Test | Silent Hill : Downpour ne prend pas l'eau
16 avr. 2012

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Silent Hill : Downpour
  • Éditeur Konami
  • Développeur Vatra
  • Sortie initiale 29 mars 2012
  • Genre Survival

Silent Hill est un cas d'école : après trois épisodes qui ont changé la donne en matière de survival-horror, la série a peiné à se renouveler, entraînant au passage le départ des développeurs originels. Konami cherche depuis à ressusciter la marque à coup d'électrochocs : remake, prequel, etc. Après quelques épisodes tournant franchement à la nécrophilie, c'est Vatra, studio tchèque inconnu au bataillon, qui hérite du mort-vivant. Est-ce suffisant pour faire repartir le rythme cardiaque ?

Marche à l'ombre

Murphy Pendelton est fan de Prison Break. Pour venger son fils, tué par un pédophile, il se fait arrêter afin d'exercer sa vengeance sur l'infâme individu. Pas de bol, le plan capote et voilà notre beau brun ténébreux transbahuté vers une prison haute sécurité. Cet idiot de chauffeur décide de prendre un raccourci et de passer par Silent Hill. Bien mal lui en prît car son bus finit dans le décor. Si seulement il avait joué aux anciens épisodes, il saurait que Silent Hill est une ville maléfique où vos crimes prennent forme physique afin de vous hanter. Bref, le bus se plante et Murphy est le seul survivant de cette galère. Enfin, il aimerait être le seul : une fliquette de choc, genre Tommy Lee Jones avec une queue de cheval, décide de lui coller aux basques. L'ami taulard n'aura pas d'autre choix que de s'enfoncer dans la ville et dans les méandres de sa psyché tourmentée. Un seul objectif : s'échapper du brouillard une bonne fois pour toute. Hélas, les esprits maléfiques veillent et votre parcours sera semé d'obstacles. Pire encore, la météo déconne sévère dans la région : une série d'orages frappe sans arrêt la ville faisant apparaître des monstres extrêmement agressifs. Divertissant, le scénario de Downpour fait mouche en se débarrassant de toute la mythologie créée par la Team Silent. Seuls quelques caméos vous renverront aux anciens épisodes, le reste tutoie plutôt Stephen King. Selon vos choix moraux, cinq fins s'offriront à vous, plus une fin débile comme d'habitude.

L'enfer des armes

Le facteur, un trype bien mystérieux.

Pas mal de changements en perspective sur le plan du gameplay pour les habitués de la série. Les poches de Murphy sont taillées petites et vous ne pourrez porter qu'une arme à feu (en hoster) et une arme principale (dans vos petites mimines). Les balles sont mortelles mais rares, par conséquent, la majorité des combats se font au corps à corps. De nombreux objets peuvent être utilisés pour vous battre, chacun ayant une résistance et une puissance différente : rocher, plancher, hache de pompier, etc. Le système encourage fortement la défense et tout l'art de vaincre réside dans la contre-attaque après les enchaînements ennemis. Sinon, la fuite reste souvent une très bonne option. En effet, lorsqu'il se met à pleuvoir, les ennemis se multiplient et il ne fait pas bon traîner dans les rues. Dans tous les cas, Vatra n'hésite pas à vous laisser le choix. D'ailleurs, niveau liberté, Downpour innove. Après deux heures de trotte dans la nature, Silent Hill vous ouvrira ses portes, bien plus ouverte qu'avant. Plusieurs quartiers se déverrouillent au fur à mesure de l'aventure, chacun ayant son lot de missions secondaires. Oui, vous avez bien lu, des missions secondaires dans Silent Hill ! Diverses et intéressantes, ses dernières offrent une petite respiration avant d'entamer la suite des opérations. Toutefois, quelques petits bémols viennent gâcher cette aventure sympathique : le très faible nombre d'ennemis (cinq en tout) et surtout l'optimisation à la ramasse. Vatra n'a pas eu le temps de finir son jeu et ça se voit. L'éternelle désagréable impression de devoir essuyer les plâtres.
Les Plus
  • Silent Hill, ville ouverte
  • Une histoire sympathique
  • Un dégraissage des combats bienvenu
  • L'environnement sonore
Les Moins
  • Korn...
  • Des bugs et des ralentissements à foison
Résultat

Silent Hill : Downpour est un bon jeu. Il ne fait pas peur mais maintient vos sens en alerte. La musique n'est pas signé Akira Yamaoka mais Daniel Licht fait du très bon boulot. L'ambiance n'a rien avoir avec les épisodes originaux mais finalement, c'est tant mieux. Silent Hill est mort, vive Silent Hill ! Vatra a retiré tout ce qui faisait "l'originalité" de la série : combats pourris, personnages autistes, progression sans queue ni tête. L'histoire relève plus de la quatrième dimension que de l'échelle de Jacob, mais qu'importe : vous vous amusez. Ce qui n'est pas arrivé depuis longtemps avec cette série.

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