Test | Final Fantasy XIV, l'esprit de contradiction de Square-Enix
26 févr. 2011

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Final Fantasy XIV Online
  • Éditeur Square Enix
  • Développeur Square Enix
  • Sortie initiale 30 sept. 2010
  • Genres Massively Multiplayer Online, Rôle

Depuis quelques années, les MMORPG se sont faits une place au soleil dans le monde vidéoludique. Les éditeurs observent avec intérêt ce marché juteux. Nombre d'entre eux veulent étendre ce genre à la console de salon (histoire de gagner des parts de marché). Après quelques essais, Square-Enix semblait avoir trouvé la bonne voix. Malheureusement, leur jeu n'est sorti que sur PC pour l'instant.

Un jeu gamer pour des PC de gamers

Final Fantasy XIV Online avait tout pour tenter de concurrencer le monstre qu'est World of Warcraft : une bonne équipe de développeurs, une licence reconnue mondialement et surtout de bonnes idées. Cependant, les équipes de Square-Enix ne se sont pas données les moyens de leur ambition. Il n'y a qu'au niveau graphique que les développeurs ont atteint leur objectif. Ainsi, le joueur se prend une jolie claque. Jamais un MMO n'aura été aussi beau. Les cinématiques sont mirifiques, les décors, textures et personnages impressionnent. Mais tout ceci a un coût. Il faut avoir un PC de compétition pour faire tourner le tout et en profiter au maximum. Cependant, même avec le meilleur équipement du monde, la déception va venir pointer son petit nez rose. Avant de parler des choses qui fâchent, une petite piqure de rappel pour les deux du fond qui n'ont pas suivi. Final Fantasy XIV vous ouvre les portes du monde d'Eorzéa, une terre peuplée par plusieurs races habitant diverses citées états. Comme dans toute civilisation, des guerres intestines font rage et c'est à vous (enfin, à votre avatar) de sauver le monde (pour changer...).

J’ai un pêcheur/mage/cueilleur de pomme et toi ?

Il faut admettre une chose, le jeu est de toute beauté et en met plein les mirettes.

Pour vous, tout commence par la création d'un personnage. A vous de choisir entre les Hyurs (équivalents des humains), les Elezens (sorte d'elfes), les Lalafells (peuple tout mimi), les Miqo'tes (femmes-chats), et les Roegadyns (grosses brutes musculeuses). Bien évidemment, vous pouvez changer quelques éléments d'apparence pour rendre votre avatar unique. Ensuite, vient la sélection du métier. Dix-huit classes sont à noter, dispatchées dans quatre catégories (art de la guerre, magie, récolte et artisanat). Peu importe votre choix de départ, vous pouvez changer à tout moment. Car c'est l'équipement qui fait le métier. Dans Final Fantasy XIV Online, en prenant une canne à pêche, vous devenez pêcheur, en sortant une rapière, vous vous improvisez bretteur, etc. Vous pouvez ainsi accumuler des compétences pour faire de votre personnage un guerrier/mage qui touche sa bille dans l'art de la pêche. Il existe tout de même un frein et les joueurs ne peuvent pas tout faire. Vous allez pouvoir augmenter certains attributs (force, vitalité...), les points sont offerts avec parcimonie et donc, obtenir l'être suprême tiens à l'utopie.

Un mandat ne peut en cacher un autre

Les allers et retours sont frequents, amateurs de la course à pied, vous allez être comblé.

Il n'empêche que de pouvoir créer un personnage qui peut toucher à tout et obtenir plusieurs compétences dans divers domaines est une riche idée. Ne plus se cantonner à un seul rôle a quelque chose de plaisant. Surtout que, selon votre choix de base, les quêtes proposées ne sont pas les mêmes. Ainsi, si vous optez pour un métier se situant dans le domaine de la récolte, Final Fantasy XIV ne vous génère pas de quêtes amenant à un combat. Plutôt bien pensées, les quêtes – ou mandats pour être précis – vous sont octroyés par des PNJ (personnages non joueurs). Une fois activée, grâce à un cristal, vous devez la réaliser dans un temps imparti. "La réaliser", ce sont exactement les mots car il est impossible d'activer plusieurs mandats. Si vous en possédez par douzaines, il est obligatoire de les activer les uns après les autres. Si un mandat vous demande de tuer dix monstres dans une zone et un autre d'en tuer cinq d'une autre espèce mais dans la même zone, il faut activer le mandat de votre choix et ne tuer que les monstres en question. Il faut ensuite retourner toucher la récompense, activer la deuxième quête et repartir dans la dite zone affronter ceux qui restent. Cela rallonge la durée de vie mais c'est surtout rébarbatif et ce n'est qu'un début.

