Test | Trauma Center : pour tous ceux qui ont raté médecine
28 avr. 2006

Testé par sur
Trauma Center
  • Éditeur Nintendo
  • Développeur Atlus
  • Sortie initiale 28 avr. 2006
  • Genre Simulation

Avec les nouvelles fonctionnalités de la Nintendo DS, les joueurs que nous sommes commencent à voir arriver plusieurs jeux qui sortent de l'ordinaire : Yoshi's Touch'n Go, Nintendogs ou encore Pac-pix. Débarque maintenant un jeu tout aussi atypique puisqu'il vous met dans la peau d'un chirurgien. Ce premier jeu du genre (hormis le très célèbre Docteur Maboul) s'en sort d'ailleurs avec les honneurs puisque que Trauma Center est plus que prenant et très immersif. Mettez votre masque, enfilez vos gants, l'opération commence...

Présentation du patient

Lorsque le jeu débute, seulement trois choix s'offrent à nous : le mode histoire, le menu des options et un mode challenge qui vous permet de refaire les interventions que vous avez déjà réalisées en mode histoire afin d'améliorer votre score. Le mode histoire vous plonge dans la ville d'Angeles Bay au Japon en 2018. Certaines maladies considérées comme incurables à notre époque, tels le cancer ou le SIDA sont devenues des maladies tout à fait soignables et plus du tout inquiétantes. Vous êtes le Docteur Derek Stiles (un nom bien japonais somme toute) tout fraîchement sorti de l'école de médecine chirurgicale et vous arrivez au Hope Hospital qui viens de vous embaucher. Etant un petit jeune qui débute, vous êtes accompagné par la meilleure infirmière du service pour mieux vous guider. Puis, assez rapidement, vous faîtes équipe avec Angie, une jeune infirmière avec qui vous allez former une équipe de choc. Voilà ce que nous propose Trauma Center, jouer au docteur avec de jolies infirmières (non, ce n'est pas ce que vous pensez).

Dissection et analyse

Une phase de dialogue : le Docteur Stiles parle à un patient après une opération.

Le jeu est divisé en plusieurs chapitres comprenant une dizaine d'épisodes chacun. Les épisodes sont soit des phases scénaristiques où l'on voit un dessin des protagonistes ainsi que les dialogues sur l'écran du haut (pendant que l'écran du bas nous propose une carte d'Angeles Bay), soit des phases d'interventions. Ces dernières se composent de plusieurs sous phases. Tout d'abord, une courte phase scénaristique qui amène et explique la cause de la prochaine intervention. Ensuite, un briefing où votre chef de service vous donne les symptômes ainsi que les différents objectifs à atteindre, l'écran du haut vous montrant toujours les phases de dialogues pendant que celui du bas vous donne les conditions de l'intervention telle que le temps imparti et le statut du patient (nom, taille, poids). C'est après cette phase que commence l'opération. Quand celle-ci est terminée on vous note (un rang vous est attribué, de docteur débutant à maître chirurgien) puis une dernière phase scénaristique (généralement des félicitations) apparaît. Enfin, vous pouvez sauvegarder et passer à l'épisode suivant. Les épisodes ne comportant que des phases de dialogues sont assez nombreux, ce qui peut en rebuter plus d'un, mais à aucun moment dans le jeu ces phases sont lourdes ou rébarbatives, au contraire elles servent parfaitement bien le scénario et amène avec brio les phases d'interventions.

Quand Urgences rencontre X-Files

Dans ce jeu les infirmières sont des feignasses : c'est le chirurgien qui doit faire les pansements.

