Test | The Wandering Village
03 août 2025

Onbu roule pour vous

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The Wandering Village

Imaginez un village... qui marche. Vous êtes aux commandes d'une communauté installée sur le dos d'Onbu, une créature colossale qui traverse un monde ravagé par des spores toxiques. Si le concept vous intrigue, préparez-vous à des sessions lentes, posées, parfois répétitives... mais avec un charme si improbable que vous pourriez vous surprendre à attendre que le géant défèque juste pour produire du fumier.

L'histoire

Vous êtes un leader des Nyomans, survivants d'un cataclysme écologique. Guidés par un ancien carnet, vous découvrez Onbu, un être gigantesque que vous choisissez comme terrain de vie. Le danger est partout : les plantes toxiques progressent, les crises s'enchaînent, et vous devez évoluer avec la créature. L'évolution narrative est plutôt discrète – pas de cinématiques hollywoodiennes – mais chaque biome traversé raconte une partie de ce monde brisé.
Un monde empoisonné, un dos providentiel

Le principe

Les sprites 2D participent à donner un certain cachet visuel au jeu.

Dès le départ, vous construisez, cultivez et soignez votre village dans un espace limité sur le dos d'Onbu. Vous commencez lentement, avec des tentes et des baies sauvages, découvrant petit à petit la mécanique de recherche : mines, laboratoires, médecine, puis des commandes pour influencer Onbu. Seulement lorsqu'Onbu vous fait suffisamment confiance, votre trompette de chef peut lui ordonner d'arrêter, de changer de cap ou d'accélérer... s'il accepte. Garder Onbu sain, nourri, et heureux devient vital. Chaque choix influence votre colonie : ferez-vous du géant un ami, un dieu, ou juste un outil ?
Un city-builder où votre sol a des pattes

L'emballage

Vous allez en planter des radis pour nourrir vos colons !

Graphiquement, le jeu trouve son style avec un mix de 3D pour Onbu et de sprites 2D pour les villageois, dans une esthétique belle et douce. Onbu cligne des yeux, marche lentement, ses zones cultivables changent selon les biomes. Vous avez l'impression d'admirer un paysage Zen, même si Onbu frôle parfois l'épuisement. La bande-son, elle, reste discrète : quelques nappes planantes, des bruits de vent, des coups de pioches et de marteaux, suffisants pour tenir l'atmosphère sans fatiguer vos oreilles.
Du joli, du doux, et un Onbu qui cligne des yeux

Pour qui ?

Onbu a besoin de se reposer régulièrement, comme vous.

Si vous aimez les jeux comme Banished, Surviving Mars ou Farthest Frontier, mais que vous avez toujours regretté l'absence de créatures vivantes pour transporter votre ville, The Wandering Village est pour vous. Avec son design tout mignon, le jeu pourrait même vous rappeler la grande époque de The Settlers (les batailles en moins). Ceux qui aiment réfléchir, absorber les détails, et bâtir une symbiose microbienne avec un compagnon géant seront ravis. Les amateurs de boucles frénétiques et de stress cyberpunk seront, en revanche, probablement déçus.
Pour ceux qui aiment apprivoiser leur terrain

L'anecdote

Ce bâtiment permet de récolter les bouses d'Onbu pour fertiliser vos plantations.

Le studio suisse Stray Fawn n'a pas inventé par hasard cette cohabitation improbable : l'un de ses fondateurs est biologiste de formation. Fascinée par les systèmes symbiotiques, elle a transposé cette idée dans un jeu : la survie par la coopération. Pas étonnant : après l'exploration spatiale de Nimbatus et un Niche : A Genetics Survival Game qui mélangeait Darwin et Sims pour créer des animaux improbables par sélection génétique, ces Suisses ont voulu tester la cohabitation entre les hommes et une créature colossale. Et on peut dire qu'ils ont trouvé leur terrain... mobile.

Un jeu né d'une biologiste et de son géant
Les Plus
  • Un concept original de cohabitation-village sur une créature géante
  • L'interdépendance humaine/Onbu, à la fois mécanique et métaphorique
  • Une direction artistique tendre et visuellement distincte
  • Un arbre de recherche complet avec des interactions avancées
  • Une ambiance contemplative qui peut rassurer après des jeux frénétiques
Les Moins
  • Très lent, même avec accélération rapide
  • Des mécaniques de base classiques une fois les interactions avec Onbu maîtrisées
  • Peu de renouvellement narratif pour les joueurs aguerris
Résultat

The Wandering Village ne révolutionne pas le genre, mais il le décline de façon unique : bâtir, cultiver, survivre... sur un dos vivant. Le jeu demande patience, observation et humilité. Oui, c'est lent, oui, ce n'est pas hyper varié si vous l'avez déjà arpenté, mais ce sentiment d'être porté, défié et compris par Onbu vaut tous les city-builder classiques. C'est un voyage doux, étrange, et plus profond qu'il n'y paraît.

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