Test | Dying Light : The Beast
05 oct. 2025

Accident de Parkour

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Dying Light : The Beast
  • Éditeur Techland
  • Développeur Techland
  • Sortie initiale 18 sept. 2025
  • Genres Action, First Person Shooter, Monde ouvert, Survival

Conçu comme un DLC à la base, Dying Light : The Beast est devenu un jeu complet sur le tard. Et ça se sent : les quelques ajouts (une voiture, la transformation en Bête) peinent à faire oublier tout ce qui manque (décors qui évoluent selon les choix du joueur, parapente, IA convaincante, dialogues soignés). Explications.

L'histoire

Kyle Crane est de retour, et il a la haine. 10 ans après Dying Light, l'agent spécial qui cherchait un vaccin dans la ville d'Harran est devenu un hybride : un cobaye torturé par le Baron, mi-humain, mi-zombie, lâché par accident en pleine nature. Votre but ? TAPER, TAPER, TAPER. Kyle est bête à manger du foin et ne pense qu'à une chose, se venger du Baron. Pour cela il doit trouver des gros zombies, les Chimères ; les TAPER ; puis s'injecter leur sang pour acquérir leurs pouvoirs – en fait des points à dépenser de manière linéaire. Bof. Si seulement le jeu s'était inspiré d'un Mega Man pour vous donner vraiment les compétences du mutant tué...
Pour se VENGER, Kyle Crane va TOUT TAPER

Le principe

Volez les voitures des rangers pour éviter les longs allers-retours à pied.

Sorti en 2015, Dying Light avait fait son petit effet. Le parkour mettait à l'amende Mirror's Edge. Le cycle jour/nuit dynamique faisait de vous une grosse victime dès que le soir tombait et que des zombies rapides et ultra dangereux vous traquaient. Et le tout était jouable en coop : que de moments mémorables passés à faucher les zombies en buggy dans un champ, ou à balancer des pétards sur un pote la nuit pour qu'il se fasse courser par des Volatiles énervés ! Joie.

Dix après, qu'est-ce qui a changé avec The Beast ? Eh bien... pas grand-chose. Le parkour est toujours aussi réussi en ville, grâce à un level design excellent (moins en rase campagne, c'est logique). Beaucoup de zombies sont archi connus maintenant, depuis le temps qu'on les croise (Volatile, Banshee, Demolisher, etc.). Vous pouvez conduire des voitures, comme les buggys du DLC The Following, certes – sauf qu'il n'est plus possible de les améliorer ici. Et surtout, dix ans après, avec en plus les jeux de la franchise Dead Island, le recyclage fait bailler d'ennui.
The Beast c'est pareil que Dying Light 2, mais en moins bien

Le multi

Coincés par un rebord, les Volatiles effrayants se font tirer comme des lapins en coop.

Alors il reste la coopération. Vous pouvez explorer le monde ouvert jusqu'à quatre en coop, et ce à tout moment : en partie publique, des inconnus apparaissent brusquement en pleine mission d'infiltration, ou de nuit, en rameutant tous les ennemis (vous allez vite désactiver l'option). Quand vous rejoignez la partie d'un inconnu, ce n'est pas forcément mieux. Beaucoup de joueurs farm de l'XP en jouant la nuit et en tuant les Volatiles incapables d'enjamber un comptoir – il y a quelques endroits en ville où on peut les attirer facilement et abuser de l'IA médiocre. Il faut dire que les missions ne sont pas très intéressantes, à base de bâtiments à réparer (en tirant des câbles, en activant des consoles et en tournant des vannes), le tout avec quantité d'allers-retours. Quand ce ne sont pas des câbles à tirer dans une grotte d'infestés (un cauchemar). Ou des câbles à tirer en escaladant un clocher. Décevant.
Le jeu entre amis n'est possible que sur la même plateforme : toujours pas de cross-play

Pour qui ?

Les phases de parkour en ville sont les plus maniables et amusantes de tout le jeu.

Difficile de recommander The Beast à qui que ce soit. Même sous forme de DLC vendu à petit prix, les missions pénibles, l'IA ratée et le manque de nouveautés rendraient le jeu vite ennuyeux, y compris en coop. Mais alors à 70 € en version standard et 80 € en version Deluxe... c'est juste impossible. Si vous aimez casser des bouches à mains nues avec des super pouvoirs zombies, Dead Island 2 est très bon. Si votre dada c'est le parkour, préférez Dying Light 2. L'avantage c'est que les deux sont en promo – vous les trouverez facilement à moins de 20 €, surtout sur PC.
Dead Island 2 et Dying Light 2 sont incontestablement meilleurs

L'anecdote

Un peu de pédicure et ça passe...

Il est parfois difficile de situer à quel moment précis un jeu vous "perd". À quel moment vous n'avez plus envie d'y jouer. Dans The Beast, non. Le prologue longuet m'a laissé sur ma faim au lieu de m'exciter (on commence le jeu en rampant sur le ventre alors que tout ce qu'on veut, c'est faire le kakou sur les toits de Castor Woods comme dans les bandes-annonces). Mais c'est surtout une des toutes premières missions qui m'a fait lever les yeux au ciel : il faut tirer un câble tout en escaladant une façade. Sans se tromper d'itinéraire. Sinon le câble étant trop court, il faut le lâcher et tout recommencer.

Des missions comme ça, The Beast en propose à la pelle, et souvent d'affilée. Celle qui m'a achevé se passe dans une grotte où il faut relier des détonateurs, en escaladant leeeeentement les murs et en évitant les infectés au sol. C'est incompréhensible pour un jeu qui fait toute sa promo sur du slalom entre zombies avec sauts millimétrés de toit en toit, et baston ultra gore à base de transformation en Bête. Ne vous faites pas avoir comme moi : en vrai vous allez courir des heures à travers champs, marécages et forêts faute d'essence pour les rares voitures. Et au lieu d'arracher des têtes, vous serez en train de tirer des câbles laborieusement ou de vous infiltrer entre des humains lourdement armés faute de balles ou de flèches. Next.
Il y a un vrai décalage entre la promo du jeu et son contenu
Les Plus
  • Le parkour en ville est toujours aussi amusant
  • Rouler sur les zombies, c'est drôle (quand vous avez assez d'essence)
  • Le mode Bête, même si on l'a déjà vu ailleurs
Les Moins
  • Des missions pénibles : câbles à tirer, escalade, infiltration (voire les trois en même temps)
  • L'IA ennemie, souvent bloquée par le décor (boss y compris)
  • Les armes à feu ne procurent aucune sensation (et ont des munitions hyper limitées)
  • La coop n'est pas cross-play : si vous voulez jouer ensemble, tout le monde doit avoir le jeu sur la même plateforme
  • Les dialogues et le scénario nanardesques, sans l'auto-dérision de Dead Island 2
  • Une formule qui s'essouffle sérieusement avec du recyclage de précédents DLC et de la concurrence
Résultat

Dying Light : The Beast a le malheur d'arriver après de nombreux titres reposant sur le même principe : du parkour et des zombies. C'est compliqué de s'enthousiasmer pour un jeu qui reprend les véhicules du DLC The Following de 2016 ou encore les transformations en bête de Dead Island 2... sans la guerre de factions qui avait un vrai impact sur le scénario et les décors de Dying Light 2. Ajoutez des missions rébarbatives à base de câbles à tirer, d'escalade lente ou d'infiltration pénible, et vous obtenez un jeu complet qui aurait peut-être dû rester un simple DLC.

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