Test | Tomb Raider : Definitive Edition
01 déc. 2025

Retour aux sources sur Switch

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Tomb Raider : Definitive Edition

Publié en 2013 sur PlayStation 3, Xbox 360 et PC, le reboot de Tomb Raider ressort aujourd'hui en Definitive Edition. Une version Plus avec tous les contenus additionnels (comics, making of, skins...) qui permet de redécouvrir ce jeu d'action très réussi. Et ce genre si populaire dans les années 2000, tombé en désuétude à cause de la multiplication des mondes ouverts depuis : le bon jeu couloir scénarisé et rythmé.

L'histoire

21 ans. Quand le jeu commence, en pleine tempête dans la Mer du Diable au large du Japon, Lara Croft n'a que 21 ans. Elle n'est pas encore archéologue – c'est juste une étudiante un peu réservée, l'élève modèle cloîtrée dans sa cabine qui manque terriblement de confiance en elle. Un naufrage, une plaie à la hanche et un agresseur écrasé sous les rochers plus tard, Lara a changé de visage : perdue sur l'île sauvage de Yamatai, confrontée à une secte qui pratique des sacrifices humains, Lara va apprendre à tuer pour survivre. Des cerfs d'abord. Des fous de la reine solaire Himiko ensuite. En quelques heures, l'élève timide se métamorphose. Et finit, comme dans un bon livre de Joseph Conrad, par s'enfoncer au cœur des ténèbres pour devenir ce que son destin l'appelait à être depuis toujours : une survivante. Une pilleuse de tombeaux. Une Croft.


Ce reboot, c'est l'histoire d'une jeune étudiante qui se métamorphose en tueuse

Le principe

Même 10 après, vous allez vous souvenir de certaines séquences cultes manette en mains.

Tomb Raider : Definitive Edition réinvente la série. Vous commencez avec un vulgaire arc, à peine capable de faire des headshots silencieux. Vous privilégiez l'infiltration, incapable de vous battre au corps-à-corps. Vous vous faufilez dans des grottes, longez des précipices, chutez dans des rivières tumultueuses. Tombez dans des pièges. Et comme un Nathan Drake, un Indiana Jones ou John McClane, vous vous faites mal, tout le temps – piège à loup, blessure par balle, commotions et fractures variées, dans la vraie vie Lara serait morte au bout d'une heure. Mais c'est un jeu vidéo, alors elle devient de plus en plus forte. Nouvelles armes : mitraillette, fusil à pompe, lance-grenades. Piolet pour escalader, improviser une tyrolienne au-dessus du vide ou se battre (enfin !) au corps-à-corps. Armes à améliorer en lootant coffres et cadavres. Et nouvelles compétences à débloquer – pas des +3 % de ceci et de +2 % de cela comme dans les mondes ouverts actuels, mais de vraies améliorations comme jeter de la poussière au visage de ses agresseurs. De nouveaux mouvements, de nouvelles actions qui modifient le gameplay et collent au récit initiatique de Lara : de proie vulnérable, elle se transforme petit à petit en Rambo capable de tuer des dizaines et des dizaines de mercenaires avec la puissance de feu d'un petit porte-avion.


La recette ? De l'action, du crafting, un arbre de compétences et beaucoup d'émotions fortes !

Le multi

Le côté hollywoodien du mode solo laisse place à un shooter très classique en multi.

Cette Definitive Edition nous donne un jeu d'action nerveux, gore et intense. Saupoudré de quelques éléments de crafting voire de RPG avec des compétences à débloquer. Une sorte de retour aux source, quand les jeux d'action n'avaient pas peur d'assumer leur tempo dirigiste au service d'une histoire violente. Il y a du Uncharted 2 et du The Last of Us dans cet épisode reboot, entre séquences spectaculaires et thèmes matures – affronter ses peurs, accepter les sacrifices, mener au lieu de subir. Toute cette partie là est incroyablement réussie en solo, à part quelques facilités d'écriture (Lara n'arrête pas de perdre puis de retrouver ses compagnons). Et en multijoueur alors ? Le gameplay et les arènes sont réussis mais l'ambiance, le spectaculaire et le côté proie qui devient chasseur disparaissent complètement. Le jeu se transforme en shooter lambda. La force de ce reboot, c'est son mode solo. Les joueurs ne s'y trompent pas, les serveurs multi étant souvent vides même le week-end.
Les serveurs multi sont aussi vides qu'une plage normande l'hiver

Pour qui ?

