Test | Anno 117 : Pax Romana
10 nov. 2025

La Paix par la Guerre

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Anno 117
  • Éditeur Ubisoft
  • Développeur Ubisoft
  • Sortie initiale 13 nov. 2025
  • Genres Gestion, Stratégie temps-réel

Enfin ! Après des années d'attente, le successeur du fantastique Anno 1800 débarque enfin. Anno 117 : Pax Romana choisit la Rome antique pour peaufiner sa formule de construction, de gestion et de combat. Pas de surprise à l'horizon : le mélange d'une époque incroyable et d'une formule rodée nous donne un nouveau hit.

L'histoire

Surprise ! L'Empereur a décidé que sa femme hériterait de l'Empire romain à sa mort. Autant dire que les sénateurs ne sont pas tout à fait d'accord et voient d'un mauvais œil votre arrivée. Vous, pauvre cloche venue d'Égypte, récupérez la gouvernance d'une des îles de la péninsule et devenez brusquement le chouchou de l'Empereur. Il vous fait raser des ruines, acheminer des étoffes pour l'anniversaire de son épouse, quand il ne vous fait pas les poches brutalement (et allez, 5 000 pièces pour la cérémonie, c'est cadeau). Vous êtes l'idiot utile, le corvéable de service, trop content de votre promotion soudaine dans cette contrée ensoleillée et riante. Jusqu'à ce qu'une de vos décisions ne vous fasse brutalement passer du Capitole à la roche Tarpéienne, ou en l'occurrence à l'exil déprimant sur la perfide et pluvieuse Albion...
Pourquoi l'Empereur a-t-il choisi un idiot comme vous... ?

Le principe

Comme tout famille noble qui se respecte, celle de l'Empereur est... compliquée. Voire mortelle.

Dans Anno 117 : Pax Romana, vous commencez à poil ou presque. Un bateau, un comptoir et une île vierge : à vous de construire une cabane de bûcheron avec vos mains manucurées de prélat, une scierie, un entrepôt, des routes... Une fois le bois stocké, vous pouvez construire des masures aux prolétaires qui viendront s'entasser dans vos forges et autres champs, pour faire tourner les débuts balbutiants de votre économie. Incendies, épidémies, émeutes : vous auriez peut-être dû investir dans des hôpitaux, des casernes. Et éviter de placer leurs taudis près de la mine à charbon. Et une fois tout ça en place et les caisses pleines, même quand l'Empereur vient taper dedans... ? C'est l'exil à Albion. Pluie incessante, marais ignobles, bouffe infecte à base d'anguilles et autochtones crados aux visages peinturlurés... elles sont loin, les plaines fécondes du Latium. Vous allez tout recommencer à zéro dans les marécages celtes. Ne râlez pas : c'était ça ou les lions.

Abondance dans les plaines du Latium, pénurie à Albion : la difficulté augmente d'un coup

L'économie

Vous avez bâti une économie solide après des heures d'effort ? Une catastrophe va tout balayer...

Sous ses airs de jeu de construction assez tolérant (vous pouvez détruire, copier ou déplacer n'importe quel bâtiment, à tout moment), Anno 117 : Pax Romana devient vite complexe. Autant les premières heures de la campagne, très scénarisées, donnent l'impression d'un jeu facile avec beaucoup de rentrées d'argent et au final peu de dépenses. Autant la suite à Albion s'avère compliquée. Tous les taquets bougent : il faut maximiser les profits en installant marchés et artisans au milieu des cahutes de paysans, satisfaire les besoins de la noblesse et... être très pingre sur les dépenses. Quitte à encaisser quelques épidémies ou émeutes. Si vous essayez de couvrir tous les besoins de la population, vous finissez dans le rouge. Restez-y trop longtemps et c'est le Game Over. La courbe de difficulté est intéressante, les développeurs ayant eu l'idée géniale d'alterner entre Latium et Albion ; avec des identités visuelles opposées. Pour les vieux de la vieille, c'est un peu comme jouer entre régions tempérées et arctiques dans le mésestimé Anno 2205.

