Test | Helldorado vaut son pesant d'or
07 janv. 2008

Testé par sur
Helldorado : Conspiracy

Dans les jeux vidéo, vous devez souvent ruser plutôt que de foncer dans le tas. Alors oui, c'est rageant, long et souvent très difficile. Mais la satisfaction éprouvée à la fin du niveau constitue la plus belle des récompenses. Bizarrement, Commando reste la seule série qui est réussi à jongler entre une difficulté rédhibitoire et des moments de bravoure. La seule ? Plus maintenant. Un studio d'irréductibles développeurs allemands continuent le genre amorcé par leurs confrères de Pyro. Après de longues années sans nouvelles, la suite de Desperados pointe le bout de son Stetson. Et le gringo ne déçoit pas !

Affreux, sales et méchants

Si vous n'avez pas terminé Desperados, un petit rappel s'impose puisque Helldorado s'affranchit uniquement du service minimal pour situer l'action. Santa Fe, 1883, vous incarnez John Cooper, as de la gâchette de son état. Après avoir monté une bande de mercenaires aussi compétente que stéréotypée, vous parvenez à mettre la main sur l'homme qui a tué votre père. Inutile de dire que le bougre passe un mauvais quart d'heure et passe ad patres de votre propre main. Votre vengeance accomplie vous pensiez vous la couler douce en compagnie de votre douce et bien aimée, Late O'Hara, joueuse de poker compulsive. Problème, Doc McCoy, un de vos comparses de toujours disparaît dans la nature. Bien vite, vous découvrez que son enlèvement a été orchestré par la veuve Goodman, femme de feu votre ennemi. Cette dernière vous rencontre dans une église de Santa Fe et vous propose une offre que vous ne pouvez refuser: récupérer un chargement d'armes ou retrouver votre camarade empoisonné. L'ami Cooper n'ayant pas un mauvais fond, vous voilà parti pour détourner un train au nez et à la barbe de l'armée. Mais la dame n'entend pas en rester là et au fur et à mesure des missions que vous effectuez, il semble que la vengeance ne soit pas son seul motif. Assez classique, le scénario de Helldorado a le mérite d'exister dans un jeu de ce genre et vous pousse à progresser dans l'aventure.

La classe américaine

Utilisez la tequilla pour vous débarasser des ennemis en douceur.

Si le concept de Helldorado devait être résumé en deux mots, cela serait immanquablement "Commandos au Far West". Vous disposez d'une fine équipe allant de deux à six membres selon les missions. Vous observez l'action par une perspective isométrique afin de donner des ordres clairs à vos petits gars et observer les mouvements des gardes. En effet, la majorité du jeu consiste à éviter ou neutraliser les sentinelles qui se dressent sur votre chemin grâce à de nombreuses techniques et autres ruses de sioux. Pour ce faire, vous pouvez selon les personnages disponibles : assommer, poignarder, endormir, séduire, détourner l'attention, aveugler ou tout simplement dégommer à l'aide d'une pétoire. Toute la subtilité de la chose étant de ne pas alerter tous les petits copains de votre victime. A noter que dans la majorité des niveaux, vous aurez interdiction de tuer les ennemis donc la prudence est toujours de mise. Les différents personnages possèdent chacun leurs compétences propres et leurs faiblesses. Ainsi, Sanchez le mexicain trapu peut assommer les gardes d'un simple coup de poing ou les endormir en leur laissant de la téquila bien frappée. Mais dans le même temps, il ne pourra pas ligoter les ennemis. Les personnages sont complémentaires et la réussite d'une mission se base uniquement sur leur maîtrise. Ainsi, John Cooper est le plus polyvalent, Sam l'esclave affranchi est un pro des explosifs, Hawkeye l'indien est très discret, Kate peut charmer les ennemis et le Doc fait office de tireur d'élite. Si vous avez jouez à Commandos ou Desperados, vous ne serez pas dépaysé.

Impitoyable

La polyvalence John Cooper est tel qu'il devient difficile de s'en passer.

Graphiquement, le jeu tient la route. Sans être un parangon du genre, les animations sont très agréables à regarder avec la vue isométrique. La présence d'une vue "action" vous permet de contrôler le personnage à la troisième personne semble par contre totalement inutile. D'une part, les décors deviennent très médiocres et la visibilité se réduit drastiquement. D'autre part, cette vue n'apporte strictement rien à la gestion de votre personnage. En effet, les actions ne sont pas plus dynamiques, la visée est aussi rapide qu'en vue isométrique, bref vous ne l'utilisez jamais. La seule nouveauté vraiment intéressante disponible, qui ne manquera pas d'être reprise par d'autres titres, se nomme les actions combinées. Selon les combinaisons de personnages disponibles, vous pouvez effectuer des actions spéciales. Ainsi Sam peut fixer de la dynamite sur les flèches de Hawkeye tandis que Sanchez peut faire croire à un kidnapping en mettant Kate sur son dos. Prêt d'une vingtaine de ces combos sont disponibles et leur présence augmente réellement les possibilités offertes. Et vous en aurez besoin, car Helldorado est extrêmement dur. Chaque mission prend deux heures minimum en mode normal, sans compter les nombreux chargements de sauvegardes propre au genre. Rageant pour les non-initiés, cette dernière permet au jeu d'être de très longue haleine.
Les Plus
  • Un genre trop peu représenté
  • Un vrai challenge
  • Agréable à l'oeil
  • Les actions combinées bien pensées
Les Moins
  • Difficile à aborder pour les non-initiés
  • Peu de nouveautés
Résultat

Spellbound tient son pari : proposer une suite à Desperados plus longue et plus jolie. Avec la disparition de la série Commandos, les amateurs seront comblés. Toutefois, la difficulté rédhibitoire demande énormément de temps d'adaptation et de peaufinage pour vos tactiques. Le plus gros regret concernant Helldorado s'illustre dans l'absence de réelles nouveautés : un seul nouveau personnage, l'apparition d'actions combos entre les personnages et une vue action inutile. L'aspect Far-West de l'intrigue n'est pas là que pour faire joli avec des voix stéréotypées comme jamais et une musique navigant sur les travaux d'Ennio Moriconne. Rien à redire sur le travail accompli par les développeurs qui offrent un jeu carré et complet. Mais une once d'extravagance n'aurait pas été de trop.

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