Imaginez un ancien super-héros reconverti dans la gestion de crise, vissé à son bureau, casque sur les oreilles, prêt à coordonner une équipe de redresseurs de torts plus ou moins fiables. Dans Dispatch, vous incarnez Robert Robertson — alias Mecha Man — contraint de prendre sa retraite après une panne définitive de son mecha suit. Désormais, il gère les appels d'urgence au SDN, le Superhero Dispatch Network, en dispatchant les missions vers ses anciens ennemis... devenus collègues. Premières impressions sur ce jeu au pitch improbable, à la DA au poil et à la narration visiblement de haute voltige.

Un pedigree narratif cinq étoiles

Le studio derrière ce projet décalé, AdHoc Studio, a été fondé par des anciens de Telltale Games (The Wolf Among Us, Tales from the Borderlands) et de Night School Studio (Oxenfree). Autant dire que la narration à embranchements, les dialogues bien sentis et les personnages mémorables sont dans leur ADN.


Et pour donner vie à tout ce petit monde, le casting vocal est à la hauteur : Aaron Paul (Breaking Bad) incarne Robert avec un mélange d'usure et d'ironie parfaitement dosé. À ses côtés, Laura Bailey, Jeffrey Wright, Travis Willingham, Alanah Pearce, Matthew Mercer ou encore le youtubeur Jacksepticeye prêtent leurs voix à une galerie de héros déglingués et de collègues exaspérants.


Et ce n'est pas tout : à l'occasion du Tribeca Festival, AdHoc a annoncé de nouvelles recrues de talent comme le rappeur Yung Gravy, qui joue Golem, colosse loyal amateur de déchets (et d'ennemis), ou encore le cascadeur Tanoai Reed (Fast & Furious), qui incarne Royd, l'ingénieur musclé en charge de la réparation du costume de Mecha Man. Mention spéciale aussi à Mayanna Berrin dans le rôle de Coupé, assassine fantôme à la réputation mortelle.

Un gameplay super malin

Notre session d'essai nous a permis de répondre à quelques appels d'urgence : des citoyens en détresse, des missions à affecter, et une équipe de super-héros dysfonctionnels à coordonner. Mais ici, pas question de simplement cliquer et attendre : Dispatch est rythmé. Les choix de dialogue s'enchaînent avec des compteurs qui tournent, les héros sur le terrain appellent à la rescousse pour demander conseil, et certaines séquences incluent même du hacking chronométré façon mini-jeu — simple mais stressant — qui peut faire capoter une opération entière si vous échouez.


Le gameplay repose sur une logique de choix rapides, d'arbitrages absurdes mais cruciaux, et d'une gestion de crise comique façon sitcom d'entreprise... avec super-pouvoirs. Et c'est là que le jeu brille : dans cet équilibre entre tension narrative et dérision constante.

Une mise en scène stylisée, au service de l’humour

Visuellement, Dispatch se démarque avec une direction artistique colorée et claire, proche du dessin animé stylisé. Le SDN, entre centre de crise rétro-futuriste et open space mal ventilé, regorge de détails et d'animations expressives. Les dialogues fusent, les personnages débordent de personnalité, et la musique accompagne parfaitement le ton général : légère, dynamique, parfois absurde. Le tout donne une vraie cohérence à cet univers de super-héros en entreprise, où les relations comptent autant que les capacités, et où l'enjeu dramatique est contrebalancé en permanence par l'humour pince-sans-rire de la mise en scène.

Ce qu’on en pense

Dispatch coche toutes les cases de la bonne surprise narrative : drôle, bien écrit, intelligemment rythmé, et visuellement soigné. C'est un jeu qui repose plus sur la voix et le choix que sur la castagne, mais qui parvient malgré tout à générer du stress, des rires, et un vrai plaisir de jeu.


Avec sa galerie de personnages bigarrés, son humour constant, et son gameplay à mi-chemin entre le simulateur de standard téléphonique et la gestion de crise super-héroïque, le titre d'AdHoc Studio s'annonce comme une des comédies les plus rafraîchissantes de 2025. En attendant, on est déjà impatients de reprendre le casque pour rappeler Royd, rassurer Golem... et se planter dans les grandes largeurs sur un dialogue mal choisi. Et ça, c'est une mission qu'on accepte volontiers.


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