Test | Dying Light
14 mars 2015

Sa majesté des mouches

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Dying Light

Encore un monde ouvert ? Encore un jeu de zombies ? Certes, mais Dying Light semble tirer le meilleur des deux pour vous proposer une expérience aussi stressante qu'amusante. Qui n'a jamais rêvé de se servir de zombies comme tremplins ? Et que se passe-t-il quand un dictateur prend le contrôle d'une zone infestée de morts vivants ? Voyons voir.

L'histoire

Une ville d'Amérique latine a sombré dans le chaos après qu'une épidémie ait subitement éclaté. Cloisonnés derrière d'immense murs de béton, les survivants se sont organisés tant bien que mal en deux clans, décidés à survivre au milieu de l'horreur. Pendant ce temps, une organisation parachute au compte-goutte de l'antizine, ce produit qui ralentit les symptômes de zombification, disputé par les deux clans. Vous êtes vous-même parachuté dans cette jungle urbaine, jouant l'agent double auprès de cette fameuse organisation qui ne semble finalement pas vouloir que le virus soit éradiqué. Pour comprendre un peu mieux qui contrôle le secteur et informer vos supérieurs, vous rejoignez le clan des moins fous, en tant qu'éclaireur, autrement dit homme à tout faire. Bienvenue dans une ville sans foi ni lois, où la fouille, la vitesse et l'ingéniosité sont les seules garanties de votre survie.
Barbecue party

Le principe

Attaque plongeante sur le gros là ?

Dying Light se caractérise par un environnement totalement ouvert des plus réussis. Les missions du scénario vous feront explorer les vastes environs tandis que des missions annexes, pas si courtes, parsèment littéralement l'espace de jeu. La liberté de mouvement est totale, le principe du parkour étant ici mis à l'honneur, jusque dans les costumes des personnages et leurs profils (le chef de votre clan étant un... ancien prof de parkour). Mais ne nous moquons pas, car cela vous sauvera la vie à de nombreuses reprises : les zombies sont attirés par la chair fraîche mais peu d'entre eux savent grimper. À vous de monter sur un capot, sauter de balcon en toit, rebondir sur une tonnelle, tomber sur des poubelles, pour regrimper de plus belle vers un poteau électrique. Tel un écureuil, vous évitez tant que possible les combats, en développant au fil du jeu des aptitudes d'évitement ; sauter au-dessus d'un zombie, ou en étourdir avec une glissade deviendront vite vos hobbies favoris.

Mais vous n'êtes pas là que pour une séance de gym. De manière assez classique, les différents personnages comptent sur vous pour remplir des missions de collecte : un échantillon de peau d'un zombie un peu spécial, une paire de lunettes oubliée dans son ancienne maison, de l'antizine... En route, vous prenez un malin plaisir à fouiller chaque coffre de voiture ou toute boîte à outils que vous trouverez dans le but de collecter des éléments permettant de fabriquer des pièges et améliorer vos armes. La hache électrique est assez efficace, tandis que le cocktail Molotov reste un incontournable pour brûler une brochette d'ennemis, zombies ou humains.
Le GTA du zombie

Le multi

C'est tous les jours la Saint-Jean.

Si vous le souhaitez, vous pouvez jouer en mode "ouvert", c'est à dire qu'à tout moment un joueur peut rejoindre votre partie, en coopération. Il faut que les deux joueurs en soient au même point d'avancée du scénario et vous voilà partis, main dans la main, sautillant joyeusement de toit en toit vers votre objectif. La nuit, vous pouvez voir débarquer un zombie surpuissant dirigé par un autre joueur : votre mission s'interrompt, vous voilà lancé dans un duel multijoueur où vous devez détruire les nids de ce malheureux tandis que lui voudra vous dévorer, sentant votre aura comme le bon fumet d'un poulet rôti. Autrement dit : courez. Mais grâce à votre lampe à UV vous pourrez le maitriser. Jouer le zombie n'est disponible qu'en DLC mais s'avère au final assez rigolo.
Chacun pour sa peau

Pour qui ?

Enchanté madame. Votre fils semble tout à fait normal.

Au début du jeu, vous serez terrorisé. Traverser une rue relève de la folie. Vous suez toutes les gouttes de votre front pour sauter sur un toit de voiture et atteindre un balcon. Cela aurait pu même mériter un trophée. Et puis vous prenez vos aises. Vous apprenez à détourner l'attention des zombies, à les attirer dans des pièges, ou à prendre la tangente si le chemin est trop encombré de chair ambulante en putréfaction. Il en va de même avec les combats : vous pestez contre votre batte qui se brise après quelques coups, mais vous finirez par choyer cette machette dévastatrice acquise après de nombreux défis. Entre temps, vous aurez passé du temps à chercher des armes rares dans l'immensité du jeu, marchandé vos produits, construit peu à peu vos aptitudes de combat. Dying Light s'adresse donc à ceux qui sont interressés par la rencontre du monde ouvert avec les zombies, sans contraintes, avec une durée de vie plus longue que la moyenne des jeux actuels. Un régal.
Allez viens, on est bien

L'anecdote

Bonjour monsieur, la sortie je vous prie ?

Dying Light se joue beaucoup le jour, mais aussi la nuit. Quand le soleil disparaît, votre montre sonne et un message radio provenant du QG vous recommande de trouver au plus vite un abri. Pourquoi toute cette excitation ? Il se trouve que la nuit, des zombies un peu particuliers sortent de leur terrier. Ils sont plus violents, plus rapides, plus acharnés : vous faites tout pour les éviter. Pour ma part, j'aime assez me promener de nuit, lampe torche en avant, courant comme un dératé avec un champ de vision réduit et la peur au ventre. Mais sachez que vos points d'aptitude sont doublés la nuit, et que certaines missions annexes nécessitent d'être réalisées pendant cette tranche horaire. Soyez donc courageux, affrontez vos peurs, et vous ne serez que plus soulagé de voir à six heures pétantes le soleil se lever. Cela donne ensuite plus de légèreté à vos missions en journée.
La nuit, tous les zombies sont gris
Les Plus
  • Éviter ou dézinguer les zombies : vous avez le choix
  • L'accompagnement dans la prise en main
  • La vaste carte et les nombreuses missions
  • Il y a toujours quelque chose à faire
Les Moins
  • Le doublage français à côté de la plaque
  • Manque un peu de variété dans les décors
Résultat

Carton plein pour Dying Light qui satisfait totalement ses promesses. Certes vous êtes dans un système de jeu connu, mais Techland maîtrise son sujet. L'environnement est vaste, les missions nombreuses et variées, au rythme bien ficelé, et l'ambiance globale qui se dégage vous pousse à avancer. Et la liberté apportée par les aptitudes en parkour du héros réussit là où toute la série des Assassin's Creed a échoué : vous ne vous cognez pas bêtement contre les murs, vous avancez aussi bien horizontalement que verticalement. On en redemande.

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