En parlant du scénario, ceux qui pensaient n'avoir affaire qu'à un jeu où l'on ne pratique que des interventions les unes après les autres se trompent complètement, Atlus nous a concocté un scénario bien ficelé avec quelques rebondissements. Si au début vous n'êtes qu'un jeune chirurgien qui débute, très vite vos collègues vont trouver que vous êtes très doué, peut être un peu trop même... Très vite, le Docteur Stiles va se rendre compte qu'il a un pouvoir spécial : en se concentrant au maximum, il peut ralentir le temps, ce qui fait que le rythme cardiaque du patient diminue plus lentement (en cas de problème) et que les infections sont plus lentes à se former. Quand il use de ce pouvoir, les autres membres de l'équipe voient notre jeune Docteur exécuter les opérations avec une rapidité et une justesse fulgurantes. Mais ce n'est pas tout puisqu'il va aussi découvrir qu'il existe une maladie incurable cachée à la population (la seule qui existe dans ce scénario). Une maladie que l'organisation secrète "Caduceus" (qui était le nom du jeu au Japon) essaie d'enrayer depuis plusieurs années, et qui viendrait d'une nouvelle forme de terrorisme : le médico-terrorisme. Ça peut paraître un peu rocambolesque mais l'histoire est bien mise en scène et ne tourne jamais au ridicule, surtout que certains thèmes qui font partie de notre actualité (l'euthanasie, les choques traumatiques après une interventions, etc.) sont traités de manière habile.

Autopsie du gameplay

Voilà ce que vous voyez sur l'écran du bas lors du briefing pré opération.

Tout le jeu se joue au stylet ce qui le rend très simple d'accès. Lors des dialogues il suffit de toucher l'écran tactile pour faire défiler le texte. Pour les opérations vous avez à disposition dix icônes représentant les outils dont vous aurez besoin : désinfectant, scalpel, laser, pinces, scanner, fil à recoudre, seringues, draineur, les bandages et votre propre main (qui sert à actionner votre pouvoir). Ensuite, il suffit de suivre les indications qui vous sont données à l'écran sachant que les bases de la médecine sont respectées : il faut désinfecter avant de faire une incision, drainer le sang avant de recoudre, etc. Il faut savoir faire preuve de rapidité et de précision dans ces mouvements sinon la partie s'achève. Si vous manquez de justesse et que vos incisions ne sont pas précises, le rythme cardiaque du patient descend et lorsque celui-ci tombe à zéro vous avez évidemment perdu (à noter que vous pouvez administrer un produit pour le remonter). Quand le temps imparti est terminé la partie est aussi finie vous obligeant à recommencer. Un gameplay simple d'accès ne veut pas dire pour autant que le jeu est simple, certaines opérations sont compliquées et nécessitent une vraie concentration, il arrive de recommencer plusieurs fois certaines d'entre elles et il faut savoir faire preuve de sérénité et de calme car l'excitation et l'énervement sont souvent la cause de l'échec d'une intervention. A noter que la difficulté est progressive et plutôt bien gérée ce qui rend les dernières opérations assez tendues.
Les Plus
  • Le côté novateur
  • Le gameplay au stylet
  • Le scénario recherché
Les Moins
  • Certaines musiques
  • Les interventions de l'infirmière trop répétitives
Résultat

L'histoire mêlée au rythme des interventions font de ce titre une bonne surprise en ce début d'année, s'il n'y a qu'une seule ombre au tableau cela ne vient que de certaines musiques lors des phases de dialogues ; celles qui interviennent lors des interventions se veulent stressantes pour faire monter la pression du joueur, et elles y parviennent sans mal. Les quelques interventions sonores de l'infirmière lors des opérations étaient bienvenues mais malheureusement peu nombreuses et répétitives. Trauma Center est un jeu annoncé depuis les débuts de la DS et il a suscité de la curiosité auprès de la communauté des fans de cette console. Le graphisme des personnages est travaillé et réussi, en ce qui concerne les phases d'opérations Atlus a joué la carte de la simplicité avec une 3D rudimentaire ce qui n'empêche pas de reconnaître les différents organes. Est-ce un parti pris pour ne pas faire trop réaliste (et ainsi ne pas dégoûter les âmes sensibles) ou bien est-ce du au fait que la DS n'affiche pas une 3D digne de ce nom ? Après tout, peu importe car ce rendu ne gêne absolument pas et ne vient en rien entacher un excellent gameplay et un bon jeu. Si vous vous sentez l'âme d'un médecin au service de ses patients, ou si vous aimez les jeux avec un scénario prenant et alambiqué avec un gameplay original et novateur, alors foncez !

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