Test | Chicken Run : Commandodu
19 nov. 2025

Poule position pour l'infiltration

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Chicken Run : Eggstraction

Les poules de Chicken Run sont de retour, et cette fois, c'est vous qui tenez le plan d'évasion. Chicken Run : Commandodu transforme l'univers d'Aardman en un jeu d'infiltration décalé, drôle, surprenant, et surtout bien plus intelligent qu'il n'y paraît au premier battement d'ailes. En quelques minutes, on comprend : si vous aimez rire, improviser, contourner le danger et libérer des troupeaux entiers à la force du maïs... ce jeu est pour vous. Maintenant que vous êtes prévenus, entrons dans le poulailler.

L'histoire

Le pitch est simple : une nouvelle évasion, mais cette fois menée à grande échelle. Vous prenez la tête d'une équipe de poulets héroïques, chacun avec sa petite personnalité et surtout ses capacités hilarantes. L'objectif : libérer des groupes entiers de gallinacés coincés dans des fermes, des usines ou même un manoir où l'on sent qu'on n'est vraiment pas les bienvenus. Et si le concept vous est familier, c'est normal : Commandodu s'amuse à reprendre l'esprit du premier film – celui de l'évasion impossible – mais en le transformant en mission tactique. Les poules discutent, s'encouragent, paniquent, se moquent, commentent vos décisions... impossible de ne pas sourire. L'humour fait mouche, constamment.
Il faut sauver le soldat Poulette

Le principe

Oui, Frizzle a un petit peu le melon.

C'est là que le jeu surprend le plus. On pourrait s'attendre à une infiltration un peu simpliste, mais Commandodu montre très vite qu'il a plus d'idées qu'il n'y paraît. Chaque niveau offre sa petite trouvaille, son piège idiot, son garde distrait ou sa mécanique maison. Et surtout, il ne vous met jamais dans une situation injuste : l'infiltration est accessible, jamais punitive, et parfaitement adaptée à tous les publics.


Il faut dire que vos compagnons volatiles ont plus d'un tour sous leurs ailes. Les capacités spéciales déclenchent souvent des situations absurdes – parfois volontairement, parfois parce que vous avez mal calculé votre coup – mais c'est justement ce qui rend l'expérience si fun. Le jeu ne laisse aucun temps mort : vous observez, vous analysez, vous contournez, vous déclenchez une diversion idiote, puis vous relâchez un troupeau entier de poulets en espérant qu'ils suivent l'odeur du maïs plutôt qu'un passage menant à une broyeuse. Et quelle variété ! Les niveaux s'enchaînent sans jamais se ressembler, au point que vous finissez par attendre la prochaine zone comme un nouveau gag visuel. Fermes, usines, manoir, et même un camp de vacances où des fillettes scouts jouent les matons – oui, c'est aussi drôle que ça en a l'air. Le tout progresse avec une vraie montée en puissance : plus vous avancez, plus le challenge se corse subtilement.


D'ailleurs, les dernières missions exigent d'avoir débloqué tous les poulets héroïques. Vous pensez d'abord pouvoir vous reposer sur vos deux ou trois préférés, mais non : chacun finit indispensable. Une bonne manière d'obliger le joueur à exploiter toute la richesse du gameplay... et de rire encore davantage devant les aptitudes farfelues de certains.
Jamais infiltration n'a été aussi burlesque et réjouissante

Le multi

Sept mondes avec une dizaine de niveaux chacun : vous avez de quoi bien vous amuser.

Le jeu propose un mode coopératif à deux joueurs qui transforme l'aventure en véritable festival de gaffes organisées. Résoudre les énigmes, détourner l'attention des gardes ou synchroniser les capacités de vos poules devient aussi amusant qu'imprévisible. Certaines mécaniques sont clairement pensées pour le duo : actions à déclencher simultanément, distractions coordonnées, ou encore situations où l'un provoque le chaos pendant que l'autre exfiltre les poulets paniqués. C'est un mode généreux, pleinement intégré à la campagne, et qui offre ce supplément de folie qu'on ne retrouve qu'en bonne compagnie.
Deux poulets synchronisés valent mieux qu'un

L'emballage

Des environnements détaillés et remplis de références. Oh un Shaun le mouton !

