Test | Rage : tout en retenue
08 nov. 2011

Testé par sur
Aussi disponible sur
Rage
  • Éditeur Bethesda
  • Développeur id Software
  • Sortie initiale 7 oct. 2011
  • Genre First Person Shooter

iD Software, studio mythique et créateur d'un genre tout entier, s'attaque encore une fois à une nouvelle génération de PC à l'aide d'un moteur graphique tout neuf : l'ID Tech 5. Après avoir prouvé son potentiel avec BRINK, l'étalon graphique doit trouver sa place avec le titre phare du studio : Rage. Mais à force de retarder sa sortie, le messie pourrait bien être has-been.

... contre la machine

Fallout nous avait appris à craindre le futur, c'est donc sans surprise que Rage nous offre une terre encore une fois ravagée par un cataclysme inévitable. Originalité : ça n'est pas l'homme qui est responsable de sa propre chute mais un astéroïde vraiment méchant baptisé Apophis. Détruisant de peu notre belle planète bleue, l'impact de 2029 laisse cette dernière aux portes de la mort, n'offrant plus que des paysages aux teintes ocres et jaunâtres. Vous, vous avez eu plus de chance : membre du projet EDEN, vous avez été cryogénisé dans une arche pendant cent six ans. Ces refuges hi-tech constituaient le dernier espoir pour rebâtir l'humanité en cas d'apocalypse mais hélas, tous les autres membres sont morts ou disparus. Pire encore, la mystérieuse autorité, sorte de super enclave technologique, offre de juteuses primes pour capturer tout habitant de l'abri. Votre salut, vous ne le devrez qu'à un certain Dan Haggar (aucune lien de parenté avec Mike), un des rares habitants amicaux des terres dévastées. Après une courte mise en jambe, à vous les longues balades à travers le désert post-apocalyptique rempli de mutants et autres saloperies en tout genre. Philosophe à ses heures perdues, John Carmack a toujours dit qu'un scénario dans un jeu vidéo était comme un scénario de film porno : "attendu, mais pas indispensable". Une fois encore, avec un scénario famélique, il nous démontre la pertinence de son propos. Pas d'inquiétude, dans un shoot iD Software, l'intérêt est bien sûr ailleurs. A noter que la V.O. est une petite tuerie avec notamment John Goodman dans le rôle du mentor de fortune.

... au cœur

Les transports en commun ont de la gueule.

Un jeu iD Software, c'est avant tout une claque graphique dans la tronche. Annoncé en grande pompe en 2007, Rage devait rejoindre Doom 3 dans la cour des maître-étalons pour les cartes graphiques. Mais après quatre années de développement et une adaptation console, la beauté du titre se trouve un peu limitée notamment face à un Crysis 2. Les zones sont assez petites et la "mega-texture" prônée fièrement par John Carmack lui-même tend à sévèrement bugger de temps à autre. Malgré ces petites remarques, seuls les esprits chagrins ne seront pas impressionnés par Rage : panoramas à couper le souffle et modèles extrêmement détaillés sont les deux mamelles forçant le respect pour le travail accompli avec l'ID Tech 5. Un jeu iD Software, ça n'est pas qu'une vitrine graphique, c'est aussi la simplicité élevée à son paroxysme : la majorité des quêtes se résument à aller du point A au point B en massacrant tout ce qui cherche à vous barrer la route. Les armes sont chouettes, les ennemis ont une vraie trogne, les tripes explosent : simple mais jouissif. Ironie du sort, les fondateurs du genre se sont pliés à certaines règles modernes du FPS : le survivant de l'Arche peut se régénérer et n'utilisera des medkits que si sa régénération tarde à s'activer. Pire encore, histoire de vous humilier en cas de mort subite, une cinématique interactive vous est proposée pour ressusciter et étourdir les ennemis aux alentours. Malgré l'assimilation de certaines tendances des FPS modernes, Rage passe complètement à côté de la localisation des dégâts. Résultat, vous aurez beau faire sauter les casques des ennemis, ces derniers absorberont de nombreuses balles avant de trépasser.

... de vaincre !

Les courses sont un bon moyen d'obtenir de belles récompenses.

Si iD Software a mis un peu trop d'eau dans son vin, Rage n'est pas à jeter à la poubelle loin de là. Utilisant un monde ouvert à la Borderlands, vous aurez le loisir de vous balader dans des environnements de toute beauté, dialoguer avec les autochtones et remplir des quêtes pour obtenir de chouettes récompenses. L'implémentation du B.A.BA du jeu de rôle permet de personnaliser votre équipement et de fabriquer vous-même toutes sortes de mixtures et de consommables. L'autre gros changement annoncé dans les présentations réside dans l'apparition de véhicules. Très tôt vous aurez accès à un buggy hautement bidouillable : tourelles, turbo, carlingue, etc. Facilitant vos déplacements à travers les terres dévastées mais aussi les bancs de mutants, il pourra être utilisé pour concourir contre d'autres véhicules. En effet, tout un sympathique système de courses est en place à Wellspring, l'un des principaux hubs du jeu, qui vous permettra d'engranger des points de victoire et d'améliorer votre véhicule. L'arsenal pour piétons n'est pas non plus oublié : en plus des armes très Mad Max comme l'arbalète silencieuse et le boomerang, diverses munitions (explosives, perforantes) peuvent être chargées pour varier vos habitudes meurtrières.
Les Plus
  • Beau et fluide
  • Les PNJ vivants et bien joués
  • Des armes funs et variées
  • Un contenu assez riche dans un monde semi-ouvert
Les Moins
  • Pas mal de bugs graphiques
  • Une modernisation du gameplay inutile et bancale
  • Un scénario anecdotique
Résultat

A force de ménager la chèvre et le choux, iD Software a fini par perdre une partie de son identité en se fondant dans le moule des FPS "next-gen". Heureusement pour les fans, l'autre partie reste fantastique et prouve encore une fois que John Carmack n'est pas né de la dernière pluie. Joli, immersif et amusant, malgré sa "consolisation", Rage vous fera passer un très agréable moment pour peu que fermiez les yeux sur ses petites tares.

Partagez ce test
Tribune libre