Test | Final Fantasy XVI
30 juin 2023

Hollywoodien

Testé par sur
Final Fantasy XVI

Vous aimez les épopées ? Vous lisez l'Iliade au petit déjeuner ? Tant mieux : Final Fantasy XVI, le dernier opus tant attendu de la célèbre franchise de jeux de rôle de Square Enix, offre des combats épiques, un scénario captivant et une réalisation somptueuse.
>> MàJ le 05 janv. 2024 avec le DLC Echoes of the Fallen

L'histoire

C'est la guerre ! Plusieurs royaumes se livrent des batailles sans merci : Valisthea, le Saint Empire de Sanbreque, le Dominion de Rosaria... Chacun lève des armées de fantassins et intrigue en coulisses. Leur but ? S'assurer les services d'humains capables de se transformer en invocations monstrueuses, les Éikons, un peu comme dans L'Attaque des Titans. Shiva, Bahamut, Odin (les grandes invocations de la série) sont de retour sous forme d'Éikons, plus quelques nouveaux – tous capables de vider le champ de bataille comme un ado votre frigo.

Au milieu de tout ça vous incarnez un jeune héros un peu naïf, Clive Rosfield, qui aime caresser des chiots et ramasser des pommes (soupir). Enfin jusqu'à ce que la mort de ses proches le rende un peu plus intéressant à jouer. Fuyant ses fantômes, Clive se lance alors dans un voyage périlleux pour comprendre son lien avec les Éikons et venger ceux qui lui sont chers. En dire plus est impossible, ce serait gâcher de nombreux rebondissements.
Deux frères, un Ifrit, un drame

La bagarre

Les combats entre Éikons titanesques ménagent souvent des pauses émouvantes.

Maintenant que le décor est planté, levez-vous et trouvez un miroir avant de lire la suite. Est-ce que vous aimez Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion et ses combats en temps réel ? Ah, vous avez fait la grimace – vous êtes sans doute fan de Final Fantasy VI Pixel Remaster, de ses graphismes à l'ancienne et de son tour par tour... Attention au choc : dans Final Fantasy XVI, les combats se déroulent en temps réel. Vous contrôlez directement Clive, vous vous déplacez librement sur le champ de bataille et vous esquivez les attaques ennemies au bon moment pour placer une contre-attaque dévastatrice. Vous lancez aussi des attaques magiques avec les gâchettes, dès que leurs cooldowns le permettent, histoire de varier les combos.

Les Éikons jouent un rôle important dans les combats, comme Ifrit pour les batailles les plus difficiles par exemple. Chaque Éikon possède ses propres capacités spéciales et peut infliger des dégâts massifs aux autres lors de Quick Time Events vraiment faciles. Il faut voir Ifrit mettre des patates de forain à un autre Éikon grand comme un immeuble : Final Fantasy XVI multiplie les combats anthologiques qui rappellent Bayonetta ou encore Naruto : Ultimate Ninja Storm. De vraies prouesses technique et pyrotechnique ; c'est Pacific Rim, le jeu. Le seul problème, c'est ce qu'il y a entre deux combats dantesques.
Les combats d'Éikons décrochent la mâchoire

Les bâtons et la carotte

Il faut patienter une dizaine d'heures pour avoir enfin un niveau un peu ouvert.

Soyons clairs, ces affrontements titanesques justifient à eux seuls l'achat du jeu (voire de la console). Sauf qu'entre deux Éikons filmés par Michael Bay, le trivial le dispute au sublime. Prenez ce donjon magnifique niché sous le château du prélude : ses flashbacks intrigants, son bestiaire inédit, ses boss sublimes... Un grand moment de jeu vidéo. Dommage que pour y arriver, il faille... aider un prêtre. Réparer un pont. Parler à un marchand importuné par des Chocobos (bâillement). C'est lent, c'est mou.

Prenez le pont par exemple : l'artisan est bloqué à cent mètres du chantier par trois pauvres scorpions que vous pouvez one shot avec un des gros sorts du jeu. Nul, nul, nul. Qu'est-ce qui vous fait tenir alors ? La fluidité des combats. Les décors. La vengeance de Clive. Les plans mystérieux sur un protagoniste encore plus mystérieux vêtu d'une capuche toute aussi mystérieuse... Mais surtout : les batailles d'Éikons intenses, spectaculaires, monstrueuses. Heureusement qu'elles sont nombreuses.
Entre deux combats, les quêtes sont rarement à la hauteur

Pour qui ?

Comme dans Crisis Core, vous n'avez parfois que quelques secondes pour empêcher une furie.

