Test | Arise : A Simple Story
25 janv. 2020

La naissance d'une talentueuse équipe

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Arise

C'est toujours émouvant de découvrir le tout premier jeu d'une nouvelle équipe. Celle de Piccolo Studio, basée à Barcelone, l'avoue d'emblée sur son site officiel : "Nous n'avons pas beaucoup d'expérience mais nous souhaitons partager notre vision romantique du jeu vidéo non pas en développant des jeux, mais en les fabriquant." Cette approche artisanale qui pourrait refroidir cache pourtant une pépite qui n'a rien à envier aux très médiatisés Journey et flOw. Son nom : Arise : A Simple Story.

L'histoire

Il y a plus joyeux pour commencer une histoire qu'un bûcher funéraire. Mais la vie est ainsi. Tout commence. Tout s'arrête. Le destin de ce vieil homme que l'on devine nordique s'achève donc par cette cérémonie typique. S'achève ? Pas tout à fait. Avant de partir rejoindre les cieux, suivez-le dans un dernier tour de piste qui va lui permettre de dérouler le fil de sa vie et partager avec vous ses souvenirs.

Sans être simpliste, l'histoire de Arise est simple. Notre époque schizophrénique et la consommation compulsive de notre média préféré – entre autres – n'est pas vraiment compatible avec la poésie et le romantisme exacerbé de cette aventure. Pourtant, la mayonnaise prend très vite, grâce à une direction artistique de premier choix qui rappelle parfois le meilleur de Disney et surtout un gameplay hyper astucieux.
Un rembobinage poétique

Le principe

Remonter le temps permet de faire apparaître ce foyer indispensable pour vous réchauffer.

Dans Arise, vous contrôlez un personnage en vue à la troisième personne pour le faire évoluer dans des niveaux très variés et dont l'architecture est modulable. Comment ? Tout simplement en contrôlant le temps. En le remontant, vous pouvez ainsi reconstituer des corniches qui viennent de s'effondrer, rapprocher des nénuphars entraînés par le courant pour franchir une rivière, diminuer une épaisseur de neige pour découvrir l'entrée d'une grotte... À l'inverse, en l'accélérant, vous éloignez les flammes d'un feu de broussailles et dégagez un passage, vous permettez à des escargots d'être plus rapides et de vous offrir un marchepied pour atteindre un rebord, vous augmentez le niveau de la mer pour amener un radeau à votre portée... Les possibilités sont très nombreuses et parfois joliment surprenantes. Si bien que votre intérêt est sans cesse renouvelé. Sans compter sur cette direction artistique magistrale qui alterne les phases mélancoliques, bucoliques et romantiques conférant à l'expérience une poésie rare.
Jouez avec le temps

Le multi

Des souvenirs plus sombres offrent une tension certaine à votre progression.

L'expérience Arise peut se parcourir à deux joueurs. Si dans la version solo vous contrôlez à la fois le personnage principal et le temps, en mode coopération le deuxième joueur devient le maître du sablier. Il peut ainsi remonter ou accélérer la pendule pour vous dégager le passage. Et pour une fois, ce rôle n'est pas anecdotique car l'occurrence des actions et parfois même la nécessité de mettre en place un vrai timing empêchent votre partenaire de s'ennuyer.
Une pendule amie

Pour qui ?

Votre objectif : cette petite lueur au fond...

Évidemment, les fans de jeux poétiques à la Journey, Rime et Abzû seront aux anges. Ils retrouveront dans Arise les ingrédients qu'ils ont apprécié chez ses glorieux aînés. Avec, en plus, une progression moins contemplative (donc moins ennuyeuse) car épaulée par un gameplay sans cesse renouvelé. C'est bien simple, l'aventure Arise se dévore d'une traite tant les idées de Piccolo Studio sont enthousiasmantes et vous poussent à découvrir le niveau suivant dès la fin du précédent. Cela dit, certaines cinématiques et phases de gameplay plus lentes vous inciteront à prendre le temps de profiter de cette poésie générale.
Les poètes qui aiment les surprises

L'anecdote

N'hésitez pas à jouer avec le soleil pour apprivoiser les tournesols !

Parmi les artistes derrière Arise : A Simple Story on retrouve Jose Luis Vaello, déjà directeur artistique sur le très sympathique Rime. Mais les liens avec le jeu de Tequila Works ne s'arrêtent pas là puisque les deux productions partagent également le même compositeur : David Garcia. Ses musiques épousent parfaitement l'action d'Arise, vous offrant même parfois de magnifiques envolées, au sens propre comme au figuré... Mais ça, c'est à vous de le découvrir dans plusieurs niveaux du jeu.
Des musiques de haut vol
Les Plus
  • Une direction artistique sensible et touchante
  • Un gameplay hyper astucieux qui se renouvelle sans cesse
  • Des passages féeriques dignes de Disney
  • Un mode co-op qui apporte un vrai plus
  • Des musiques magnifiquement intégrées à l'action
Les Moins
  • Une histoire de base plutôt classique
  • Quelques menus soucis de caméra lors de certains passages
Résultat

Arise vous prévient dès son sous-titre : vous allez participer à "A Simple Story". Ici, pas d'aventure épique ni de combats dantesques surlignés par des effets qui en mettent plein la vue. Juste une direction artistique magistralement poétique transcendée par un gameplay hyper astucieux, le tout fait main par une petite équipe espagnole dont l'aveu d'inexpérience cache en réalité un savoir-faire déjà très aiguisé. C'est beau, c'est propre, c'est touchant et ça se savoure d'une traite, seul ou même à deux. Une vraie belle surprise.

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