Test | Ratchet & Clank : Rift Apart

26 juin 2021

Le grand débile Nefarious est de retour pour mettre un boxon incroyable : il ouvre des failles dimensionnelles partout avec son Dimensionateur, quitte à faire tomber un dinosaure sur notre héros par exemple. C'est à Ratchet et à son fidèle robot Clank de réparer les dégâts, avec l'aide inattendue de Rivet, une Lombax venue d'une autre dimension. Sous ses airs de super production bas du front, le scénario cache bien son jeu : un peu comme dans un Pixar, Ratchet & Clank : Rift Apart alterne faire-valoir caricaturaux, comme ce pirate grande gueule et couard (coucou Pete le Rouillé), et personnages cassés comme ce robot dépressif et misanthrope au passé trouble.

Vous aimez les jeux de plateforme ? Et les shoots ? Et le loot ? Ratchet & Clank : Rift Apart est fait pour vous. Le cœur du jeu consiste à résoudre des quêtes comme retrouver un objet, échapper à un monstre ou atteindre un endroit précis – le tout en passant de plateforme en plateforme, ou en se déplaçant sur des rails en évitant les obstacles. Mais le cœur du jeu repose sur des armes toutes plus ingénieuses les unes que les autres. Mention spéciale à l'Arroseur Automatique qui transforme brièvement les ennemis en statues fleuries – même les plus gros. Idéal pour contrôler une zone. Le Gant de l'Apocalypse lance des œufs qui libèrent des petites créatures toutes choupies... jusqu'à ce qu'elles repèrent un ennemi et le transforment en steak tartare. Passons les bombes, les électrocutions et les glaçons – acheter de nouvelles armes complètement éclatées fait partie intégrale du plaisir de la découverte.

Et le loot direz-vous ? C'est bien simple, ce jeu regorge de trésors : les boulons d'or, les cristaux pour améliorer vos armes, les boulons classiques pour en acheter, les pièces de combinaison à mériter dans des niveaux bonus, les nounours à collectionner... Une fois la carte des planètes débloquée, vous verrez pour chaque destination ce qui vous manque – à vous de nettoyer la carte minutieusement pour améliorer votre équipement. Concentrez-vous sur les cristaux bleus qui permettent de débloquer des bonus pour vos armes : plus de jets d'eau pour l'Arroseur Automatique, des glaçons explosifs qui balancent des shrapnels de glace ou encore... plus de munitions. Même si le jeu est très facile, avec des sauvegardes toutes les minutes ou presque, vous serez souvent à sec avec vos armes de prédilection si vous ne les améliorez pas régulièrement.

Alors évidemment, à 80 € le jeu exclusif, vous vous demandez en quoi Ratchet & Clank : Rift Apart exploite la toute dernière console de Sony. Il suffit de regarder les captures d'écran pour se rendre compte que nous ne sommes pas loin d'un dessin animé en images de synthèse, tant la modélisation, les éclairages et les effets visuels sont soignés. Le ray tracing est disponible et en 60 fps, une petite prouesse bien que les effets soient vraiment discrets : un moniteur ici, le menton de Clank là... il faut savoir où regarder. Les graphismes sont somptueux et le jeu fourmille de détails, au point que l'action n'est pas toujours lisible – le premier niveau avec ses autochtones qui fuient l'invasion de Nefarious en met plein les yeux mais vous empêche aussi de voir qui vous tire dessus.

Et les temps de chargement du SSD ? C'est bien simple, il n'y en a pas. Difficile de faire une pause dans ces conditions, le jeu chargeant immédiatement une sauvegarde et vous ramenant (presque) à l'endroit de votre mort en cas d'échec. Reste la manette. La DualSense est incroyablement bien gérée avec une gestion des vibrations aux petits oignons. Chaque pas de Ratchet ou de Rivet se ressent manette en main. Les gâchettes adaptatives permettent de bien doser tir principal et tir secondaire, pour tirer au coup par coup avec le fusil à pompe par exemple, ou vider les barillets en une seule fois en cas de pression franche.

C'est une vraie vitrine technologique qui est offerte ici : graphismes somptueux, gestion de la DualSense irréprochable, absence totale de temps de chargement, ray tracing à 60 fps... Si vous cherchez un jeu démo pour la PlayStation 5, vous l'avez. Mais c'est surtout le gameplay nerveux, l'inventivité des développeurs (armes, ennemis, environnements) et les personnages secondaires très attachants qui font de Ratchet & Clank : Rift Apart un indispensable. Son scénario à base de mondes parallèles réserve quelques surprises, surtout si vous aimez ratisser les niveaux pour faire toutes les quêtes secondaires.

Certains joueurs se plaignent de finir Ratchet & Clank : Rift Apart en dix heures. C'est faire abstraction des bonus à découvrir et surtout des nombreuses missions annexes planquées dans chaque carte : en parlant aux autochtones, vous allez en apprendre plus sur leur civilisation et leurs besoins, explorant davantage la carte, récupérant des bonus utiles et... vous faisant parfois des alliés improbables. C'est le cas de cette espèce de dragon bienveillant qui vous laisse monter sur son dos sur une des planètes du jeu, et qui débloque toute une partie verticale inaccessible à pied : cristaux, boulon d'or, autant de bonus que vous auriez ratés sans un brin de curiosité.