Alors, ça mord ?

Final Fantasy oblige, les chocobos sont de la partie.

Final Fantasy XIV Online, vous laisse le choix des armes ou non. Il est tout à fait envisageable de faire un personnage pacifiste. Le problème, c'est que les arts de la récolte sont outrageusement ennuyeux. Ces derniers sont découpés en plusieurs mini-jeux tous plus accablant les uns que les autres. Il faut compter deux bonnes minutes avec un facteur chance, rarement en votre faveur, pour pêcher un poisson, coudre une manche... Alors certes, dans la vie ces choses là prennent du temps, mais passer quatre heures à pêcher dix poissons pour un gain minimal n'encourage pas des masses. Final Fantasy XIV fait partie de ces jeux qui encouragent la violence : bourriner dans le tas en tuant du gros monstre, ça rapporte un max ! C'est un défaut récurent dans ce Final Fantasy XIV : le temps et la latence. J'en viens donc aux fameux sujets qui fâchent. Un temps de latence notable vient marquer la plupart des actions (même pour activer ou finir une discussion). Ajoutez à ça une apparition tardive des personnages : devoir attendre une ou deux minutes que vos compagnons ou les PNJ clés apparaissent à l'écran devient très vite soûlant.

La petite Ergonomie est attendue par ses papas en caisse centrale, merci !

La carte du monde d'Eorzea, avec beaucoup, mais alors beaucoup de patience, vous la parcourrez entièrement.

Autre énorme problème : l'ergonomie. Les menus sont austères et aucun didacticiel n'est là pour vous aider. Vous avancez par essais à tâtons et souvent dans l'énervement le plus total. Clairement pensé pour console, ce Final Fantasy XIV Online n'est pas fait pour le PC et il n'avait rien à y faire ! Il est même impossible de déplacer des sorts (ou compétences) en les faisant glisser avec la souris dans la barre de raccourcis. Vous êtes dans l'obligation de passer par une série de menus, très mal pensés, pour y parvenir. Autre exemple : pour observer la carte des lieux, il faut utiliser (par défaut) les touches I, J, K et L, à l'époque ou même le plus basique site de cartographie propose un défilement au curseur de la souris. En cherchant bien, vous allez trouver comment changer la configuration clavier, mais même avec ça, Final Fantasy XIV manque totalement d'ergonomie. En ajoutant le temps de latence, vous obtenez un cocktail explosif pour vos nerfs, surtout pendant les combats.
Les Plus
  • Des graphismes et cinématiques de toute beauté
  • Le système de métiers et de progression des personnages
  • Les éléments propres à Final Fantasy (bestiaire, musique…)
Les Moins
  • L'ergonomie est portée disparue
  • Une interface austère
  • Des temps de latence horripilant
  • Certaines classes demandent la patience d'un moine shaolin
  • Requiert un PC puissant
Résultat

Avec ce Final Fantasy XIV Online, Square-Enix s'est trompé de support. Alors oui, le jeu est bien prévu sur PS3, mais sortir cette version sur PC, c'est juste navrant. D'autant que le jeu contient de très bonnes idées. L'éditeur japonais ne s'est pas donné les moyens de ses ambitions, en tout cas, c'est l'impression que cela donne. Sorti surement trop tôt (rappelons que le jeu a été présenté lors de l'E3 2009, pour info Final Fantasy XIII a été annoncé en 2006) Final Fantasy XIV Online traîne des lourdeurs qu'il n'arrive pas à rattraper. Même à grand renfort de patchs et d'extension de la période d'essai, le jeu ne sort jamais son épingle du jeu. La preuve en est : les serveurs sont plutôt vides. C'est toute l'interface qu'il faudrait repenser. Il n'y a plus qu'à espérer que la prochaine version PS3 ne garde pas les mêmes problèmes de latences et que certains métiers soient retravaillés. Pour cette version PC, je crains qu'elle ne se relève pas d'un tel cataclysme !

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