Très bon sur le papier
- Éditeur Xbox Game Studios
- Développeur Obsidian Entertainment
- Sortie initiale 29 oct. 2025
- Genre Rôle
The Outer Worlds 2 est la suite du jeu dystopico-corporatiste d'Obsidian Entertainment. Cette suite s'émancipe de ses deux créateurs – Tim Cain et Leonard Boyarsky – qui étaient pourtant le cœur de ce qu'a été le premier opus. Tant sur le plan narratif que ludique, la série s'inscrit comme une digne héritière du style Fallout, créé par Cain et Boyarsky. Brandon Adler, producteur de longue date chez Obsidian et ayant officié sur Fallout New Vegas, se retrouve donc à créer une suite à cet univers singulier sans devoir en trahir l'essence.
L'histoire
L'univers
Une ville dirigée par sa PDG, ça donne un culte de la personne omniprésent.

La direction artistique de The Outer Worlds, depuis son premier opus, épouse des associations de couleurs déroutantes pour transmettre l'exotisme des environnements aux tons plus bruts et gris des structures humaines. Les formes sont plus arrondies qu'anguleuses, puisant leur esthétique dans celle de l'atompunk et de l'art nouveau. Un contraste qui mêle sur-technologie et figurations naturelles. Si l'esthétique bien caractérisée fonctionne à merveille en pleine ville, les décors sauvages ressemblent plus à un fourre-tout hasardeux. La bande-son rêveuse, quant à elle, rend hommage à l'intensité de l'univers interstellaire, et le sound design très léché englobe vos oreilles avec justesse. Il n'est d'ailleurs pas sans rappeler, par certains moments, la bande-son de Fallout. Un autre point qui montre tout l'héritage de Tim Cain et son comparse.
Le principe
Votre vaisseau vous permet de voyager de planète en planète.

Les attributs de personnage de The Outer Worlds 2 disposent de leur propre identité. Votre caractérisation élémentaire passe par le choix de deux atouts qui offrent alors des avantages situationnels. Par exemple, être observateur permet des opportunités de fouille ou de dialogue. Aussi, des points de compétence permettent d'ouvrir les différents chemins de votre aventure, que ce soit, entre autres, avec la discrétion, le crochetage ou la médecine. Au-delà d'être des chiffres, ces différentes compétences révèlent une bonne variété de jouabilité. Évidemment, monter de niveau permet de gagner des points de statistiques et, plus occasionnellement, de nouveaux atouts. Le système de défauts revient dans cette suite. En fonction de vos rencontres, vous pouvez aléatoirement déverrouiller de nouveaux traits. Ceux-ci apportent des bonus et des malus, à vous de les accepter. Grâce à tout cet amas de caractéristiques, vous avez la possibilité d'un large panel d'angles d'attaque à la résolution de vos quêtes : de la force brute à distance ou au corps-à-corps, la discrétion et l'infiltration, le dialogue en ayant ou non fouillé le terminal personnel de votre cible, et encore bien d'autres moyens détournés. Une immense richesse de jeu qui ne peut que pousser à s'essayer à différents chemins lors d'une prochaine partie.
Le monde ouvert
L'ajout d'une technologie permettant le double saut offre de nouvelles perspectives.

La série The Outer Worlds se base sur l'idée qu'une tâche peut être réalisée de trois façons : la force, la discrétion et le dialogue. Ce pilier central est amené avec assez de profondeur, car chaque angle propose très souvent différentes approches. Différents traits peuvent mener à différentes négociations avec succès, la discrétion peut passer par de multiples chemins, et l'action se voit attribuer de divers outils offensifs. The Outer Worlds 2 se veut complet dans ses approches, sans en être trop complexe. L'exploration des bâtiments apporte une verticalité qui diversifie l'approche qu'on peut avoir du terrain. Une porte verrouillée peut être crochetée, mais contourner et grimper peut permettre de découvrir d'autres passages. La fouille est récompensée, car découvrir diverses notes permet de débloquer des dialogues inédits à l'enquête. Par ailleurs, si la verticalité est mise à l'honneur à cette échelle, l'horizontalité est assez fastidieuse. L'environnement est labyrinthique, préférant la navigation par carte plutôt qu'au regard du décor. Obsidian montre que ce qui l'intéresse, ce sont les villes et l'échelle micro plutôt que macro. The Outer Worlds 2 s'illustre parfaitement dans son ensemble cohérent.
L'aventure
Votre première mission en tant que commandant du Directoire terrien.

