Test | Une tranche de guerre avec Operation Flashpoint : Red River
16 mai 2011

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Operation Flashpoint : Red River
  • Éditeur Codemasters
  • Développeur Codemasters
  • Sortie initiale 21 avr. 2011
  • Genres First Person Shooter, Simulation

La guerre, toujours la guerre : si vous avez l'habitude des jeux d'action en vue subjective, des univers urbains apocalyptiques, des ruines fumantes et des tanks écrasant toute résistance sur leur passage, vous risquez d'être surpris par Operation Flashpoint : Red River. Loin des clichés, cette série essaie de reproduire avec autant de réalisme que possible des conflits certes moins rythmés et cinématographiques, mais nettement plus crédibles et immersifs. Une expérience différente, avec une atmosphère unique qui a fait la réputation de la série.

Vis ma vie

Vous avez toujours rêve d'être un soldat ? Un vrai de vrai, façon Band of Brothers ? C'est précisément ce que propose la série Operation Flashpoint, surtout le premier épisode qui a marqué de son empreinte les joueurs PC. Pour vous situer le contexte, le tout premier épisode faisait exactement l'inverse de ses prédécesseurs : des environnements ouverts gigantesques, au lieu des couloirs ; des tirs mortels, au lieu des jauges de vie qui se rechargent toutes seules ; des ennemis mortels souvent invisibles, au lieu des fournées de kamikazes à dézinguer au corps à corps ; des véhicules et des trajets longs, très longs ; et surtout une ambiance unique, celle des bidasses paumés en pleine cambrousses à la recherche d'un objectif introuvable, essuyant les tirs sporadiques de positions ennemies difficiles à situer... Alors évidemment, il fallait aimer le style, et le rythme, à mille lieues des jeux de guerre plus typés arcade, les Modern Warfare d'aujourd'hui étant clairement les héritiers des Virtua Cop et des Time Crisis d'hier. Une tradition que Operation Flashpoint : Red River ne respecte plus tout à fait, dans le but évident de se rapprocher des joueurs console.

Un côté RPG

Vos coéquipiers gérés par l'IA n'hésite pas à passer dans votre ligne de mire quand vous tirez...

Première surprise : vous commencez par choisir une classe, éclaireur sniper, fantassin polyvalent, grenadier saboteur ou mitrailleur Rambo. A vous ensuite de personnaliser votre équipement et celui de vos petits camarades joués par l'IA, sachant que vous débloquez de plus en plus d'armes et d'équipement au fil des missions et de votre classement. Seconde surprise : un peu comme dans un jeu de rôle, vous améliorez les capacités de votre escouade au fur et à mesure pour leur permettre de mieux viser ou de courir plus vite, au hasard. Seul petit problème : l'intelligence artificielle reste incroyablement mauvaise, surtout au début, quand les aptitudes de vos larbins de service sont encore au plus bas. Concrètement, vos coéquipiers gérés par la console n'hésitent pas à se suicider bêtement, quand ils n'oublient tout simplement pas de riposter lorsque l'ennemi les canarde. Vous apprendrez très vite à vous passer d'eux.

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L'aide à la visée et la mini carte en haut rendent le jeu plus accessible

Mais la vraie surprise ne vient pas de là. La vraie surprise, c'est que Operation Flashpoint : Red River s'éloigne de plus en plus de la recette initiale en essayant d'être plus nerveux, plus directif, moins ouvert – un exemple typique : les véhicules ont quasiment disparu, tandis qu'une mini carte affiche maintenant les positons ennemies. L'écart entre Operation Flashpoint : Red River et ses rivaux se réduit donc, en tout cas dans l'esprit ; mais la concurrence place la barre tellement haut, non seulement en matière de feeling nerveux et brutal, d'action hollywoodienne et d'escarmouches spectaculaires que l'imitation ne paye guère. A part les problèmes d'intelligence artificielle, il faut aussi signaler des bugs et une réalisation correcte, sans plus, là ou la concurrence joue la carte de la surenchère technique. Operation Flashpoint : Red River perd donc ce qui faisait sa spécificité sans arriver au niveau des productions AAA – une décision curieuse qui pénalise clairement le jeu. Vivement un bon reboot de la série.
Les Plus
  • Une ambiance excellente
  • Un vrai effort d'accessibilité
Les Moins
  • Intelligence artificielle nulissime
  • Réalisation correcte, sans plus
Résultat

Operation Flashpoint : Red River ne sait plus où donner de la tête : en reniant son héritage qui le réservait certes à des puristes mais qui lui donnait l'avantage du réalisme pur et dur, le nouveau titre de la franchise s'expose à une concurrence acharnée et autrement plus soignée. Ses gros défauts d'intelligence artificielle, sa réalisation correcte mais pas spectaculaire ne risquent pas de menacer les étalons du genre. L'équilibre entre le réalisme des champs de bataille immenses où le danger est permanent et invisible, et les affrontements intenses et spectaculaires, n'est pas encore bien trouvé dans cette version. Vivement un reboot arcade de la série, quitte à trancher, ou à l'inverse un retour aux sources – en l'état, Operation Flashpoint : Red River est un titre moyen, dans un genre où l'excellence est devenue la norme.

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