Test | The Lacerator
18 oct. 2025

Une bonne tranche de rigolade

Testé par sur
The Lacerator

The Lacerator : à prononcer avec une voix grave typique des films grindhouse. Dans une ambiance bien vintage et bien sale, vous tentez de fuir la cave d'un type masqué, doté uniquement d'un slip, d'un masque et d'une hache. Le décor est planté, maintenant voyons si le titre est aussi affûté que la lame du lacerator...

L'histoire

"Max, l'homme qui aime le sexe." Max, c'est vous. Et alors que votre carrière d'acteur porno bat son plein et qu'un nouveau tournage se profile, tout part en c... vrille. Hébété, vous vous réveillez dans la cellule d'une sordide cave, qui n'a rien à voir avec le scénario prévu. Dans les cellules d'à côté, votre caméraman, et Stacy, votre partenaire. Pauvre Stacy, elle n'est pas en forme. Pendant que vous cherchez ce qui ressemble à une sortie, vous rencontrez des locataires de ces caves restés un peu trop longtemps sans voir le soleil. Cette hache que vous avez trouvée posée contre un mur vous aide à vous tailler un chemin entre ces êtres décharnés. Un peu plus loin, posé en évidence sur un meuble, un magnifique revolver n'attend que d'être saisi. Vous l'attrapez d'une main sûre, quand soudain : un lame tranche votre poignet. Horreur ! En pensant évidemment à ce pauvre Ethan dans Resident Evil VII, vous vous dites que le bâtard qui vous a enfermé là est en réalité un tordu du premier ordre. Ça va être fun.
Stacy avait plus de trous que prévu

Le principe

Pardon, quel est le chemin pour la piscine ?

Pensez survival-action de la fin des années 1990, et vous voyez le concept de The Lacerator. Un inventaire, des armes, quelques énigmes, des ennemis, le tout avec du gros pixel et des points se sauvegarde très (trop ?) éloignés les uns des autres... L'originalité du titre repose sur sa rejouabilité. Trois branches de scénarios sont possibles, avec pour chaque quatre fins différentes. Cela donne des séquences uniques, des passages inédits, voire des pans entiers de niveau que vous ne reverrez pas. Vous vous rappelez du flingue et de la main tranchée ? Ne le prenez pas et vous embranchez un scénario différent. Car le lacerator, votre ennemi tortionnaire qui aime vous courir après en slip, a plus d'un tour dans son sac pour vous meurtrir. La version où Max perd une jambe est exceptionnelle : alors qu'il se traîne tout un niveau à la force de ses bras, il finit par réussir à se faire monter une jambe de bois/fusil. Oui, comme dans Planète Terreur.
Fuyez, pauvre fou

L'ambiance

J'espère que t'as un bon dentiste, enfoiré !

Avec son style totalement assumé de jeu PS1, The Lacerator vous transporte presque trente ans en arrière, à l'époque du premier Resident Evil et des contrôles tank et des caméras fixes. Certes, le titre propose une vue caméra à l'épaule mais, quitte à jouer rétro, autant aller jusqu'au bout. D'autant que les placements de caméra contribuent à renforcer l'effet cinéma du genre grindhouse, dont de nombreux codes et références sont empruntés. Pour les plus assidus, cette incartade dans le genre rappelle l'excellent The House of the Dead : Overkill : musique, effets visuels, personnages... le croisement du gore, de l'absurde et du sexe pour notre plus grand plaisir.
And now, introducing... Max ! The man who loves sex

Pour qui ?

Nope nope nope !

Même si le marché n'a jamais autant été inondé de jeux "façon PS1", suivant un cycle logique des tendances à raviver ce qui était la norme il y a 25 ans, The Lacerator vaut le déplacement. Déjà pour son traitement rafraîchissant du film série B, avec son humour acéré bien comme il faut, mais aussi pour son approche multi-linéaire, chaque scénario ayant ses particularités, collant parfaitement avec le style du jeu. Le scénario avec le trip sous acide est un voyage à ne pas manquer !
Le revival d'un genre jamais vraiment éteint

L'anecdote

Le Manoir Spencer en intraveineuse du jeu.

Chaque personnage rencontré est plus absurde que le précédent. Parmi eux se trouve "l'homme du mur". La première rencontre fait flipper mais très vite il devient votre meilleur pote : filez-lui un vieux citron, il vous l'échange contre des munitions. Tout bénef ! Si bien qu'à la fin du jeu j'ai eu le choix entre sauver mes camarades mutilés, ou mon nouvel ami emmuré. Je l'ai choisi lui et pour me motiver à battre le lacerator, il m'a filé quelques champis. Le combat a été épique : j'ai battu un ennemi géant, digne d'un Devil May Cry ou Resident Evil, doté de faiblesses à activer pour pouvoir lui infliger des dégâts... Et une fois le lacerator terrassé, le jeu me montre dans une cour d'immeuble en train de me battre avec des poubelles : c'est juste parfait, l'humour et la pertinence du jeu ont achevé de me convaincre.
Ça va trancher, chérie
Les Plus
  • L'humour et l'esprit grindhouse parfaitement intégrés
  • Les scénarios multiples
  • Les détails visuels vintage
  • Le choix des contrôles : tank ou épaule
Les Moins
  • Les sauvegardes bien éloignées, à l'ancienne
Résultat

Ne vous arrêtez pas à son style désuet, tout est cohérent dans The Lacerator. Hommage moqueur des premiers survival horror et du genre grindhouse, le titre appuie lourdement sur l'ironie et l'absurde pour en tirer les meilleurs morceaux. Bourré de détails, de dialogues poilants, mais aussi de séquences d'action stressantes, c'est un véritable condensé d'horreur cradingue et fun, à s'offrir absolument. Oh yeah !

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Tribune libre