The Outer Worlds 2, bien qu'étant un jeu de rôle, accorde une attention particulière à ses éléments de combat. Les armes sont variées, offrant une multitude de types de dégâts et d'effets, pour un rendu et une prise en main instantanément fun. Faute d'une intelligence artificielle très développée, les affrontements restent la plupart du temps très frontaux. Sans être complètement sauvés, les antagonistes variés, que ce soit des humains, robots ou créatures, poussent à trouver plusieurs moyens pour les vaincre. Si toutefois vous souhaitez être plus surprenant en vous infiltrant, vous allez vous frotter à un gameplay plutôt permissif. Les PNJ sont particulièrement aveugles tant que vous ne leur faites pas directement face. Les combats ne sont pas des plus réussis mais, il faut l'avouer, apportent quand même quelques fulgurances. Quelques éléments supplémentaires sont tout de même à gérer, comme la toxicité induite par les produits chimiques de type soin notamment. Cette suite introduit un système d'artisanat simple, mais tout de même efficace. Le cœur de The Outer Worlds 2 trouve son intérêt surtout dans les dialogues, l'exploration, la fouille, sans trouver une qualité égale dans ses conflits.
Les rencontres
Auntie, la leader de la corporation Auntie's Choice.

Grand classique du jeu de rôle : des compagnons vous attendent sagement à la maison ou vous accompagnent par deux dans vos tribulations. Disposant chacun de sa trame narrative et ses quêtes associées, ils sont un véritable foyer de missions liées plus ou moins étroitement à la trame principale. Et c'est bien là leur point fort, puisque l'aspect combat laisse quelque peu à désirer. Bien qu'ils disposent de compétences que vous pouvez utiliser, aucune réelle tactique n'est offerte, et ceux-ci se contentent de tirer sur vos ennemis en se plantant au milieu du décor. C'est aussi sans compter leurs déplacements imprudents lors des phases d'infiltration. C'est un classique du jeu vidéo, mais même s'ils ne risquent pas de vous faire repérer, ils peuvent très facilement briser votre immersion. Malgré leur intérêt avant tout narratif, vos fouilles permettent de les améliorer, les transformant potentiellement en soigneurs ou en sacs à points de vie.
Pour qui ?
Visuellement réussi, notamment les différents personnages rencontrés.
L'anecdote
Un trait qui débloque de nouveaux dialogues stupides, à rappeler un certain Fallout...
- L'excellence de l'écriture
- L'amour de ses créateurs pour le jeu de rôle
- Les trois voies : combat, dialogue et discrétion
- Ni trop grand, ni trop petit
- Le ton satirique et corporatiste
- Les combats un peu mous
- Une IA aux fraises
- L'ambiance qui ne rend pas honneur à la profondeur de l'univers
Le RPG moderne se porte bien, et il est plus riche que jamais. The Outer Worlds 2 n'est pas sans rappeler l'approche de game design qu'a eu Baldur's Gate III : se rapprocher de la richesse et de la liberté narrative et ludique de son ancêtre le jeu de rôle papier. C'est sans appel que durant votre partie vous allez vous demander à quoi ressemblera la prochaine aventure avec un autre archétype de personnage. The Outer Worlds 2 est très bon dans ce qu'il souhaite entreprendre, son idée de proposer trois VRAIES manières d'atteindre vos objectifs : le combat, le dialogue et l'infiltration. Malgré de bonnes idées de gameplay et de level design, l'intelligence artificielle et la direction artistique battent un peu de l'aile. Exemplaire en termes d'écriture, mais moins en termes de mise en œuvre, c'est ce qui est retenu de cette suite de The Outer Worlds.