Test | Vlad Circus : Curse of Asmodeus
22 août 2025

Les montagnes Grüss

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Vlad Circus : Curse of Asmodeus

Josef est un con. Et Josef ne veut pas mourir. Il est brûlé, laissé pour mort, suicidé, mais non, la vie de Josef ne veut pas le quitter. Est-ce que Josef ne serait pas un serviteur du diable, comme ses dérangés détracteurs l'affirment ? Entre folie, errance et manigances, Vlad Circus : Curse of Asmodeus vous glisse dans la peau décharnée d'un filou, peut-être maléfique. Qui sait ? Pas lui en tout cas.

L'histoire

Vlad Circus : Curse of Asmodeus prend part plusieurs années avant Vlad Circus : Descend Into Madness, sorti en 2023. Pour rappel, dans le premier titre vous incarniez un clown tentant de renouer avec ses potes circassiens déchus, dans un manoir-refuge, juste après que votre chapiteau – et son public – ait tragiquement brûlé en pleine représentation. Le coupable ? Josef Petrescu, le frère du propriétaire du cirque, jugé fou et passé à la chaise électrique. Curse of Asmodeus revient sur ce tragique événement en vous plaçant dans la peau (enfin, ce qu'il en reste) de Josef, se réveillant quelques heures après son passage sur la chaise. Dans un crasseux et ténébreux sous-sol, vous errez au milieu des rats, avalez des poignées d'antibiotiques, craquez des allumettes pour y voir un peu plus clair sur tout ça. Vous semblez être entre les mains d'un culte déviant de l'église catholique, qui voue toute son énergie à tuer Asmodeus, un démon qui possède les esprits. Manque de bol, cette secte est persuadée que votre corps humain est son gardien...
Tout feu tout flamme

Le principe

Bonjour madame.

Vlad Circus : Curse of Asmodeus se définit avant tout comme un point & click sans pour autant vous assommer de mécaniques d'allers-retours, qui était le défaut du premier titre. Ici, vous jouez davantage la linéarité de la narration grâce à une astuce classique mais efficace : le flashback. Au fur et à mesure des miroirs que le reflet de Josef rencontre, vous revivez les quelques heures qui précèdent l'incendie du cirque. Vous tentez de vous rabibocher avec votre frère fâché – car Josef a toujours été un con –, en essayant de recruter une artiste dans la ville pourrie de San Reno pour faire plaisir au frangin... Chaque miroir correspond à une séquence de jeu avec son objectif clair, sa zone définie, ses actions et enchaînements logiques. À vous de faire fonctionner vos méninges pour persuader les personnages de vous aider, leur voler ce dont vous avez besoin, ou encore assembler quelques objets pour parvenir à vos fins. Ces mécaniques sont similaires dans la cave, où votre but reste avant tout de revoir la lumière du jour, ne l'oublions pas.
Père Sévérance, priez pour nous

L'ambiance

Le petit musée des horreurs de la ville, je recommande !

Tout en pixel-art, Curse of Asmodeus parvient à vous transmettre une ambiance sale, dérangeante, côté cave ; et de filouterie crasse côté ville. Tout cela grâce à des personnages très bien écrits, bien dans leur rôle (Josef est un... vous savez). Le prêtre est parfaitement détestable, la nonne a totalement vrillé, les habitants de San Reno sont à se flinguer : tout est parfaitement orchestré pour pousser Josef à mettre fin à ses jours. Vous avez terriblement envie de le lui suggérer tout au fil de l'aventure, tout en voulant comprendre avant comment il s'est retrouvé sur la chaise et comment il s'en est tiré.
Pour quelques pixels de plus

Pour qui ?

ll n'a Dieu que pour elle, non ?

Comptez cinq à six heures pour boucler le titre, ce qui n'est pas très lourd mais suffit pour s'imprégner de son aura nauséabonde. Curse of Asmodeus n'est pas spécialement difficile mais demande toute de même d'être attentif. Quelques dialogues glissés nonchalamment vous balancent en réalité des indices bien gros, ce que vous ne réalisez évidemment qu'après-coup. Si vous avez terminé l'excellent The Drifter, tout en pixel-art également et dérangeant à sa manière, si vous avez aimé l'ambiance pesante du tout aussi génial The Excavation of Hob's Barrow, vous pouvez vous laisser tenter par l'aventure de Josef. Même si Josef reste un con.
Satan l'habite

L'anecdote

Moi quand les gogues de Gamatomic sont occupées.

J'ai adoré les dialogues de Vlad Circus : Curse of Asmodeus. Et si vous êtes attentif, le titre porte le mot "Curse", qui peut à la fois signifier malédiction et blasphème. HA ! (denisbrogniart.gif). Alors oui, dans Curse of Asmodeus ça utilise un verbe mature, en plus des décors et scènes explicites. Josef, dans son sanatorium, il en a rien à péter, il se balade cul-nu et quand il se baisse il vous en fait profiter. Difficile de jouer avec Junior à côté. J'ai également contribué à quelques jurons crachés dans le jeu, quand je me suis retrouvé bloqué comme un bénêt. Après un tour sur le Discord du jeu, j'ai réussi à me débloquer tout seul sans attendre de réponse. Car c'est ça qui est fort dans ce titre : quand vous ne savez pas quoi faire, faites ce qu'un vrai type ferait : glandez. Car c'est en glandant comme un chef que vous débloquez Josef !
Blasphème à barbe
Les Plus
  • Pas besoin d'avoir joué au premier titre
  • Quelques mises en scène saisissantes
  • Les personnages bien barrés
  • L'ambiance sonore au top
Les Moins
  • La traduction française imparfaite (mais ça peut s'améliorer)
  • Un poil court
Résultat

C'est quoi ce cirque des horreurs ? Des illuminés qui courent après un loser à poil, à demi-brûlé de retour des morts... Un héros champion de la magouille, qui n'a qu'une hâte c'est que sa vie s'achève. Et pourtant, ce fatras crasseux et suintant fonctionne : une pièce après l'autre, vous reconstituez cet improbable puzzle, dont le clown du spectacle, c'est vous.

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