L'intelligence artificielle est retorse. Ici des ennemis canardent pendant qu'un autre contourne.

Si vous êtes fan de la série, cet épisode pivot est une tuerie. Et même 10 ans après sa sortie, le jeu n'a pas pris une ride. Si vous avez pris l'aventure en cours de route, avec Rise of the Tomb Raider ou Shadow of the Tomb Raider, revenir au jeu fondateur de cette nouvelle trilogie a quelque chose de rafraîchissant. Vous allez retrouver certains personnages, certaines situations, encore en développement – les tombeaux ultra simples ici sont bien plus développés dans les épisodes suivants. Et enfin, si vous en avez un peu marre des jeux d'action en monde ouvert, que le dernier en date vous est tombé des mains après 40 heures, donnez sa chance à Tomb Raider : Definitive Edition. C'est incroyablement excitant de revenir à des jeux d'action qui s'assument comme tels, avec des niveaux linéaires bourrés de surprises et de moments cultes. Un rollercoaster comme disent les Américains, qui convoque l'imagerie hollywoodienne avec brio. Si vous l'avez déjà sur un autre support, en revanche, cette version avec quelques bonus ne s'impose pas particulièrement.


Pour les fans de Lara Croft et les amoureux des jeux d'action linéaires à l'ancienne

L'anecdote

L'aide à la visée marche très bien à la manette. Mieux que le mode souris, peu ergonomique.

Tomb Raider : Definitive Edition est le premier jeu qui me permet d'essayer la fonction souris des Joy-Con de la Switch 2. Il suffit de détacher les Joy-Con en pleine partie, de poser celui de droite sur la tranche, et la visée se fait à la souris. Le résultat est très mitigé. D'abord parce qu'il faut utiliser les deux gâchettes du Joy-Con droit en même temps pour épauler puis tirer. Ensuite parce que les autres boutons du Joy-Con droit continuent de servir pour recharger, looter et esquiver – ce qui n'est absolument pas ergonomique, tous vos doigts se retrouvant concentrés dans la zone supérieure. Trop mince, il ne permet pas non plus de viser correctement en le poussant avec le bas de la paume comme une souris, autrement plus large et stable. Bref, à part les combats où la visée automatique accroche les ennemis et pas les barils explosifs par exemple, ce n'est pas pratique. Ce n'est pas très grave car la visée souris est optionnelle. À noter que Metroid Prime 4 – Nintendo Switch 2 Edition l'utilise aussi, mais en vue majoritairement subjective cette fois.


Vous allez vite laisser tomber le mode souris, même si vous jouez sur un bureau ou une table
Les Plus
  • L'arc narratif de Lara, parfaitement mis en scène
  • Des scènes d'action incroyables, hyper bien mises en scène
  • Des niveaux linéaires truffés de cinématiques et de surprises
  • L'intelligence artificielle qui donne du fil à retordre
  • La rejouabilité des niveaux, une fois les nouvelles compétences débloquées
  • Tous les petits bonus (Dark Horse Comics, making of, artbook et skins)
Les Moins
  • Le multijoueur vide, même une semaine après la sortie, sans bots pour meubler
  • Les tombeaux qui se résument à une salle, à une énigme
  • Le dirigisme de l'arbre de compétences (beaucoup de capacités bloquées par des paliers)
  • Le mode souris peu ergonomique sur Switch 2, à cause du Joy-Con étroit
Résultat

Ce Tomb Raider : Definitive Edition nous rappelle à quel point le jeu d'action avait acquis ses lettres de noblesse dans les années 2000. Avant de se perdre un peu dans des mondes ouverts toujours plus grands, toujours plus vides. Resserré, intense, violent, Tomb Raider : Definitive Edition est une grande claque qui n'a pas pris une ride. Les niveaux sont courts et bien pensés. Les ennemis intelligents vous prennent à revers. La mise en scène est grandiose. Le travail sur les animations excellent. Et même si le scénario se perd un peu avec les personnages secondaires, l'arc narratif de Lara vaut le détour : de jeune fille démunie à Rambo, sa transformation est saisissante. La (re)naissance d'un mythe, tout simplement.

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