Test | Puppeteer
23 oct. 2013

Il était une fois un spectacle enchanteur

Testé par sur
Puppeteer

Une entreprise à l'origine d'un bon nombre d'innovations, notamment dans le domaine du jeu vidéo : Sony. Dans ses studios de développement, de grands artistes se sont mis à la tâche pour aboutir à un conte vidéoludique marqué par son originalité et l'exploitation de la technologie de son éditeur. Cette association donne naissance à Puppeteer, titre dont nous allons vous narrer les tenants et aboutissants.

L'histoire

Tout commence par une trahison. Nounours, la peluche préférée de la déesse lunaire, dérobe la pierre de Lune de sa propriétaire, source de son pouvoir, et Calibrus une paire de ciseau magique. Bien décidé à dominer tous les habitants de la Lune, Nounours, entre-temps autoproclamé roi ours de la Lune, terrorise également les petits enfants terriens en capturant leurs âmes et en les métamorphosant en pantins de bois. L'aventure débute réellement quand Kutaro, un enfant, subit les méfaits du roi ours en se faisant dévorer sa tête de bois. Pris sous l'aile de la sorcière Ezma Potts et accompagné par le chat volant Ying Yang, le jeune garçon entreprend de retourner sur Terre, de libérer la déesse lunaire et de réunir les fragments de lune confiés aux généraux du roi ours.

Sous ses allures de contes, Puppeteer vous propose une ambiance théâtrale proche d'un spectacle de marionnettes. Ainsi, l'histoire vous est narrée par un conteur, les personnages vous font parfois sentir qu'ils sont des acteurs et, surtout, l'association du rideau de la scène avec les réactions sonores des spectateurs vous immerge pleinement dans l'expérience théâtrale. Le découpage des niveaux en actes et en rideaux renforce cette impression. De plus, l'éclectisme des décors fait appel à bon nombre de références liées à l'enfance : la forêt enchantée, les pirates, le western et Halloween, par exemple. En bref, l'ambiance générale du titre prouve la qualité des développeurs de chez Sony Japan à créer un univers emprunt de bon nombre de renvois aux cultures européennes et asiatiques. Enfin, les graphismes et les musiques jouent pour beaucoup dans la réussite de cette entreprise. L'utilisation d'un moteur 3D pour des décors 2D sied à merveille au titre, les effets de 3D stéréoscopique sont réussis et ce même si vous ne disposez pas de l'équipement adéquat.
La Lune, ton univers impitoyable

Le principe

Le premier boss semble tout droit sorti du célèbre ouvrage de Lewis Carroll.

Au premier abord, le gameplay de Puppeteer se rapproche d'un jeu de plateforme classique. Cependant, vous vous rendez très vite compte de la spécificité du système de vie. Kutaro étant une marionnette sans tête. Pour survivre il doit avoir au moins une tête de rechange et peut en avoir jusqu'à trois maximum. Ces têtes d'emprunt ont d'autres fonctions : elles vous permettent d'accomplir chacune une action spéciale liée aux environnements lorsque l'icône de la caboche en question apparaît dans les décors.

Ce qui fait toute l'originalité de Puppeteer c'est sa qualité à distiller son gameplay au fur et à mesure de l'aventure. Vous obtenez rapidement la paire de ciseaux Calibrus qui sert à découper vos adversaires et les obstacles présents sur votre route. Il vous permet également d'effectuer des combos aériens afin d'accéder à des endroits en hauteurs. Ensuite, vous obtenez le pouvoir du chevalier, c'est à dire un bouclier, puis celui du Ninja qui vous donne des bombes et enfin un crochet de pirate grappin. La présence de ces objets et leurs fonctions démontrent la diversité des situations auxquelles vous pouvez vous confronter, et dans lesquelles vous ressentez un véritable jeu sur l'horizontalité et la verticalité des niveaux. De plus, vous êtes toujours accompagné soit par Ying Yang, soit par la déesse solaire (rencontrée au fil de l'histoire) que vous contrôlez à l'aide du stick analogique droit. Cela permet principalement de dévoiler les secrets des niveaux après examen des décors. Les deux personnages vous aident à récupérer des fragments de pierre de Lune qui, au bout de cent, se transforment en continue. Chaque fin d'acte vous fait lutter contre les généraux du Roi ours au nombre de douze au total. Lors de ces phases, vous achevez vos adversaires, souvent gigantesques à l'aide d'actions contextuelles (QTE). Auparavant, vous affrontez généralement un sous-boss, un "escuyer" dont il faut découper le corps tout entier. À la fin de chaque niveaux, un compteur d'âmes des enfants libérés se déclenche.

