Test | Need for Speed : The Run est très pressé
15 déc. 2011

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Need for Speed : The Run

La course de votre vie ! C'est l'accroche de ce Need for Speed : The Run qui vous donne 4000 kilomètres pour dépasser 200 rivaux, en traversant tous les États-Unis. Une chevauchée sauvage et scriptée qui faisait rêver, enfin jusqu'à ce que les forums ne répandent des rumeurs folles : il serait possible de finir le jeu en moins de trois heures... La réponse dans le test !

Speed Rabbit

Et c'est vrai ! Trois petites heures grand maximum, c'est le temps qu'il vous faut pour terminer ce Need for Speed : The Run. En même temps, avec un titre pareil, il ne fallait pas s'attendre à beaucoup plus. Cela dit, ces fameuses trois heures ne comptent que le temps brut du run, celui passé à doubler les concurrents un à un : un temps de course effectif que le jeu a le malheur de communiquer. Mais ce chrono ne tient pas compte des échecs qui obligent à recommencer tel ou tel passage. En réalité, le mode solo résiste bien sept heures, ce qui est correct pour un jeu de course arcade. Mais si la durée de vie est au cœur des débats, c'est que le multijoueur est pour une fois anémique : le système de classement entre amis fonctionne bien (l'Autolog), mais il a du mal à faire oublier la pauvreté des modes de jeu : des runs, des runs et des runs, et puis c'est tout. Un peu faiblard pour du multi, surtout vu le potentiel solo du jeu qui propose aussi des duels et des embrouilles avec la police (trop facile, ceci dit).

Pied au plancher

Les cinématiques interactives (QTE) sont très bien mises en scène.

Mais condamner Need for Speed : The Run pour sa durée de vie courtaude, c'est tout de même injuste. D'abord parce que le jeu est très agréable graphiquement, avec une impression de vitesse vraiment réussie, des environnements variés et des décors très travaillés – impossible de ressentir cette impression de vide que l'on a parfois avec d'autres jeux de course, peut-être plus typés simulation. Et ensuite parce que le rythme des courses est vraiment intense. Certains passages vont rester dans les annales, c'est sûr, notamment les duels contre des favoris (voire contre trois pilotes qui jouent la course en équipe !). Le niveau de l'avalanche, qui rappelle clairement le formidable Split/Second Velocity, va vous donner des sueurs froides jusqu'à la ligne d'arrivée. Revers de la médaille : les courses sont très scriptées. D'une part parce que la vitesse de vos adversaires, surtout dans les duels, est basée sur la votre : le jeu donne l'impression de tricher pour maintenir un rapport de force entre vous et vos concurrents. Ensuite parce que les événements, comme les interactions avec le décor, sont pré programmés ; or dans un jeu de course, ça passe moins bien que dans un jeu de tir en vue subjective.

Le petit détail énervant

L'impression de vitesse est grisante.

C'est très certainement ce qui va départager les joueurs et les amener soit à adorer Need for Speed : The Run, soit à le détester : le spectacle est clairement hollywoodien, avec des courses acharnées qui se gagnent dans les dernières secondes ; mais au prix d'une liberté de conduite très réduite, qui donne l'impression d'être en pilotage automatique, voire d'être spectateur. Le système de flashback qui permet de revenir en arrière pour rattraper une erreur permet malheureusement de faire et refaire les mêmes scripts, ce qui gâche le plaisir. Et les quelques scènes où il faut appuyer sur le bon bouton au bon moment, notamment quand le joueur est à pied, sont dans la même veine : bancales, ces scènes sont plombées par le manque de charisme et d'expressivité du héros. Dommage, l'idée était très originale. Reste donc un jeu beau et rapide, trop court et très scripté.
Les Plus
  • Des moments d'anthologie
  • Une vraie impression de vitesse
Les Moins
  • Très court en solo, mode multi anémique
  • Les scripts rendent les parties identiques
Résultat

Ce jeu est court, très court ; surtout avec un mode multijoueur étrangement léger. Mais ce n'est pas ce qui le rend bancal : les courses hyper scriptées ne donnent pas tellement envie de recommencer, à cause des événements qui se déclenchent à tel moment et des adversaires dont la vitesse de pointe est calée pour maintenir la pression sur le joueur jusqu'à la ligne d'arrivée. Recommencer une course, c'est revivre à l'identique la même course, faire des dépassements dans les mêmes portions et affronter des rivaux dans les mêmes conditions, même en ayant une conduite plus ou moins efficace. L'imprévu a été balayé de l'équation, sacrifié sur l'autel du jeu d'action grand spectacle hollywoodien. Need for Speed : The Run est beau, rapide et convaincant, mais il garde le goût amer des montagnes russes : entre deux moments de pure adrénaline, on se retrouve vite à pester contre l'intelligence artificielle et les scripts.

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