La roue de l'infortune
Comment réussir en 2025 à créer un point & click en pixel-art façon LucasArts, tout en renouvelant le genre et en déroulant une histoire sombre aussi saisissante que bien rythmée ? La réponse se trouve dans The Drifter.

L'histoire
Nos condoléances. Vous vous rendez aux funérailles de votre maman, avec la boule au ventre : revoir votre sœur, vos connaissances, et surtout votre ex-femme, que vous n'avez pas revue depuis 5 ans. Depuis ce qui vous a séparé, vous menez une vie de vagabond, à tel point que vous avez choisi de voyager dans un wagon de marchandises pour vous rendre à l'enterrement. Mais, alors que vous tentez de descendre du train une fois arrivé, ce que vous prenez pour la police ferroviaire venue vous tirer les oreilles est en fait un groupe d'agents surentraînés et équipés de visée laser à trois yeux façon Splinter Cell, canardant massivement votre wagon. Votre compagnon de route mange sa ration de plomb tandis que vous vous échappez de justesse. Mais que vient-il de se passer ?

Dans un squat de sans-abris, vous retrouvez une vieille connaissance qui vous parle de la rumeur qui gronde dans les parages : des mulindji, des créatures qui enlèvent les gens. Une jeune journaliste, qui fait un sujet sur les démunis, s'intéresse à cette histoire. Mais pas le temps de s'étendre, les agents du train vous ont retrouvé ! Cette fois vous êtes fait, et vos derniers instants sont vécus au fond de l'eau, pieds et poings liés...

Derniers instants ? Pas vraiment, car un grand flash blanc vous ramène quelques temps en arrière, vous permettant de vous échapper. Avec l'aide de votre fils d'ailleurs. Mais, attendez... il n'est pas censé être mort et enterré depuis 5 ans ?! Alec, qu'est-ce que tu fais là ? Rêve, réalité ? Vous déviez peu à peu, perdant vos repères pourtant si réels.

Dans un squat de sans-abris, vous retrouvez une vieille connaissance qui vous parle de la rumeur qui gronde dans les parages : des mulindji, des créatures qui enlèvent les gens. Une jeune journaliste, qui fait un sujet sur les démunis, s'intéresse à cette histoire. Mais pas le temps de s'étendre, les agents du train vous ont retrouvé ! Cette fois vous êtes fait, et vos derniers instants sont vécus au fond de l'eau, pieds et poings liés...

Derniers instants ? Pas vraiment, car un grand flash blanc vous ramène quelques temps en arrière, vous permettant de vous échapper. Avec l'aide de votre fils d'ailleurs. Mais, attendez... il n'est pas censé être mort et enterré depuis 5 ans ?! Alec, qu'est-ce que tu fais là ? Rêve, réalité ? Vous déviez peu à peu, perdant vos repères pourtant si réels.
Ça part en vrille très très vite
Le principe

Appréciez l'usage malin de la lumière par le blanc.
De manière assez classique, vous évoluez de scène en scène, avec l'impossibilité d'en sortir tant que vous n'avez pas résolu la petite énigme qui vous est proposée sur le moment. Comment recharger votre portable ? Cette voiture abandonnée semble avoir encore de la batterie, à vous de trouver un câble et de l'essence pour l'alimenter. Vous ne savez pas dans quel coin du cimetière votre maman sera inhumée ? Le registre dans le bureau du gardien vous donnera la réponse, mais à condition de braver une porte fermée à clé surmontée d'une alarme... Associer une brique trouvée auparavant avec le carreau est une bonne idée, mais comment ne pas rameuter tout le monde ? À vous de tester, expérimenter, et trouver.

Mais plus fort encore : The Drifter réussit un défi que personne n'avait pensé proposer. Renouveler le genre du point & click en revoyant totalement la manière de... eh bien pointer et cliquer. Oubliez le tableau d'inventaire et les verbes d'action ou encore les objets illuminés dans le décor. Non, The Drifter se joue avec une roue d'action : autour du héros, les éléments intéressants sont pointés, à la manière d'un compas. Une fois à portée de bras, un clic droit (ou gâchette à la manette) permet de déclencher l'interaction principale (parler, voir, prendre...) tandis qu'un clic dans la roue d'inventaire permet de combiner l'élément avec un de vos objets. La mécanique est d'une fluidité déconcertante, à tel point qu'il est légitime de se demander comment elle n'a pas été massivement adoptée auparavant.

