Test | Drive Club
21 févr. 2015

Le tour de piste du concessionnaire

Testé par sur
DRIVECLUB

Longtemps présenté comme le porte-étendard des jeux de voiture nouvelle génération par Sony, Drive Club a connu un lancement mitigé du fait de serveurs pas tout à fait à la hauteur. Maintenant que tout roule à peu près, vérifions si le titre vaut le détour.

L'ambiance

Dès les premiers tours de piste vous voyagerez dans de lointaines contrées, où le bitume fumant traverse des plaines sauvages, côtoyant de rares bâtiments ou longeant une côte surpeuplée. Pas de doute, Drive Club tire profit de la PS4 avec des décors assez jolis, aux environnements météo variables et assez marqués, vous faisant passer d'un circuit d'Écosse sous les nuages de la fin de journée à une forêt indienne baignant dans le soleil. À chaque course vous avez le choix de votre bolide parmi une classe de voitures commerciales, toutes fidèlement reproduites à l'extérieur comme dans le cockpit. Mais une fois en piste, vous n'avez guère le temps de vous attarder sur l'environnement, toute votre attention étant accaparée par votre conduite. Et étrangement, vous allez passer plus de temps à admirer l'arrière-train des voitures que le reste.
Avaler des km de bitume

Le principe

Une belle brochette de suiveurs.

Soyons francs : Drive Club n'est pas le jeu le plus fun de l'année. Très orienté simulation, il vous demande beaucoup de concentration pour parvenir à remporter les étoiles associées aux épreuves. Comprenez que ça n'est pas en doublant les ennemis dans les virages ou en leur faisant une queue de poisson que vous gagnerez des places, bien au contraire. Les adversaires suivent le parcours avec précision, en file indienne, à la recherche de la meilleure trajectoire faisant économiser les quelques dixièmes de seconde qui apporteront la victoire. Dans le coin inférieur gauche de l'écran se situe la mini-carte qui se révèle être votre meilleure amie : anticipez chaque virage, sinon c'est le tête à queue assuré. Et bon courage pour remonter les places ensuite. Le long du circuit, outre quelques spectateurs enthousiastes vous pourrez apercevoir des drapeaux de couleur qui indiquent la difficulté du virage à venir. Lors d'un virage serré, vous passez aisément de 200 à 80 km/h en quelques instants, écrasant votre frein des deux pieds, enfin, de la gâchette. Oubliez également toute tentative de dépassement par le bord de la piste, votre score n'en sera qu'égratigné d'un malus de sortie de piste. Non, vous n'êtes pas là pour rigoler.
Toi ! Tu restes dans la file !

Le multi

Les gars sont au taquet.

Si l'on peut très sincèrement déplorer l'absence de multijoueur en local, Drive Club représente le futur des jeux en ligne selon Sony. Le mode solo est en effet truffé d'éléments provenant d'autres joueurs. En plus de terminer sur le podium, vous devez à chaque course relever des défis dont les objectifs sont donnés par d'autres joueurs. Dans ce virage en tête d'épingle, vous devez par exemple battre le score de drift réalisé par un parfait inconnu. Dans le tronçon suivant, vous devez suivre parfaitement la trajectoire pour battre cet autre inconnu. Évidemment, une grande partie du jeu repose sur les courses en ligne, lancées toutes les 20 secondes – vous n'aurez donc pas de mal à trouver des adversaires. Celles-ci sont l'occasion d'augmenter votre réputation mondiale en relevant les défis imposés. Mais gare aux niveaux : si vous déboulez au milieu de bolides aux moteurs surgonflés sans jamais avoir posé vos doigts sur un de ces volants, votre course ressemblera davantage à une partie de flipper, les rails de sécurité vous prenant pour une belle bille lancée à vive allure.
Touche moi pas, je vais perdre des points

Pour qui ?

Reste dans mon rétro, tu y es très bien.

Si vous cherchez le fun des courses un peu chaotiques, des dépassements en fonçant volontairement dans son adversaire pour le faire sortir de la piste, le tout dans des bolides customisés, passez votre chemin. Drive Club s'adresse à un public qui exige une maniabilité relativement proche de la réalité, où quand une voiture puissante se retrouve lancée dans la course, seuls comptent le frein, les réflexes et l'anticipation. Aucune place n'est laissée au hasard et nombreuses sont les courses que vous recommencerez suite à un tête à queue dévastateur, jusqu'à ce que vous intégriez la notion de file indienne qui semble si chère à vos concurrents. Mais une fois dans le bain, c'est un monde sans fin qui s'ouvre à vous, de par les courses en ligne mais aussi la carrière solo relativement complète. Sans compter sur les innombrables DLC disponibles et annoncés, amenant de nouvelles voitures dans de nouveaux environnements.
Bienvenue à l'auto-école

L'anecdote

J'ai tenté un peu de déco

Dès le top départ j'écrase l'accélérateur pour tenter de grappiller quelques positions avant que chacun ne se place en file indienne. Un peu d'aspiration de l'adversaire juste devant moi et je tente un dépassement sur le côté quand soudain le premier virage surgit, me faisant percuter son coffre de plein fouet. Bim, un malus de collision, mon score retombe à zéro immédiatement. Sans perdre espoir je me remets en position, puis vois une ouverture qui me fait mordre un peu sur le bas-côté de la piste... Allez, je la tente quand même. Je réussi à le doubler mais bam, malus de sortie de piste. Décidément, Drive Club ne se joue pas de cette manière. Il m'aura fallu un certain temps pour adapter ma conduite et rentrer dans le moule, mais avec l'impression d'avoir enfermé à double tour ma bonne humeur au profit d'une conduite plus crispée.
Efface ce sourire et concentre-toi
Les Plus
  • Graphiquement très réussi
  • Les défis vous aident à améliorer votre conduite
  • Beaucoup de voitures dans des courses variées
Les Moins
  • L'absence de fun dans la conduite trop perfectionniste
  • Pas de multijoueur local : pourquoi ?
  • Pour votre salut, coupez la musique
Résultat

Drive Club est plein de bonnes intentions qui demandent une certaine implication. Outre la conduite très "classique" qui peut manquer de fun au profit d'une technicité un peu trop ordonnée, les challenges proposés en pleine course se résument à des actions destinées à améliorer votre conduite. De plus, les réprimandes permanentes dès le moindre écart ont tendance à achever toute tentative de conduite alternative : il faut rester dans le moule. Les véhicules se débloquent dans un ordre précis, et seule la couleur est personnalisable avec des goûts très orientés tuning premier degré. Côté multijoueur, l'idée d'évoluer au sein d'un Club donne un moteur de motivation, à condition de pouvoir réunir cinq amis pour en constituer un de renom.

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