Test | Backrooms Level X

22 juil. 2025

Dans un centre de recherche, vous êtes enrôlé comme cobaye pour tester une nouvelle forme de vacances... Ces vacances, c'est une téléportation dans un univers plein de promesses : les backrooms. Si le concept de backrooms vous est étranger, il puise son lore dans une vision romanesque des années 1990 : vue à la première personne à travers l'écran d'un caméscope, larges espaces cloisonnés à la moquette et papier peint jaunes, absence de fenêtres et surabondance d'éclairage néon, architecture rectiligne mais déstabilisante par sa linéarité... L'image à l'origine du mouvement est ce qui a le plus inspiré Backrooms Level X, qui vous propose de déambuler dans son premier niveau avec cette esthétique. Mais les backrooms, c'est une multitude de "levels", où chacun a sa particularité. Les immenses salles carrelées de piscines, par exemple, en font partie. Backrooms Level X explore donc plusieurs de ces univers, aux ambiances si caractéristiques mais avec une dominante transverse : le malaise.

Rien de bien compliqué dans Backrooms Level X : l'objectif est de sortir vivant du labyrinthe qui s'offre à vous. Le premier niveau, avec ses murs du même horrible jaune que la chemise de Dwight dans The Office, est un vaste dédale de couloirs, où sont placés de manière incongrue des objets inattendus comme une tapette à souris géante et un jeu d'échecs anormalement grand. Vous prenez à gauche, puis à droite, puis au centre, puis tombez dans un cul-de-sac et faites demi-tour, pour reprendre à gauche, à droite allez... et mince, ce couloir ressemble au couloir de tout à l'heure. Est-ce un hasard ? Ou tournez-vous en rond ?


Vous n'avez pas le temps de vous poser la question car votre sang se glace : un gémissement vous saisit d'effroi. Du coin de votre caméscope vous apercevez une ombre presque humaine, mais disproportionnée. Si cet être vous aperçoit, un cri strident vous pousse à fuir instinctivement. S'il vous rattrape, la mort est au rendez-vous. Vous devez donc trouver la sortie sans croiser son regard, et procéder de la même manière au fil des niveaux suivants, plus ou moins inspirés.

Backrooms Level X propose une poignée de niveaux mais aux dimensions relativement modestes. Le premier est le plus long du fait de son architecture tortueuse et l'absence de repères. Mais le niveau de la piscine, bien que vaste, offre un très haut plafond vous permettant de repérer grossièrement votre position dans l'immense salle. Le niveau des fournitures n'est qu'une course pas très amusante, où le moindre arrêt est fatal, mais vous manquez de chance s'il vous faut plus d'un essai. Cela donne l'impression d'un titre pas tout à fait achevé : un brouillon sympa, auquel il manque une touche de profondeur. Ce que vous avez par exemple chez Dreamcore, qui s'appuie sur le même imaginaire des backrooms mais en développant tout un espace unique, où les couloirs se ressemblent mais avec des nuances. À préférer si vous voulez explorer le genre.

À ma première déambulation dans Backrooms Level X, je me croyais seul. Je pestais contre les contrôles un peu gauches du jeu, un peu rigides, et l'absence de possibilité de marquer le papier-peint à la craie, pour se repérer (chose essentielle à faire dans un vrai labyrinthe). Mais passons. Au détour d'un couloir, mon œil est attiré par une forme qui bouge. Quoi ? Attendez en plus y'a du monde ? Une forme presque indistincte, molle, un simili d'homme dégingandé, qui d'un coup s'arrête et me fixe. Puis court vers moi. Là, j'ai loupé un battement. Mon Steam Deck a carrément sauté de mes mains. Je le rattrape, je fais demi-tour et je cours comme un dératé, en essayant de pas me perdre. Bon, ça n'a pas loupé, quand j'ai réussi à semer l'horrible occupant des lieux j'étais revenu à mon point de départ...