Final Fantasy XVI propose du sang, du feu et des larmes – le tout dans un vaste monde médiéval fantastique à la direction artistique sublime, allant des vastes forêts aux déserts les plus reculés. L'exploration permet de découvrir des secrets, des quêtes secondaires nulles et des trésors cachés médiocres (oh ! 5 Gils ! courage, il en faut 200 pour acheter une vulgaire potion). Les niveaux sont souvent des couloirs étroits, avec des petites flèches pour vous dire où grimper et sauter comme dans Final Fantasy XIII sorti en... 2009. Fichtre. Et puis le miracle se produit. Au détour d'un combat nerveux, d'une cinématique bavarde, un Éikon surgit de la nuit. Son nom, il le signe à la pointe de ses QTEs d'un A qui veut dire : Awesome.
Pour les fans de jeux d'action spectaculaires

L'anecdote

Débloquer de petites attaques ou tout investir dans une grosse qui one shot : le choix est fait.

Soyons clairs, Final Fantasy XVI propose autant d'éléments RPG que le dernier Horizon Forbidden West : Burning Shores. Vous gagnez de l'expérience à chaque combat, montez en niveau – ce qui augmente vos statistiques de base telles que la force, la magie, la défense, etc. – mais les ennemis se calant sur vous, vous mettez autant de temps à tuer un loup au niveau 10 qu'au niveau 20. Sauf si vous investissez dans les bonnes compétences : après chaque combat, vous gagnez aussi des points qui permettent d'acheter de nouvelles attaques. Si vous économisez suffisamment, sacrifiant quatre à cinq attaques renforcées (magie chargée, etc.) pour une majeure, vous pourrez nettoyer les groupes de petits ennemis en un coup.

Autant dire que vous êtes quand même loin de faire des builds différentes qui changeraient radicalement la façon de jouer. L'équipement est assez pauvre aussi, les marchands n'offrant que rarement des améliorations significatives. Si vous aimez l'action et les gros boss à la Devil May Cry 5, vous passerez un très bon moment – ce qui est sans doute le but des développeurs pour élargir leur audience. Mais ne vous attendez clairement pas à des damiers de compétences à débloquer lentement comme dans Final Fantasy X ou Final Fantasy XII par exemple. Vous n'êtes plus sur PS2.

Merci à CCOX2049 pour quelques uns des screenshots les plus spectaculaires de ce test.
L'aspect RPG est vraiment léger : vous êtes prévenu

Echoes of the Fallen - DLC

Pas d'Ifrit, des attaques de zone qui font très mal : avec ce DLC, c'est l'école du skill.

Surprise ! Pour ceux qui ont (presque) fini le jeu de base, le DLC Echoes of the Fallen offre un nouveau donjon. Constitué d'une succession d'arènes dans des décors magnifiques, le DLC fait la part belle aux combats. L'impression de jouer à Devil May Cry 5 se confirme tant les attaques sont spectaculaires, avec des combos qui permettent de faire monter sa jauge de furie et de mettre au sol des ennemis gros comme des bus. Dommage qu'Ifrit ne soit pas jouable pour s'en débarrasser plus vite. Les quelques nouveaux boss jouent énormément sur les attaques de zone massives qui exigent de très, très bien se placer. Et d'esquiver au poil.

NieR : Automata n'est pas très loin, ou Returnal, quand on voit le déluge de projectiles à esquiver parfois. Quant au boss final... c'est tout simplement le meilleur de tout le jeu. Il va vous mettre une pression folle et vous surprendre avec ses différentes phases ; la dernière en particulier va vous faire transpirer des mains. Équipez-vous bien avant de lancer le DLC, accessible depuis l'avant-dernière mission du jeu original ("Origin on the World" ou "Le Provenance" en VF). Avec quelques prérequis pas clairs : il faut aussi avoir complété les quêtes annexes de Jill et de Joshua depuis "Le Repaire de Clive". Ce donjon end game est intense et vaut largement les 10 € réclamés, en attendant sa suite "The Rising Tide" au printemps.
Vendu 10 € et dédié aux combats de boss, Echoes of the Fallen est un must pour les fans
Les Plus
  • Les Éikons
  • Les combats spectaculaires et nerveux
  • La direction artistique
  • Les écrans de chargement : il n'y en a pas !
  • Le DLC Echoes of the Fallen très réussi, pour le end game
Les Moins
  • Ce n'est plus un RPG
  • Les quêtes
  • La 4K à tout prix, avec des artefacts visuels quel que soit le mode graphique
Résultat

Final Fantasy XVI confirme le tournant grand public amorcé par Final Fantasy VII Remake et Crisis Core : Final Fantasy VII Reunion : des jeux d'action spectaculaires aux dialogues creux, aux niveaux couloirs et aux cinématiques sublimes. Les combats hyper dynamiques et les massacres d'Éikons surpuissants en mettent plein les yeux... cachant la misère des quêtes, réduites à des bouche-trous entre deux combats de boss légendaires. Une formule bancale mais dont l'habillage fait illusion, tant que vous n'êtes pas trop regardant sur les coutures.

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