Test | Capcom Fighting Collection
10 juil. 2022

Du côté de chez Swann (et de Sasquatch)

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Capcom Fighting Collection
  • Éditeur Capcom
  • Développeur Capcom
  • Sortie initiale 24 juin 2022
  • Genre Arcade

Vous aimez la bagarre ? Les années 90 ? Alors vous connaissez sûrement les reliques de cette compilation, au moins de nom : Darkstalkers, Red Earth et autres Cyberbots ont fait les beaux jours des salles d'arcade, de la PlayStation et de la Saturn, avec leurs contrôles rigides et leurs gros sprites pixélisés. Capcom Fighting Collection leur redonne une seconde vieillesse.

L'histoire

La Capcom Fighting Collection regroupe un paquet de vieilleries magnifiques, à savoir : l'inévitable Hyper Street Fighter II: The Anniversary Edition (2004), le jeu arcade CP System III Red Earth (1996), Cyberbots: Fullmetal Madness et ses robots géants (1994), Super Gem Fighter Mini Mix et ses personnages Super Deformed (1997), ainsi que la curiosité Super Puzzle Fighter II Turbo (1996), une espèce de Columns avec des gemmes à entasser et à faire disparaître.

N'oublions pas la série culte horrifico-rigolote (respirez un grand coup) : Darkstalkers: The Night Warriors (1994), Night Warriors: Darkstalkers' Revenge (1995), Vampire Savior: The Lord of Vampire (1997, Vampire Hunter 2: Darkstalkers' Revenge (1997), Vampire Savior 2: The Lord of Vampire (1997). Mention spéciale à Felicia et Morrigan qui ont enflammé les cœurs de nombreux boomers, au même titre que Mai Shiranui chez les possesseurs de Neo-Geo.
Une compilation qui rend hommage à l'arcade, la PlayStation 1 et la Saturn

Le principe

Les coups spéciaux sortent avec une simple pression sur les gâchettes. Hérétiques ! Au bûcher !

L'avantage avec les jeux de baston, c'est que tout le monde connaît : vous choisissez un combattant, vous montez sur le ring après un court temps de chargement et vous sortez des patates de forain pour écrabouiller votre victime du jour. Quel que soit le jeu de cette compilation, c'est bête, simple et efficace : le plaisir reste intact.

Attaques à distance, coups spéciaux, placements, parades, choppes... Les réflexes et les enchaînements reviennent vite. C'est à un véritable trip nostalgique que vous êtes convié ici, une époque où la 2D était reine, la 3D balbutiante et où il fallait s'accrocher pour sortir les coups spéciaux à base d'arrière + avant + coup de poing, ou encore de demi cercle arrière + coup de pied. Attention aux ampoules sur les pouces.
« Tu ne le sais pas encore mais tu es déjà mort »

Le gameplay

Cette compilation intègre aussi un puzzle game avec les héros de Darkstalkers et de Street Fighter.

Le problème des jeux de baston, c'est le matériel. N'importe quel contrôleur ne fait pas l'affaire : les sticks arcade ont la préférence des puristes, la boule permettant de mieux contrôler les coups spéciaux qu'une croix directionnelle moderne. Ou comble de l'hérésie, que les sticks analogiques des manettes récentes.

Problème : ça coûte cher, ça prend de la place, bref, tout le monde n'a pas la chance d'avoir un stick arcade à la maison. Cette compilation innove en proposant des raccourcis sur les gâchettes pour sortir automatiquement quelques coups spéciaux. Une béquille pour la Nintendo Switch dont les Joy-Cons ne sont clairement pas adaptés à ce type de jeu, mais une simplification qui risque d'en faire rager certains.
Tout le monde n'a pas de stick arcade à la maison...

Pour qui ?

Découvrir les dessins préparatoires et les story-boards est vraiment émouvant.

Cette concession au grand public risque de heurter les puristes. Un conseil : si vous êtes bien équipé, et nous ne parlons là que de hardware, désactivez ces aides du démon. Avec les sauvegardes disponibles à tout moment, en plus des "Continue" illimités, vous risqueriez de vous gâcher le plaisir.

Reste un énorme bonus pour les fans : la galerie d'artworks incroyables, entre story-boards des "cinématiques" (comprendre : plans fixes avec au mieux quelques travellings), crayonnés de personnages mythiques et autres croquis préparatoires en noir et blanc. Des pépites qui valent le détour, avec une interface claire que vous pouvez masquer pour zoomer à loisir sur le moindre détail.
Désactivez les coups spéciaux assignés aux gâchettes

L'anecdote

Les Darkstalkers n'avaient jamais fait l'objet d'une compilation... contrairement à Street Fighter.

Si comme moi vous avez eu une PlayStation ou une Saturn dans les années 90, vous avez forcément joué à l'un des Darkstalkers. Retrouver toute la série dans cette collection est un vrai bonheur : Felicia et ses miaulements, Bishamon le fantôme de samouraï, Sasquatch le yéti... tous ces personnages fantastiques ont un grain de folie dont on retrouve un peu la trace aujourd'hui dans un Guilty Gear Strive. Reste que si le charme nostalgique opère, il nous rappelle aussi cruellement que trente ans se sont écoulés : écran au format 4:3, maniabilité rigide, choix de personnages réduit... pas simple de confronter ses souvenirs enchantés à la réalité brutale de l'émulation.
La petite madeleine de forain
Les Plus
  • La série des Darkstalkers a enfin droit à sa compilation
  • La partie Musée est émouvante avec ses dessins préparatoires
Les Moins
  • Toutes les manettes modernes ne sont pas adaptées aux jeux de baston 2D, Joy-Cons en tête
  • Sauvegardes à tout moment et coups spéciaux sur les gâchettes, tss tss
  • Une émulation brute de chez brute, sans fioritures
Résultat

Cette compilation souffle le chaud et le froid pour les fans : à part la partie Musée avec ses fabuleux artworks et le juke-box pour écouter ses musiques préférées, les jeux sont servis tels quels, avec leur format 4:3 ancestral et leurs graphismes pixélisés d'époque. Le choix de rajouter des sauvegardes manuelles, même en plein combat ou entre deux rounds, et surtout d'attribuer les coups spéciaux aux gâchettes sans avoir à faire de manipulations compliquées rendent les jeux certes plus accessibles, mais aussi bien trop faciles. Du coup difficile de savoir si l'éditeur prolifique vise les puristes, les nouveaux venus ou les deux... au risque de décevoir tout le monde.

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