Test | Star Wars Jedi : Survivor
20 mai 2023

Des Jedi saccadés dans ta région

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Star Wars Jedi : Survivor

Star Wars Jedi : Survivor est sorti ! Mais dans quel état. Même après plusieurs patchs, les ralentissements sont légion sur PC – grosse configuration ou pas. De quoi refroidir le plus chaud des Jedi... ?

L'histoire

Bravo ! Seulement cinq ans après les événements de Fallen Order, vous avez été capturé. Il fallait s'y attendre, avec vos cabrioles sur les toits et vos pouvoirs Jedi... Toujours à secourir la veuve et l'orphelin, quitte à braver les sbires de l'Empire et ses dangereux chasseurs de prime... Toutes les bonnes choses ont une fin, et la vôtre mène à Coruscant. L'Empire a fini de vous faire courir – vous, le rouquin Cal Kestis, êtes désormais entre les griffes du sénateur Daho Sejan. À moins que... Est-ce qu'une vulgaire paire de menottes suffisent à retenir un chevalier Jedi doté de télékinésie et d'un petit droïde farceur, BD-1... ?
Vous avez rejoint la résistance de Saw Gerrera... avec des menottes aux poignets

Le principe

Tiens, Sephiroth ! C'est malin, maintenant j'ai la musique dans la tête. Se-phi-roth !

Pourquoi changer une formule qui marche ? Star Wars Jedi : Survivor s'inspire toujours de Dark Souls avec des combats basés sur des contres, des esquives et des feux de camps qui restaurent votre vie (en faisant réapparaître tous les ennemis). Sans oublier l'XP à revenir chercher sur votre dépouille en cas de décès... Simple, efficace. La seule grosse différence, c'est que tout est paramétrable. Vous trouvez le timing des parades d'un Sekiro trop serré ? Pas de problème, vous pouvez baisser la difficulté ici. Le Chevalier de la tour de Demon's Souls vous a filé des cauchemars ? La pugnacité et les dégâts des ennemis paramétrables en font des marionettes inoffensives. Vous pouvez rouler sur le jeu tout en gardant les parades, les attaques spéciales à débloquer ou encore les glory kills à la Doom. Le fun, le spectaculaire, sans la souffrance.
Vous vouliez des jeux à la FromSoftware mais à la difficulté ajustable ? C'est fait !

Le gameplay

Videz la barre de vie d'un ennemi et vous pourrez l'achever par un Glory Kill.

Est-ce une bonne idée cela dit ? Faire un jeu avec des combats techniques puis laisser les joueurs paramétrer la difficulté ne nuit-il pas à l'intérêt, à l'équilibrage... ? C'est une option réclamée à corps et à cri par tous les fans des jeux FromSoftware, tenus à distance par leur difficulté punitive... et c'est une mauvaise idée. Le stress de perdre une partie de sa progression, non seulement dans les niveaux mais aussi en termes d'expérience, est complètement ruiné. La tension à l'idée d'affronter un ennemi assez puissant avec presque deux niveaux d'XP non dépensés fond comme une glace au soleil. L'envie d'attendre un peu avant d'aller taquiner ce Rancor impressionnant, quitte peut-être à leveler à l'ancienne, n'a plus de raison d'être. Il suffit d'aller dans les options et de baisser la difficulté
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire (Elden Ring)

Pour qui ?

Les animations faciales sont souvent ratées, les yeux surtout. Les aliens s'en sortent mieux.

Et c'est tout le paradoxe de cet excellent jeu en devenir. Il faut monter la difficulté, résister à la tentation de faire des allers-retours dans les options, pour trouver tout le sel des affrontements. Pour hésiter devant un groupe d'ennemis, faibles isolés mais dangereux ensemble. Pour rendre les affrontements palpitants et récompenser le goût du risque. Sauf que... la technique ne suit pas. Les ralentissements sont innombrables, les problèmes aussi – comme un retour Windows inopiné, avec perte de progression à la clef. Décourageant.

Ce que le gameplay vous encourage à faire, la technique actuelle vous le déconseille. Car le moindre problème d'affichage en plein combat se paye cash, et le Rancor ou ce bon vieux Oggdo n'ont que faire du stuttering lié aux compilations de shaders, ou des problèmes de CPU, si on en croit Digital Foundry (même après presque un mois de patchs). Ils continueront de vous mettre des balayettes et de vous croquer comme un nugget. Résultat : seuls les adeptes du mode facile, ou ceux que les saccades ne dérangent pas, y trouveront pour le moment leur compte. Pour tous les autres, mieux vaut attendre encore quelques mois.
Les saccades et retours Windows rendent le jeu difficilement supportable

L'anecdote

Même sans ray tracing, les éclairages et la direction artistiques sont superbes.

Star Wars Jedi : Survivor a abandonné les consoles ancienne génération et c'est une bonne chose. Le niveau de détail, sur la végétation de la planète Koboh par exemple, n'a rien à voir avec Fallen Order. Les temps de chargement sont plus courts aussi, même s'il reste encore des phases de couloirs étroits à franchir au ralenti, le temps de charger le reste du niveau – ou des portes fermées un peu longues à s'ouvrir, dans le bar par exemple, le tout avec quelques bugs graphiques à la clef.

La vraie surprise vient plutôt du ray tracing. Comme souvent les différences sont discrètes : reflets dans les vitres, ombres plus réalistes ou réverbérations de néons sur les tuyaux. Sur ma RTX 3080 de bourgeois avec tous les détails à fond, il faut parfois jouer aux sept erreurs pour voir la différence avant/après. A noter que l'activer ou non ne change rien aux chutes brutales et aléatoires de framerate puisqu'on perd toujours entre 15 et 20 fps aléatoirement, surtout en combat – voire plus quand on active l'holomap du vaisseau.

Il faut avoir suivi les cours en ligne de Digital Foundry pour remarquer les bénéfices du RTX ici
Les Plus
  • La recette Dark Souls allégée qui marche toujours aussi bien
  • Les combats, les démembrements
  • Le bestiaire varié
  • Les niveaux ouverts à objectifs multiples
  • L'ambiance Star Wars
Les Moins
  • Trop de saccades qui nuisent au gameplay, même après un mois de patchs (CPU, shaders...)
  • Pas de multi, pas de coop
  • Un jeu aux combats exigeants... mais jouable à tout moment en mode facile
  • J'ai activé le ray tracing là ou pas... ? J'ai un doute
Résultat

Quel crève-cœur. Jouer à Star Wars Jedi : Survivor dans ces conditions est un plaisir mêlé de souffrance. C'est une pizza à l'ananas. Une glace au potiron. Comme Gotham Knights avant lui, il souffre de ralentissements et de bugs qui donnent juste envie de poser la manette et d'attendre encore quelques mois, le temps que la fluidité rende justice à la rapidité des contrôles et des combats. Un plat prometteur, mais pas encore cuit.

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