Test | Tony Hawk Pro Skater 3+4
16 juil. 2025

Roulement habile

Testé par sur
Aussi disponible sur
Tony Hawk's Pro Skater 3+4
  • Éditeur Activision
  • Développeur Iron Galaxy
  • Sortie initiale 11 juil. 2025
  • Genres Arcade, Simulation

Prêt à revivre vos meilleurs moments d'il y a presque 25 ans ? Reprenez les bases des deux titres et appliquez un bon coup de peinture sur tout ce qui est possible, vous obtenez une compile qui à coup sûr accompagnera votre été et vous replongera au début des années 2000, quand vous aviez encore vos genoux et des cheveux.

Le principe

Vingt-cinq ans ou presque après avoir posé votre manette, la mémoire musculaire de vos doigts reste intacte. Et c'est sans problème que vous poserez quelques beaux tricks et combos en moins de deux. La recette est la même que pour Tony Hawk's Pro Skater 1+2 : deux titres de légendes réunis en un jeu unifié (votre progression est partagée entre le 3 et le 4) aux parks identiques mais le tout revu et corrigé à la sauce 2025. Comprendre plus beau, plus animé, mais pas forcément plus complet...



Rappelons les bases aux petits nouveaux de la glisse. Tony Hawk's Pro Skater 3+4 vous propose un principal mode carrière, consistant à relever des défis dans une succession de niveaux fermés. Certains défis sont récurrents – trouver des lettres cachées, une cassette secrète – d'autres sont contextuels au niveau – ouvrir 5 vannes pour vider une piscine, ce genre de choses. Plus vous avancez, plus vous aurez besoin d'améliorer les caractéristiques de votre skater, à l'aide de points d'expérience glanés au fil des niveaux. Ceci pour le faire sauter plus haut et plus longtemps, par exemple. Là où le remaster se différencie des jeux originaux, c'est qu'il vous sera nécessaire de naviguer d'un épisode à l'autre pour poursuivre votre progression : les épisodes 3 et 4 donc donc davantage à voir comme deux listes de parks, plutôt que comme deux jeux.
Prends ton skate on s'en va

Le remake

Ça glisse tout seul.

Tony Hawk's Pro Skater 3+4 n'est pas tout à fait un remake : beaucoup d'éléments ont changé dans cette mouture. De nouveaux skaters (coucou le frenchie Aurélien Giraud), quelques nouveaux parks... Mais listons d'abord ce qui a fait l'objet de coupes, à commencer par l'humour potache voire trash qui marquait l'esprit des THPS originaux : clairement, les titres se sont assagis. Oubliez également les traces de sang quand votre skater s'éclate après une réception ratée, au profit d'un effet glitch comme une vidéo qui saute. Autres grands absents, ce sont les hits des playlists originales : une poignée ont survécu à la négociation de droits, rendant la bande originale bien moins iconique qu'à l'époque.



Enfin, passons aux changements en profondeur. Si les niveaux sont globalement identiques, notons l'absence de quelques-uns, remplacés par de nouveaux parks. Cet échange peut être entendu, mais ce qui surprend le plus est l'absence des modes délirants du 4e opus, pourtant représentatifs du titre : les mini-défis (comme jouer au tennis avec son skate, on réaliser quelques descentes de luge à roulette) sont passés à la trappe, pour ne retenir en fait que les parks du jeu. Peut-on encore parler de remaster à ce niveau là ? Pas sûr.



Tony Hawk's Pro Skater 3+4 se jouant comme un jeu unique, vous aurez besoin de faire progresser votre personnage dans les deux opus en parallèle pour évoluer correctement ; cela est notamment lié au fait que les objectifs sont un peu plus difficiles à atteindre. Certains d'entre eux ont été revus au profit d'interactions avec l'environnement un peu alambiquées, manquant parfois de contexte. Ne vous étonnez pas si des sites créent des articles sur « comment sauver le peintre Neil » : ça n'est clairement pas par hasard que vous penserez à faire un wallplant sur la boule en pierre... Si créer des objectifs plus difficiles est compréhensible pour relever un peu le niveau et faire chercher les joueurs, n'oublions pas qu'en 2025 nous sommes tous de gros flemmards et sans indications claires, Internet prendra le relai.
C'est pas le même jeu en fait

Le multi

Le niveau flipper : méta et marrant.

