Preview | Adorable Adventures
20 nov. 2025

La vie au groin air

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Adorable Adventures

Il y a des jeux qui vous embarquent avec des explosions, des planètes exotiques ou un scénario à tiroirs. Et puis il y a Adorable Adventures, qui vous cueille avec... un groin. Pas n'importe lequel : celui de Boris, un petit marcassin qu'on a envie de câliner avant même de toucher la manette. Dès les premières secondes, on comprend que cette aventure ne cherche pas à nous faire courir après des quêtes épiques, mais plutôt à nous rappeler qu'on peut s'émerveiller en reniflant un champignon. Oui, on parle bien d'un jeu où le pif est roi, et c'est franchement rafraîchissant. Premières impressions.

Boris et les odeurs perdues

Notre héros, donc, s'appelle Boris. Séparé de sa famille après un incendie de forêt (le début le plus mignonnement triste depuis Bambi), il part à la découverte d'un vaste parc naturel où tout, absolument tout, passe par le nez. Ici, pas de boussole ni de carte GPS : c'est la truffe qui guide. Et quelle truffe ! Boris apprend à reconnaître les odeurs, à les suivre, à les mémoriser, et même à ignorer celles qui n'ont plus d'intérêt. Le tout dans une phase d'apprentissage finement dosée, où l'on découvre le monde comme lui : avec naïveté, curiosité et un enthousiasme débordant.


Le jeu a un petit côté documentaire animalier raconté par ce qu'on suppose être un garde forestier bienveillant – on s'attend presque à entendre « Regardez, le petit Boris s'aventure hors du terrier... quelle audace ! ». L'immersion fonctionne à merveille, portée par une nature douce et vivante où chaque bruit de vent ou bruissement d'herbe semble pensé pour vous apaiser.

Un marcassin écolo (et photographe à ses heures)

Comment ne pas fondre quand il vous regarde comme ça ?

Mais ne croyez pas qu'Adorable Adventures se résume à une balade bucolique. Le jeu regorge de petites interactions malignes qui donnent le sourire. Boris, par exemple, peut ramasser des boîtes de conserve vides et les jeter dans une poubelle. Un geste écolo que rien ne nous impose, et c'est justement ce qui le rend aussi satisfaisant. On se surprend à chercher les déchets juste pour le plaisir de voir le petit marcassin les attraper avec sérieux, comme un héros de campagne anti-pollution.


Et quand il ne fait pas le ménage, Boris s'improvise photographe. En dénichant un appareil photo monté sur trépied, il peut le déplacer avec sa gueule et l'installer à des points précis pour immortaliser les paysages. Une idée géniale, à la fois poétique et pédagogique : on découvre la forêt autrement, on cadre, on observe, on contemple. Bref, un vrai safari groin-groin.


L'exploration est si libre qu'on finit parfois par coincer le pauvre Boris dans un buisson ou un rocher. Mais pas de panique : un petit saut magique via le menu et il réapparaît ailleurs, la truffe frétillante, prêt à repartir. C'est le genre de "bug mignon" qu'on lui pardonne sans hésiter, tant on sent que le jeu pousse à fureter dans chaque recoin.

De la fleur et du flair

Un herbier permet de vous y retrouver dans toutes les odeurs rencontrées.

Visuellement, Adorable Adventures en met déjà plein les mirettes avec ses Cévennes lumineuses, ses clairières paisibles et ses chemins qui sentent bon les pissenlits et autres champignons. La musique, elle, s'adapte à vos actions : calme quand vous flânez, plus vive quand vous cavalez – le tout sans jamais trahir la sérénité ambiante. C'est zen, sans être soporifique.


Seul petit bémol : cette fichue fleur que vous pouvez poser sur la tête de Boris. Un accessoire mignon, certes, mais qui frôle l'anthropomorphisme. On sent la concession faite pour séduire les fans d'Animal Crossing. Espérons juste que ça reste à la marge dans la version finale, car le reste du jeu réussit justement à éviter ce piège : Boris agit vraiment comme un marcassin, et c'est ce qui le rend si attachant.

Ce qu’on en pense

Le terrain de jeu de Boris est librement inspiré des Cévennes.

Adorable Adventures, c'est la preuve qu'on peut faire un jeu d'exploration sans explosion, un jeu d'apprentissage sans leçon, un jeu animalier sans niaiserie. En quelques minutes, on s'attache à Boris comme à un compagnon de balade, on rit de ses maladresses, on s'émerveille de ses découvertes, et surtout... on respire. Le concept de la truffe comme outil principal est une idée à la fois audacieuse et brillante, qui change notre manière d'explorer un monde virtuel.


Techniquement, tout n'est pas encore parfait – la démo montre quelques limites – mais l'intention est si sincère qu'on passe vite dessus. On sent derrière chaque texture, chaque animation, un amour immense pour la nature et les animaux de la part de Wild Sheep Studio. Et quand la fin arrive, on reste là, truffe en l'air, avec une seule envie : relancer la partie pour explorer encore plus, peut-être découvrir une nouvelle activité, et sentir toutes les plantes (et pas forcément celles qu'on met sur la tête).

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