Test | Les Chevaliers de Baphomet ne font pas de vieux os sur Wii
08 mai 2009

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Broken Sword : Shadow of the Templars

En 1998, un touriste américain du nom de Georges Stobbart venait prendre ses vacances à Paris et lançait ainsi une incontournable série de jeux d'aventure : Les Chevaliers de Baphomet. Dix ans plus tard, la série compte près de trois épisodes supplémentaires et peut se targuer d'être une des références en la matière. Voilà l'occasion rêvée par Revolution pour ressortir son plus grand succès sur Wii et ainsi faire réviser leurs classiques aux plus jeunes joueurs. Mais Georges Stobbart et ses histoires de clown sont-elles vraiment à l'épreuve du temps ?

Un Américain à Paris

Vous incarnez un Américain du nom de Georges Stobbart, ayant décidé de faire du tourisme en Europe. Alors que vous vous désaltérez tranquillement sur la terrasse d'un café Parisien, votre moment de quiétude est perturbé par un clown assez bruyant qui semble suivre l'un des clients du café. Tout s'enchaîne alors très vite : le clown subtilise la manette de sa victime, s'échappe dans la foule Parisienne et fait exploser le café à l'aide d'une bombe. La bonne nouvelle, c'est que vous avez réchappé à l'attentat, mais c'est bien la seule. En effet, rapidement ignoré par la police, Stobbart décide de trouver toutes les clés du mystère qui entoure le clown et cet attentat. Son but : le contenu de la mallette et l'identité de son porteur. Heureusement, Georges ne sera pas seul dans son enquête et pourra compter sur la séduisante Nicolle Collard, journaliste sur la trace du clown, déjà responsable de plusieurs meurtres. L'aventure vous mènera aux quatre coins du globe dans votre quête des templiers : en Syrie, en Irlande ou même en Espagne. Vous voilà donc propulser dans une intrigue digne du Da Vinci Code mêlant conspirations internationales, fantastiques et histoire médiévale avec comportant comme toile de fond l'histoire des templiers. Par moment, vous en viendrez même à vous demander si les créateurs d'Assassin's Creed ne se sont pas inspirés de ces Chevaliers de Baphomet tant les scénarios se ressemblent.

Point & Wii

Les nouveaux portraits apportent un vent de fraicheur et de dynamisme aux dialogues.

De prime abord, Les Chevaliers de Baphomet semblent être le jeu idéal à adapter sur Wii. La précision de la Wiimote remplace habilement la souris et permet aisément de naviguer à l'écran. Comme il s'agit d'une version "Director's Cut", de nombreuses petites choses ont été ajoutées pour ne pas céder à l'appel du portage bête et méchant. La première chose frappante est l'incrustation de gros plans pour tous les dialogues du jeu. Lorsque qu'une conversation s'engage, vous aurez le droit à un médaillon des deux interlocuteurs montrant leur minois. La plupart des dessins sont d'ailleurs de bonne facture, réalisés par le dessinateur Anglais Dave Gibbons. D'autre part, cela permet de palier à la faiblesse de la résolution du jeu qui n'offre pas réellement d'animations faciales aux personnages. Le jeu original a d'ailleurs subi une petite greffe au niveau de la durée de l'aventure elle même via l'ajout de nouvelles sections de jeux où vous incarnez Nico. Sans être réellement impressionnantes, ces dernières rompent le train-train de l'aventure et lient quelques éléments restés flous dans l'aventure originale : comment Nico a été mêlé à l'histoire du clown et les liens de son père avec toute cette conspiration ? A nouvelle époque, nouvelles énigmes. Pour employer le potentiel de la Wii (et de la DS), certaines énigmes subissent un lifting ou prennent une nouvelle forme. Assez agréable, ses dernières demandent de se creuser la tête sans être trop compliquées.

C'est dans les vieux pots qu'on fait du recyclage

Le nouveau prologue vous offre le point de vue de Nico sur l'affaire du clown tueur.

Hélas, ces énigmes sont bien trop rares pour constituer un véritable changement dans le rythme du jeu. Signe du temps, un système d'aide a été intégré et peut être consulté à tout moment dans le jeu. Même si cela part d'une bonne intention, le système s'avère assez ennuyeux vu qu'il se met à clignoter assez rapidement, si vous n'accomplissez pas les actions attendues pour progresser. Mais au delà du pinaillage, le seul véritable problème de cette version des Les Chevaliers de Baphomet est d'ordre technique. C'est bien simple, aucun effort n'a été produit pour moderniser l'apparence du jeu que ce soit au niveau des graphismes ou du doublage. Ce constat est d'autant plus cruel que de nouveaux doublages ont été réalisés pour les nouveaux dialogues et les nouvelles parties avec Nico. La différence de qualité sonore entre les passages originaux et les nouveautés fait vraiment peine à voir, d'autant plus que des fois les nouveaux et les anciens doublages se suivent et donc le fossé technique les séparant devient limpide. Tandis que les décors restent de très grande qualité et s'adaptent bien à nos télévisons, les personnages arrivent comme un cheveu sur la soupe. Leurs contours pixelisés dépassent, bavent, bref ne collent pas avec l'harmonie graphique que l'on peut en attendre aujourd'hui.
Les Plus
  • Un classique hors du temps
  • Drôle, prenant et instructif
  • Une poignée d'heures supplémentaires dans la peau de Nico!
  • Le support Wii assez bien exploité
Les Moins
  • Des graphismes qui piquent
  • La qualité sonore des doublages
  • Bien trop cher
Résultat

Au final, que penser de cette version Director's Cut des Chevaliers de Baphomet ? Sans aucun doute que le jeu accuse son âge. Les opérations de fortunes comme l'incrustation de nouveaux doublages ou de portraits font réellement office de cache-misère. De même, ce n'est certainement pour la vague promesse de quelques heures supplémentaires que vous vous ruerez sur cette nouvelle version. Donc pourquoi l'acheter ? Tout simplement pour le jeu original lui-même qui reste l'une des meilleures aventures jamais contées dans le domaine des point & click. L'occasion pour les anciens de s'offrir une madeleine de Proust et aux nouveaux de découvrir une perle sans se heurter à un gameplay antédiluvien. Mais dans le même temps, payer cinquante euros pour une dose d'histoire alors que la version PC ne coûte que trois francs six vous rendra sûrement plus critique vis à vis de ce lifting.

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