Équilibrer dépenses et recettes est un exercice de plus en plus périlleux – surtout à Albion

Pour qui ?

Annexer une nouvelle île coûte parfois 16 000 pièces... Il faut avoir une sacrée trésorerie.

Si vous avez déjà joué à un épisode de la série, et si au hasard vous êtes fan d'Anno 1800, vous serez aux anges. Cette suite reprend toutes ses qualités, en ajustant la difficulté selon la région développée. L'histoire est correcte, avec des choix apparemment anodins mais qui influencent parfois l'histoire – vous allez vous sentir personnellement responsable de quelques désastres. La guerre n'est pas transcendante avec ses options tactiques limitées, ce qui n'a jamais été un point fort de la série – au moins elle vous force à repenser votre économie, ce qui est le vrai but recherché. Le mode bac à sable vous laisse le choix entre Latium et Albion, en solo ou en coop. Et la réalisation est impressionnante, tout en tournant sur PC presque aussi bien qu'Anno 1800 (tant que vous n'activez pas le ray tracing). Anno 117 : Pax Romana s'impose assez facilement comme la nouvelle référence, avec le haussement d'épaules insouciant du beau gosse en terrain conquis. Et si vous ne connaissez pas la série... ? Attendez-vous à manger quelques tutoriels sur YouTube pour vous mettre à niveau. Les jeux de gestion sont complexes, avec beaucoup de subtilités à se faire expliquer.

La nouvelle référence des jeux de construction et de gestion, tout simplement

L'anecdote

Fortifiez votre belle cité à prix d'or pour résister aux futures invasions barbares.

Après avoir roulé sur le jeu dans les prairies fécondes du Latium, je pensais avoir tout compris aux chaînes de production romaines – dont les mécaniques ressemblent énormément à Anno 1800, un jeu que j'ai bien poncé. Une population de plus de 1 500 âmes, 40 000 pièces en banque malgré les ponctions de l'Empereur et plus de 600 qui entrent dans les caisses... Et puis soudain, la claque : je n'ai pas du tout vu venir l'exil à Albion. La pluie, les marais et la cruauté de tout recommencer à zéro m'ont mis un coup au moral. L'économie est autrement plus difficile à maintenir à flot, les pénuries de bois ou de tuiles sont incessantes. Le cap des 1 000 habitants beaucoup plus dur à atteindre. Les épidémies plus nombreuses. La maintenance des hôpitaux et des casernes ruineuses. Et la guerre achève de couler les caisses aussi sûrement qu'un Larcher la cantine du Sénat. Bref, Anno 117 : Pax Romana réserve quelques surprises même aux vétérans de la série – et c'est un régal.

Vous avez poncé tous les Anno ? Pax Romana arrivera quand même à vous surprendre
Les Plus
  • L'Empire romain, quel bonheur
  • Des chaînes de production complexes à gérer
  • Toujours aussi riche : construction, économie, commerce, diplomatie, guerre, avec deux climats distincts
  • Une interface très claire pour gérer tout ce bousin
  • Réalisation superbe et jeu bien optimisé sur PC
Les Moins
  • Un peu rude d'accès pour les nouveaux arrivants : cherchez quelques tutoriels sur YouTube
Résultat

Anno 117 : Pax Romana est le digne héritier d'Anno 1800. Les phases de construction ont gagné de nouvelles possibilités, comme les routes et bâtiments en diagonale. La gestion est toujours aussi complexe, dès qu'il faut satisfaire les besoins avancés des classes aisées tout en équilibrant ses comptes. La guerre apporte des contraintes supplémentaires. Et puis c'est l'Empire romain, avec ses bâtiments iconiques et ses intrigues politiques. Un très grand cru, qu'il sera bien difficile de surpasser.

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