Test | Metal Eden
19 oct. 2025

Les Cavernes d'acier

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Metal Eden

Quelques années après le nerveux Ruiner, les équipes de Reikon Games reviennent avec le fast-FPS frénétique Metal Eden. À mi-chemin entre un Doom et un Ghostrunner, cette nouvelle production des studios polonais vous met au défi d'embarquer à bord d'un manège infernal jalonné de multiples affrontements allant crescendo en intensité. À l'instar du jeu, pas de risque : gardez bien les bras et les jambes à l'intérieur du véhicule.

L'histoire

Metal Eden vous emmène dans les méandres d'une gigantesque station orbitale futuriste déserte nommé Mœbius. Déserte ? D'humains seulement, car elle reste peuplée de légion de robots prêts à en découdre avec vous, Aska, une hyper-unité cybernétique (sorte d'humain hybride machine augmenté et cloné en de multiples copies). Metal Eden n'est pas là pour vous raconter une histoire mais vraiment pour vous pousser à démembrer tout ce qui bouge. Ainsi, le contexte de l'histoire et les détails sur votre protagoniste sont très rares.


Néanmoins, les quelques cinématiques à l'esthétique soignée nous apprennent que l'humanité a dû quitter la Terre après l'avoir étouffée pour de bon. Ayant atteint un niveau technologique leur permettant de digitaliser les consciences, les humains ont mis le cap sur les étoiles et ont bâti Mœbius, une ville robotique autonome. Mais un étrange mal, nommé la Corrosion, a ravagé le Core de la ville, contenant les consciences des derniers représentants de l'espèce humaine. Ne reste donc plus sur cette station fantôme qu'une armada de robots, à la base prévus pour se défendre, mais qui veillent désormais sur le Core corrompu et qui feront tout en leur pouvoir pour vous tuer avant de pouvoir l'approcher. Votre mission (si vous l'acceptez) ? Aller sur Mœbius et récupérer les différents Cores des fondateurs de la ville, tout en étant guidé par Nexus, l'IA centrale (très bavarde) résidant au cœur de la cité.
Foncer dans le tas sans s'arrêter

Le principe

Vous n'êtes qu'une copie parmi tant d'autres.

Metal Eden est un fast-FPS, sous-genre de FPS où le joueur ne peut survivre et vaincre qu'en étant en perpétuel mouvement. Dès le début du jeu, il est clair que l'intérêt de ce dernier n'est pas porté sur la narration mais plutôt sur le rythme hyper rapide du gameplay. Huit missions composent la campagne, représentant environ six heures de jeu. Pendant ces six heures, il vous faudra courir, sauter, esquiver, planer, dasher et mitrailler tout ce qui bouge et veut vous tuer. Le tout, très souvent en même temps, votre combinaison agrémentée d'un jet-pack vous permettant de penser vos déplacements en trois dimensions.

À chaque mission, le bestiaire robotique s'étend un peu plus, tout comme votre arsenal : du pistolet au fusil à pompe, de la mitraillette au lance-roquette, le travail des développeurs se ressent avant tout dans l'attention donnée au gameplay des armes. Véritables prolongements de votre corps cybernétique, elles vous permettent de faire pleuvoir un déluge de feu et d'explosion sur les hordes d'ennemis qui vous attendent. Un chaos jouissif vous tend les bras dès la première mission mais tend néanmoins à rapidement s'essouffler, tant les situations se ressemblent rapidement et se répètent, jusqu'à la fin du jeu. Côté progression, rien de révolutionnaire non plus avec un arbre de compétences somme toute assez classique et la possibilité d'améliorer chaque arme également.


Comme dans Ruiner, il est possible d'entrer dans un mode berserk en assimilant le Core de vos ennemis. Il est bon de se sentir invincible le temps de quelques secondes, mais cette sensation grisante n'arrive pas à effacer la frustration de devoir foncer dans des couloirs certes beaux mais manquants cruellement de détails, d'histoire, de matière ou bien de concret. Et l'IA assez faible des ennemis ne contribuent pas à redresser la barre non plus. Assez rébarbative, cette dernière ne tient pas l'intensité d'un run de six heures et apparaît comme manquant cruellement de peps et d'ingéniosité. Ainsi, le chaos des combats pouvant être savoureux au début s'avère assez rapidement être plutôt creux et ennuyeux.
Esquive ou crève

Pour qui ?

Objectif plutôt clair.

Metal Eden s'adresse très clairement avant tout aux fans de fast-FPS demandant précision, rapidité et à qui la répétition de nombreux combats assez similaires prenant la forme de vagues d'ennemis consécutives dans une arène ne fait pas peur. Plongé dans un monde SF assez peu original mais tout de même soigné et de bonne facture, le soft a de solides arguments concernant l'aspect jouissif et chaotique des affrontements. La répétition de ces combats peut lasser certains, mais aussi être addictive pour d'autres. En terme de rejouabilité, Metal Eden n'a pas à rougir du haut de ses six heures qui peut représenter un défi de taille en mode extrême, notamment si l'objectif est de compléter la boucle des huit missions en un temps record. Les joueurs cherchant un FPS futuriste original et prenant risquent en revanche de vite se détourner de ces effusions de métal et de Cores.
Mourir, recommencer, tuer, recommencer

L'anecdote

Assis-toi, faut que je te parle.

À plusieurs reprises en parcourant les niveaux de Metal Eden, j'ai été sorti du jeu par la voix de l'IA Nexus, notre principal interlocuteur dans cette aventure. Elle est simplement beaucoup trop sérieuse, grave, et n'hésite pas à faire des réflexions philosophiques de comptoir tout en déclamant de manière brute des informations sur l'histoire de la cité. Le problème est que le ton, le discours et le jeu vocal exagéré du doubleur m'ont régulièrement sorti de l'écoute. Force est de constater qu'il m'a été difficile de rester attentif sur ce que Nexus disait lors de ces longues traversées de la cité, accroché à un rail comme dans BioShock Infinite. Mais à la différence de ce dernier, les paysages traversés dans Metal Eden brillent par leur manque de profondeur et par leur aspect creux. C'est beau, certes, mais c'est vide.
Beaucoup de bruit pour rien
Les Plus
  • Gameplay nerveux et précis
  • Combats explosifs
  • Rythme soutenu, bien que répétitif
Les Moins
  • L'IA des ennemis au ras des pâquerettes
  • Nexus
  • Manque de fond et d'originalité
Résultat

Metal Eden laisse au final une impression en demi-teinte. S'il remplit certains des critères essentiels à la réussite d'un fast-FPS, il peine à convaincre par son univers ou sa progression. Le gameplay pensé par les équipes de Reikon Games est solide mais ne brille pas d'originalité. Le bestiaire des monstres de métaux est sympathique, mais manque de variété. La collection d'armes – assez convenues – est impressionnante et explosive, mais manque d'un aspect réellement futuriste poussé à fond. Enfin, si les objectifs des missions sont suffisamment variés, le parcours imposé et répétitif peut vite lasser. Vous l'aurez compris, si la forme de Metal Eden est suffisamment solide pour convaincre les fans de fast-FPS, l'absence de fond risque de laisser sur le carreau les autres typologies de joueurs.

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