Preview | Escape From Monkey Island
26 oct. 2000

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Escape From Monkey Island
  • Éditeur Ubisoft
  • Développeur Lucasarts
  • Sortie initiale 16 nov. 2000
  • Genre Aventure

Tremblez corsaires, contrebandiers, flibustiers des hautes et basses mers, bandits au long et petit cours... Escape From Monkey IslandTM, la nouvelle production Lucas Arts, seul développeur de jeu d'aventure digne de ce nom, est en phase d'accostage. Etes vous prêts à lui faire un pont d'or ?

Introduction

Comme le disent les vieux boucaniers imbibés de Grog, "Quand LeChuck veut ta mort, tu es mort !". Guybrush Threepwood a donc beaucoup de chance car ça va faire la quatrième fois que ce vieil imbécile d'obèse essaye de le trucider. Pour un mort, il est quand même très opiniâtre. Mais comme il s'agit plus d'un vivant que d'un mort (même si beaucoup le considèrent comme un mort-vivant), Guybrush va une nouvelle fois avoir maille à partir avec LeChuck, qui met le feu à sa barbe tous les matins pour prouver, si besoin est, qu'il est très énervé. Escape From Monkey IslandTM débute à peu près au moment où l'on avait quitté notre valeureux pirate dans le dernier épisode, c'est-à-dire juste avant qu'il ne parte en lune de miel avec Elaine Marley, sa femme et, accessoirement, le gouverneur de Mêlée IslandTM (à moins que ça ne soit l'inverse). De retour chez eux, nos deux compères s'aperçoivent qu'Elaine a été déclarée morte, que sa demeure est sur le point d'être détruite et qu'un politicien roublard, milliardaire australien et piratophobe, cherche à être nommé gouverneur à la place du gouverneur…

L'art de Lucas

Force est de constater qu'aujourd'hui, dans la conception d'un jeu vidéo, la plupart des développeurs partent d'un moteur graphique et tentent ensuite, tant bien que mal, de lui greffer un scénario. Le travail d'écriture n'étant pas leur priorité, le résultat est souvent très discutable car si cette démarche ne fonctionne déjà pas au cinéma, il n'y aucune raison pour qu'elle soit plus convaincante dans l'univers des jeux vidéo. Essayer donc de créer une histoire cohérente et fouillée en commençant par filmer des images au hasard. LucasArts a le plus souvent procédé de façon inverse, ce qui explique que bon nombre de ses jeux d'aventure (pour ne pas dire la totalité) sont désormais des hits incontournables. La série Monkey IslandTM reste sans doute l'exemple qui illustre le mieux cette démarche rigoureuse. Alors que le passage à la 3D aurait pu se faire depuis longtemps, Lucas Arts a préféré continuer à développer les aventures de Guybrush dans un univers 2D, jusque là très bien adapté à ce genre de jeu.

De l'apport de la 3D

A l'annonce du passage à la 3D, beaucoup ont pensé que le charme de cette série, vieille de déjà presque dix ans, allait en pâtir. Rassurez-vous, fidèles de la première heure, il n'en est rien. L'aspect cartoon de Monkey IslandTM a bel et bien été préservé, à la fois dans les décors et dans la modélisation des personnages. Escape From Monkey IslandTM apparaît un peu différent, c'est certain, mais la 3D ne dénature pas du tout l'esprit de la série. Les développeurs ont utilisé une bonne partie du moteur de Grim Fandango, autre très grand jeu d'aventure signé LucasArts, en prenant soin de remplacer les décors de pré-rendu par des environnements entièrement en 3D. Ce nouveau moteur apporte au jeu une belle profondeur de champ, une gestion de l'espace encore plus cinématographique, une liberté de mouvement très sympathique, mais nécessite logiquement une configuration plus musclée qu'auparavant.

Défauts minimes

Difficile de parler de vrais défauts devant une licence, pour une fois, si talentueuse. Le peu que l'on ait vu de l'aventure ne nous permet évidemment pas de juger du scénario, mais on a pu se rendre compte de l'omniprésence de l'humour et de l'absurdité toujours délirante des situations. Espérons tout de même que les énigmes ne soient pas trop tirées par les cheveux. Techniquement, Escape From Monkey IslandTM apparaît aussi très correct. Si le passage à la 3D rend la souris obsolète, cet outil reste pourtant le seul qui soit adapté à la jouabilité typique des jeux d'aventure, notamment pour ce qui concerne la gestion de l'inventaire et des dialogues. Tout ce passe donc au clavier, avec une combinaison de touches suffisamment réduite pour que même un vieux loup de mer plein comme une barrique puisse la mémoriser. La gestion des déplacements utilise les flèches de direction et pourrait demander quelques minutes d'adaptation à ceux qui n'ont jamais joué à Alone in the dark ou bien Grim Fandango (autant dire "personne" ?).

Dans le pirate, tout est bon !

Les habitués vont vite retrouver leurs marques. Il y a toujours une carte globale qui permet de se déplacer d'un lieu à un autre. Les dialogues à choix multiples sont encore là et vous entraîneront dans des conversations débiles, souvent sans véritable lien avec l'intrigue. Une multitude de personnages secondaires hauts en couleurs apporteront du relief à une histoire qui s'annonce déjà très touffue. La fameuse bataille d'insultes devrait aussi faire son grand retour mais sous une forme un peu différente. Cette fois, c'est au cours d'une partie de bras de fer que vous pourrez tester votre sens de la répartie. Une insulte moins déstabilisante que celle proposée par l'ordinateur et votre bras se rapprochera de la table… Pour ceux qui ne connaissent pas du tout la série, sachez que les insultes en questions sont très loin du simple "Ta mère en tongs devant le Prisu !". Elles sont au contraire très recherchées et bourrées de références hilarantes.

Une grosse bouffée d'humour

L'aspect le plus important de la série Monkey IslandTM a toujours été la qualité du scénario. Les trois premiers titres faisant partie des jeux vidéo les plus drôles de l'histoire, on peut être confiant quant à la présence, dans ce quatrième épisode, d'un humour de haut vol, fin et très travaillé. Les précédentes productions de LucasArts ont déjà prouvé, à maintes reprises, le soin particulier que les développeurs apportaient à leurs dialogues. D'ailleurs, signalons pour les anciens, que l'équipe qui a travaillé sur cet épisode n'est autre que celle responsable de Sam et Max Hit The Road, un jeu d'aventure délirant qui repoussait les frontières de l'humour très loin, sans jamais tomber dans le mauvais goût. On attend donc cette nouvelle épopée de Guybrush avec beaucoup, beaucoup d'impatience...
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