Dur dur d'être un ninja
- Éditeur SEGA
- Développeur Lizardcube
- Sortie initiale 29 août 2025
- Genres Action, Plateformes
Qu'est-ce qui fait une bonne suite... 15 ans après ? Shinobi : Art of Vengeance a sa réponse : ce jeu d'action plate-forme passionnant et difficile rend un superbe hommage aux épisodes Megadrive. Tout en faisant quelques concessions aux habitudes modernes.

L'histoire
Le principe

Chaque niveau propose des combats optionnels ultra violents. Pour les meilleurs.

Ce nouvel épisode place la barre très haut, notamment avec des séquences de plate-forme qui se jouent parfois à la demi-seconde près (la base sous-marine, le désert, l'intérieur du Kaiju, etc). Mais avec suffisamment de points de sauvegarde pour vous donner envie de recommencer immédiatement en cas de trépanation. Ici, vous ne repartez plus depuis le début si vous perdez une vie (et heureusement) : les points de sauvegarde sont très bien placés, avant un obstacle particulièrement périlleux ou un boss. Les vies sont en plus illimitées. Le jeu triche aussi de façon très subtile, comme Dead Cells qui vous accordait un saut même si vous l'aviez déclenché un poil trop tard. Si vous alliez rater une plate-forme dans Art of Vengeance, vous ne tombez pas bêtement dans le vide comme sur Game Gear ou Megadrive. Votre ninja se téléporte dessus, du moins tant qu'une partie de son corps la traverse. L'effet est discret mais notable, et va vous sauver bien des fois quand vous ratez votre double saut par exemple.
La difficulté

Les plate-formes jaunes tombent, les flammes tournoyantes tuent direct : éprouvant.

En meute, ils font penser à Ninja Gaiden : Ragebound : à vous de prioriser vos cibles, comme les drones ou les soldats Sentry de base qui tirent des projectiles agaçants. Si l'un d'eux a le malheur de vous atteindre en fin de galipette, vous pouvez être sûr que le gros balaise que vous étiez en train d'humilier avec vos roulades ou vos dashs de gitan va vous enfoncer sa masse dans les dents (et dans la barre de vie). Le rapport risque/récompense est parfaitement dosé : vous prenez la confiance, enchaînez les coups avec l'élégance d'un torero... avant de faire une erreur bête qui vous arrache un quart de vie. C'est toute l'intelligence des développeurs : vous donner l'impression que vous jouez extrêmement bien aux Shinobi légendaires des années 90, virevoltant d'un ennemi à l'autre comme dans vos souvenirs, esquivant avec grâce. Le tout grâce à la maniabilité permissive des jeux modernes, qui n'a plus rien à voir.
Pour qui ?

Ça fait toujours super mal, le petit orteil.
L'anecdote

Dash, double saut, grappin : Joe Musashi est est tellement plus maniable maintenant.

En comparaison, Art of Vengeance est difficile mais pas frustrant. Le double saut, la maniabilité hyper précise même en l'air, les petits arrangements avec la physique pour vous accorder un saut raté, ou encore l'invincibilité pendant les longues roulades et les dashs facilitent grandement la progression. Il est aussi possible (recommandé !) de refaire les niveaux précédents, les points de sauvegarde servant de téléportation. Armé de griffes pour grimper à certains murs, d'un grappin ou d'attaques qui brisent des portes spectrales, vous débloquez plus de vie, des magies, des amulettes, des tenues, voire des combos dans les boutiques. Et revenez ainsi plus beau, plus fort. Avec tout ça, vous avez l'impression de (re)devenir un pro de la manette, comme dans les années 90. Alors que bon, entre nous... non !
- Hyper maniable : double saut, dash, roulade
- Des combats nerveux, très réussis
- La direction artistique, les musiques de Tee Lopes (Sonic Mania) et de Yuzo Koshiro (Streets of Rage, The Revenge of Shinobi)
- Bonne rejouabilité : niveaux à refaire une fois des pouvoirs débloqués, modes time attack & boss rush
- Difficile oui mais pas punitif : nombreux points de sauvegarde, vies illimitées
- Beaucoup de clins d'œil aux anciens épisodes, pour les fans (oh ! Mandara !)
- 30 € seulement, c'est cadeau
- Quelques phases de plate-forme obligatoires à s'arracher les cheveux, s'il vous en reste
- Impossible d'annoter la carte comme dans Prince of Persia : The Lost Crown : il faut se souvenir où retourner avec un nouveau pouvoir
Shinobi : Art of Vengeance est un superbe hommage aux meilleurs jeux de la série. Vif, violent, difficile, il procure la sensation de maîtrise que vous aviez dans les années 90 – grâce à quelques concessions modernes à la maniabilité, à la physique et aux sauvegardes. Ce serait le sans-faute si certains niveaux n'étaient pas un peu trop labyrinthiques (la base sous-marine, le labo ENE Corp), façon Metroid Dread (où aller ?!). Et surtout si quelques séquences de plate-forme obligatoires au timing diabolique ne sanctionnaient pas les joueurs par une mort immédiate ; un manque de consistance avec les autres arrangements qui rendent le jeu plus accessible. Et un autre hommage aux jeux Megadrive souvent mal équilibrés dont les vieux joueurs, aux réflexes un peu émoussés, se seraient bien passés.