Pour quelques boulons de plus
- Éditeur Microïds
- Développeur Games for Tutti
- Sortie initiale 9 janv. 2023
- Genre Aventure
Dans un monde où l'essence, la violence et les prothèses cybernétiques sont reines, une seule chose vous intéresse : déboulonner des mâchoires et retrouver le moteur du vaisseau de votre gang. Sorte de far west du futur, Scrap Riders assure le rythme en mixant beat them all et point & click, où la violence verbale cohabite allègrement avec les mandales. Énième aventure post-apo ? Voyons ce que Scrap Riders propose de nouveau. En selle Dennis Hopper !
L'histoire
Rast, notre héros, est affublé d'un acolyte droïde formant la paire de branquignoles la plus célèbre de l'ouest : les deux sont vulgaires à souhait, passent leur temps à se balancer des vannes et ne manquent jamais une bonne occasion d'avoir recours à la violence. C'est avec une bonne dose d'humour sous la pédale que Scrap Riders parvient à vous embarquer dans son univers techno-post-apo-satirique.
Le principe
L'histoire avance à coups de dialogues polissés.
Scrap Riders présente un tout autre visage, nerveux et âprement plus difficile, vous autorisant à dézinguer du cyberpunk et des droïdes hargneux à la pelle. Ce mode fight est donc déclenché par l'histoire et repose sur une mécanique très Streets of Rage : avancer, frapper, terminer par combattre un boss. Ces passages reposent avant tout sur votre dextérité et votre persévérance, à l'inverse des séquences de point & click plus accessibles voire même un peu lentes : un contraste qui rend l'unité du jeu difficile à appréhender.
Pour qui ?
Plus pratique que la Javel, les attaques spéciales nettoient la zone en un tour de main.
Pour contrebalancer le potentiel ennui qui s'installe, donc, Scrap Riders propose des séquences de beat them all qui feront peur aux moins téméraires : le style de jeu change totalement, vous faisant pianoter frénétiquement sur les touches d'attaque. Le game over sera régulièrement de mise, d'autant que la jouabilité old school très (trop) horizontale et l'absence de contre rendent la chose plus difficile. Si malgré tout c'est ce mode de jeu qui vous attire en premier, sachez que les séquences d'enquête entre deux bastons musclées risquent de vous sembler longues.
L'anecdote
Le décor kawaï aux petits oignons.
Et tiens, au fait, j'y pense : pourquoi le personnage féminin qui semble déterminant au début est relégué au garage tout le long du jeu ? Et si le titre se nomme Scrap Riders, notons qu'à aucun moment vous ne faites de la moto... Ah, toutes ces promesses en l'air, quel dommage.
- L'humour affûté des deux héros
- La maîtrise graphique dans un style rétro
- Les cut-scenes
- Les références pop-culture nombreuses et bienvenues
- Les bulles de dialogue tronquées, quel dommage
- La rigidité des déplacements : arghh !
- La frustration des combats l'emporte souvent sur le fun
- Un équilibre difficile à trouver
De loin, Scrap Riders fait diablement envie : un univers richement décoré, des cut-scenes impeccables, un humour décapant, tout pour plaire aux amoureux de point & click. De près, cependant, le chrome ne brille pas autant qu'espéré. L'aventure est mollassonne et sans réelle aspérité, créant des séquences tirées en longueur par les classiques allers-retours et des déplacements objectivement lents. Le contre-pied du beat them all, amenant un rythme plus nerveux, est entaché d'une difficulté pouvant se révéler décourageante. C'est au final un titre bourré de bonnes idées et références mais manquant d'équilibre et de profondeur, avec un sentiment aigre-doux vous faisant osciller sur la frontière paradoxale de l'amour-haine selon les moments du jeu.