Mais plus fort encore : The Drifter réussit un défi que personne n'avait pensé proposer. Renouveler le genre du point & click en revoyant totalement la manière de... eh bien pointer et cliquer. Oubliez le tableau d'inventaire et les verbes d'action ou encore les objets illuminés dans le décor. Non, The Drifter se joue avec une roue d'action : autour du héros, les éléments intéressants sont pointés, à la manière d'un compas. Une fois à portée de bras, un clic droit (ou gâchette à la manette) permet de déclencher l'interaction principale (parler, voir, prendre...) tandis qu'un clic dans la roue d'inventaire permet de combiner l'élément avec un de vos objets. La mécanique est d'une fluidité déconcertante, à tel point qu'il est légitime de se demander comment elle n'a pas été massivement adoptée auparavant.
Réinventer la roue, pour de vrai
Pour qui ?

Le journal de quête, simple et efficace.
Tout dans The Drifter est fait pour vous embarquer dans son incroyable histoire. À commencer par la narration, portée par le personnage principal, qui se parle à lui-même comme dans tout bon film noir qui se respecte. Au-delà du cliché, cette mécanique aide surtout à accompagner les actions quand vous réalisez un assemblage ou tentez d'ouvrir une porte fermée. Au lieu du simple "La porte est fermée", vous avez droit à une réflexion plus poussée du narrateur, comme un roman qui vous emporte de page en page. Ajoutez à cela des fulgurances visuelles inattendues, comme ce flash blanc persistant qui symbolise parfois l'éblouissement, parfois le retour à la conscience ; ou encore l'écran noir complet (console éteinte ?) : non, vous êtes seulement enfermé dans un cercueil ; un coup de stick et l'icône d'action apparaît... du génie !

Avec son ergonomie très accessible, The Drifter ne présente aucun frein à l'entrée. Ses énigmes cependant nécessitent de connecter vos neurones de manière assez fine. Attention, jamais de façon loufoque, vous êtes loin d'un Sam & Max, mais plus proche d'un Loco Motive, testé dans nos colonnes. De plus, des moments d'action intense viennent ponctuer l'aventure, nécessitant d'assembler rapidement des éléments pour vous tirer d'un mauvais pas : avec son système de retour à la vie, vous ne risquez jamais le game over. Ce qui n'enlève rien au stress ressenti sur le moment...

Avec son ergonomie très accessible, The Drifter ne présente aucun frein à l'entrée. Ses énigmes cependant nécessitent de connecter vos neurones de manière assez fine. Attention, jamais de façon loufoque, vous êtes loin d'un Sam & Max, mais plus proche d'un Loco Motive, testé dans nos colonnes. De plus, des moments d'action intense viennent ponctuer l'aventure, nécessitant d'assembler rapidement des éléments pour vous tirer d'un mauvais pas : avec son système de retour à la vie, vous ne risquez jamais le game over. Ce qui n'enlève rien au stress ressenti sur le moment...
Hallucination ou expérience au-delà du réel ? À vous de voir
L'anecdote

Cette fin de chapitre prend aux tripes.
J'ai eu du mal à connecter, de prime abord, avec Mick, le personnage principal – peut-on le caractériser de héros ? pas vraiment... Vagabond, pas franc, fuyant les problèmes au lieu de les affronter, ça n'est pas mon genre de type. Pourtant, derrière ces attributs peu valeureux se cache un homme brisé par la mort de son fils. Le renouement du contact avec lui a été pour moi un moment d'une intensité rarement ressentie dans un jeu, malgré la poignée de pixels et la palette de couleurs réduite au minimum. Ça montre toute la force de la narration de The Drifter : une prouesse comme on en voit rarement.
En père et contre tout
- La voix du narrateur qui accompagne les actions
- La roue d'interaction
- La trame narrative très bien ficelée
- Des moments très très forts
- Pas de version française à date
Ne passez pas à côté de ce joyau. Du pur génie de narration, d'interaction et d'aventure humaine. Une descente dans les abysses du conscient, des émotions, des sentiments, qui restera à jamais gravée dans votre mémoire. Des idées visuelles toutes simples et pourtant si évidentes... The Drifter est un incontournable, vous êtes prévenu.