Si THPS 3+4 met sans souci de côté toute forme de réalisme une fois les premiers points d'expérience dépensés en capacités, le mode multi explose les standards sans aucune pression. En résumé : tant que vous n'avez pas poussé au max les capacités de votre perso, ne comptez pas trop vous y frotter. Car les scores s'envolent haut, très très haut. Le multi propose des modes qui ont fait leur preuves dans THPS 1+2 : plus gros combo, plus gros score, couleurs (le plus marrant : le meilleur score sur un module prend la couleur du joueur), autant de modes présents dans les titres originaux en multi local. Ajoutons à cela un mode inédit qui consiste à cacher des lettres dans le park (et trouver celles des autres) : un cache-cache géant tous en même temps, et vous avez de quoi largement muscler la durée de vie du titre.
De la science-fiction

Pour qui ?

J'irai grinder sur vos jeux.

Clairement, Tony Hawk's Pro Skater 3+4 ne s'adresse pas aux experts des titres originaux, qui y verront surtout les manques avant d'apprécier les ajouts. Le double opus revu et raboté corrigé est avant tout un jeu de skate sympa, qui a la prétention de se prendre pour un titre réaliste – la vidéo d'intro, sans aucune figure, donne le ton, sans oublier que tous les skaters sont de vraies personnes. Mais en deux tricks, vous embrassez pleinement le côté fun des combos impossibles à réaliser sur du bitume bien réel, notamment grâce à votre skate à moteur qui roule tout seul et une appréciation bien floue de la réalité de la physique.



Non, Tony Hawk's Pro Skater 3+4 s'adresse surtout à des joueurs ayant manqué le coche des titres originaux – certainement parce qu'ils n'étaient pas nés, coucou le coup de vieux –, avec deux épisodes qui ont culminé dans l'excellence, avant que la licence ne s'éparpille dans des sous-genres aux succès mitigés. Retenez qu'à la différence de THPS 1+2 aux parks plus étroits voire intimistes, ce double volet 3+4 donne la part belle aux larges espaces ouverts, avec de multiples niveaux nécessitants des ascenseurs ou raccourcis pour accéder à des zones inatteignables autrement. Si vous pouvez vous sentir perdu au démarrage, plusieurs runs d'exploration un peu au hasard vous aideront à repérer progressivement l'architecture des niveaux et en profiter au maximum quand vos stats seront à fond. C'est là que le jeu devient fun.
La nouvelle génération de skaters

L'anecdote

Combo !

Le park centre aquatique est dingue, le Canada est fun, le plateau de ciné (inédit) bourré de clins d'œil, Alacatraz est tortueux mais j'apprends à l'apprécier... En fait, les épisodes 3 et 4 regroupent ce que la saga a donné de meilleur : c'était juste avant que le personnage puisse marcher et commencer à parler à tous les PNJ. Résultat, je m'éclate. Résultat bis, ma fille de 3 ans m'a regardé jouer et me réclame maintenant de faire du skate "comme dans ton jeu papa". Je l'ai donc installée sur un vieux skate de la cave couvert de toiles d'araignée – merci la parentalité – et voilà qu'elle me réclame de la soulever dans tous les sens pour faire des figures. Au secours.
Des pains sur la planche
Les Plus
  • La prise en main immédiate
  • L'articulation entre les deux opus
  • Un condensé de fun et d'exploits
  • Le multi cross-plateforme
Les Moins
  • Ce qui manque du 4, pour les anciens
  • Certains objectifs plus qu'obscurs
  • La bande-son pas incroyable
Résultat

En synthèse, voilà un bon reboot, qui ne nécessite pas d'avoir vu le préquel. Vous y retrouvez l'esprit délirant (mais sans le côté humour potache), le côté grandiose (renforcé, même, par le multi), et l'aspect vaste, avec ses niveaux pleins de promesses. Les vieux de la vieille regretterons les chapitres coupés au montage qui ne rentraient pas dans le moule unifié que propose cet assemblage. Il n'empêche, THPS 3+4 reste punk, improbable, et tellement fun !

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