Beaucoup d'idées ne datent pas d'hier. Pourtant, l'assemblage de mécanismes propres aux développeurs et empruntés à d'autres productions confère une réelle identité à Puppeteer. Ces éléments bien que déjà-vu et revu apparaissent sous un nouveau jour de par l'intelligence de leur utilisation. Et voir quelques uns de ses jeux préférés pris en exemple se révèle généralement gratifiant.
À en perdre la tête

Le multi

Voici le genre de bonus que vous débloquez en examinant les environnements.

Voilà le seul aspect décevant du jeu. Un mode deux joueurs existe mais le second joueur ne fait que contrôler Ying Yang ou la déesse solaire pour débusquer les secrets cachés dans les décors. Un rôle quelque peu ingrat qui contraste fortement avec la qualité de l'action quand vous contrôlez Kutaro. Ce mode n'est d'ailleurs justifiable à l'aune de la charte Sony d'intégration du PS Move dans ses productions. Peut-être aurait-il fallu intégrer cette fonction en sus d'un mode deux joueurs classiques, à l'instar de Rayman Legends, d'autant plus que le contenu de base s'y prêtait à merveille.
C'est magique... ou pas

Pour qui ?

Les illustrations sont de toute beauté.

Oui, Puppeteer est un titre dédié aux enfants. La difficulté n'y est pas élevée, les mécanismes sont relativement simples à comprendre et le système de continue ne vous fera quasiment jamais voir l'écran de game over. Pour autant, l'originalité de l'univers vous amène à vous, adulte, à replonger dans la malle des souvenirs de votre imaginaire d'enfance. L'aventure s'avère assez longue puisque vous n'y verrez la fin qu'au bout d'une dizaine d'heures. Puppeteer se prête donc très bien aux partie en famille quelque soit la longueur de session prévue. Quant à vous, Grand malade incurable atteint de "collectionnite" aigüe vous prendrez vraisemblablement plaisir à dénicher toutes les têtes et objets cachés dans les décors.
Marionnettistes de tout âge

L'anecdote

Voici l'un des plus beaux décors du jeu.

A la fin du second acte, Reptile, le général serpent, détruit la forêt sur son passage et la transforme en désert. A ce moment, le conteur se demande à haute voix si ce ne sont pas les effets d'une politique environnementale désastreuse, de l'utilisation massive de produits chimiques ou de la trop grande quantité d'entreprises polluantes. La déesse solaire le rappelle à l'ordre lui indiquant que ceci est une autre histoire.
Eco-conscience ?
Les Plus
  • Une ambiance unique en son genre
  • Graphiquement superbe
  • Un gameplay frais et original
  • Une bonne durée de vie
Les Moins
  • Le peu d'intérêt du mode deux joueurs
  • Un côté un peu fourre-tout
Résultat

Vous reconnaissez généralement un bon jeu à la difficulté de lâcher la manette. Puppeteer fait partie de ces rares élus qui vous happent dans leurs univers, que vous soyez petit ou grand. Avec son gameplay et ses environnements sans cesse renouvelés, vous ne verrez pas le temps passer. Sans plus tarder nous vous laissons reprendre votre manette en main afin de profiter d'un des meilleurs spectacles vidéoludiques de ces dernières années. Rien que ça.

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