Visuellement, c'est du Chicken Run pur jus : une direction artistique chaleureuse, des décors variés et des cinématiques qui évoquent immédiatement l'ambiance des films. Les personnages ont ce charme légèrement cabossé propre à Aardman, et les animations comiques appuient à merveille l'humour omniprésent. Côté son, la musique reprend l'esprit de la série : joyeuse, entraînante, toujours prête à soutenir une course-poursuite improbable ou une infiltration au parfum de catastrophe. L'ensemble respire la bonne humeur, difficile à ignorer.
Aardman est dans la place : on reconnaît bien sa patte (de poulet)

Pour qui ?

Les poules sont attirées par l'odeur du maïs. Vérifiez bien leur trajet pour éviter tout couac.

Chicken Run : Commandodu s'adresse autant aux fans de la licence qu'aux amateurs de jeux d'infiltration tactique façon Commandos. Les curieux qui ont récemment craqué pour un titre comme Eriksholm : The Stolen Dream pourraient eux aussi y trouver leur bonheur : même ADN tactique, mais transposé dans un univers bien plus léger, drôle et décomplexé.


Le jeu prouve d'ailleurs que l'infiltration, souvent associée à des cadres sérieux ou réalistes, se marie étonnamment bien avec un ton humoristique. Les mécaniques restent solides, mais le cadre décalé les rend accessibles à tous. Enfants, adultes, curieux ou vétérans : tout le monde a sa place dans ce poulailler. Les collectibles et le système d'étoiles, eux, donnent même envie de revenir gratter dans chaque recoin pour décrocher le 100 %.
Un jeu pour tous et sans OGM

L'anecdote

Débloquez bien tous vos poulets avant de vous attaquer aux niveaux finaux.

J'ai rapidement développé un attachement irrationnel pour trois poulets en particulier – mes "élite du poulailler". À chaque niveau, je raflais les étoiles pour les améliorer : vitesse, sabotage, distractions... Bref, mes champions brillaient. Chaque étoile représente un défi différent – finir sous les deux minutes, n'assommer que certains gardiens, libérer un maximum de poules, ne pas déclencher l'alarme... J'étais plutôt fier de ma petite escouade optimisée, jusqu'au moment où le dernier monde m'a rappelé une vérité cruelle : le jeu exige certains poulets précis pour continuer. Et évidemment, ceux-là dormaient encore au fond du poulailler, niveau 1, jamais entraînés.


Résultat : retour dans les mondes précédents pour aller chercher les étoiles manquantes, souvent les plus retorses, celles que j'avais gentiment ignorées. Une petite leçon de modestie et surtout un conseil : ne faites pas comme moi. Améliorez tous vos poulets dès que possible... sous peine d'une longue tournée de rattrapage en fin de parcours.
Attention aux chouchous : ça vous mènera à un cul-de-sac
Les Plus
  • Un humour qui fonctionne du début à la fin
  • Des cinématiques très réussies, fidèles aux films
  • Des niveaux variés et souvent très drôles
  • Des capacités de poulets hilarantes et utiles
  • Un gameplay accessible, complet et sans temps mort
  • Une infiltration amusante, jamais punitive
  • Le plaisir de libérer des troupeaux entiers et de les guider vers la sortie
  • Le niveau du camp de vacances, mémorable
Les Moins
  • Les amateurs d'infiltration “hardcore” pourraient trouver l'ensemble un peu trop facile
  • L'expérience est un peu moins folle en solo qu'en duo
  • L'obligation d'utiliser tous les poulets héroïques dans les dernières missions
Résultat

Chicken Run : Commandodu est une belle réussite : drôle, accessible, bien pensé, et fidèle à l'esprit des films. Aardman et Outright Games ont su transformer l'essence de la licence en un jeu d'infiltration/puzzle qui ne se prend pas trop au sérieux, mais qui ne sacrifie pas non plus la profondeur. Que vous soyez un fan de la première heure ou un nouveau venu, vous passerez un très bon moment à planifier des évasions rocambolesques tout en riant à gorge déployée.

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