Accident de Parkour
Conçu comme un DLC à la base, Dying Light : The Beast est devenu un jeu complet sur le tard. Et ça se sent : les quelques ajouts (une voiture, la transformation en Bête) peinent à faire oublier tout ce qui manque (décors qui évoluent selon les choix du joueur, parapente, IA convaincante, dialogues soignés). Explications.

L'histoire
Le principe

Volez les voitures des rangers pour éviter les longs allers-retours à pied.
Dix après, qu'est-ce qui a changé avec The Beast ? Eh bien... pas grand-chose. Le parkour est toujours aussi réussi en ville, grâce à un level design excellent (moins en rase campagne, c'est logique). Beaucoup de zombies sont archi connus maintenant, depuis le temps qu'on les croise (Volatile, Banshee, Demolisher, etc.). Vous pouvez conduire des voitures, comme les buggys du DLC The Following, certes – sauf qu'il n'est plus possible de les améliorer ici. Et surtout, dix ans après, avec en plus les jeux de la franchise Dead Island, le recyclage fait bailler d'ennui.
Le multi

Coincés par un rebord, les Volatiles effrayants se font tirer comme des lapins en coop.
Pour qui ?

Les phases de parkour en ville sont les plus maniables et amusantes de tout le jeu.
L'anecdote

Un peu de pédicure et ça passe...
Des missions comme ça, The Beast en propose à la pelle, et souvent d'affilée. Celle qui m'a achevé se passe dans une grotte où il faut relier des détonateurs, en escaladant leeeeentement les murs et en évitant les infectés au sol. C'est incompréhensible pour un jeu qui fait toute sa promo sur du slalom entre zombies avec sauts millimétrés de toit en toit, et baston ultra gore à base de transformation en Bête. Ne vous faites pas avoir comme moi : en vrai vous allez courir des heures à travers champs, marécages et forêts faute d'essence pour les rares voitures. Et au lieu d'arracher des têtes, vous serez en train de tirer des câbles laborieusement ou de vous infiltrer entre des humains lourdement armés faute de balles ou de flèches. Next.
- Le parkour en ville est toujours aussi amusant
- Rouler sur les zombies, c'est drôle (quand vous avez assez d'essence)
- Le mode Bête, même si on l'a déjà vu ailleurs
- Des missions pénibles : câbles à tirer, escalade, infiltration (voire les trois en même temps)
- L'IA ennemie, souvent bloquée par le décor (boss y compris)
- Les armes à feu ne procurent aucune sensation (et ont des munitions hyper limitées)
- La coop n'est pas cross-play : si vous voulez jouer ensemble, tout le monde doit avoir le jeu sur la même plateforme
- Les dialogues et le scénario nanardesques, sans l'auto-dérision de Dead Island 2
- Une formule qui s'essouffle sérieusement avec du recyclage de précédents DLC et de la concurrence
Dying Light : The Beast a le malheur d'arriver après de nombreux titres reposant sur le même principe : du parkour et des zombies. C'est compliqué de s'enthousiasmer pour un jeu qui reprend les véhicules du DLC The Following de 2016 ou encore les transformations en bête de Dead Island 2... sans la guerre de factions qui avait un vrai impact sur le scénario et les décors de Dying Light 2. Ajoutez des missions rébarbatives à base de câbles à tirer, d'escalade lente ou d'infiltration pénible, et vous obtenez un jeu complet qui aurait peut-être dû rester un simple DLC.