Test | Green Hell
22 juin 2021

La nature sauvage

Testé par sur
Aussi disponible sur
Green Hell

Quand des anciens de Techland se réunissent dans une nouvelle société Creepy Jar, vous vous attendez à la naissance d'un projet sur les zombies. Pourtant, c'est un autre aspect que propose de mettre en avant Creepy Jar dans Green Hell en septembre 2019 sur PC, en s'attardant sur la survie dans un milieu hostile. Et vous allez vite regretter de ne pas avoir de mort-vivants en face de vous !

L'histoire

Aux commandes de Jake, vous débarquez dans la forêt amazonienne avec votre femme Mia, interprète de métier. Vous installez votre nid d'amour dans le camp déjà pré-monté et le didacticiel de Green Hell commence. Après avoir ramassé quelques branches et fabriqué votre premier feu de camp, vous apprenez que votre femme doit partir seule pour approcher la tribu des Yabahuaca, que vous avez bêtement exposé à la face du monde dans votre dernier livre. Mais peu de temps après sa tentative d'intégration, les choses dérapent et vous vous retrouvez seul dans cette forêt paradisiaque qui va très rapidement se révéler être un enfer sur Terre. Le scénario est en réalité un motif pour vous faire explorer et avancer dans un jeu basé sur la survie. L'histoire travaillée se laisse approcher facilement contrairement au gameplay qui va vous en faire baver, au point de recommencer plusieurs fois le début si besoin. Le tout est plus ou moins bien intégré au message écolo de la partie scénarisée.
Vous n'auriez pas vu Mia ?

Le principe

La forêt est plutôt dense pour un jeu PS4/Xbox One.

Green Hell est un jeu de survie et d'exploration avec une notion de difficulté relativement élevée. Chaque partie commence avec un carnet d'exploration vide, aucune recette toute faite, avec seule votre montre boussole gestionnaire de nutriments comme compagnie. Vos premières parties sont donc à classer dans le die and retry. Tout est fatal. Tout peut causer la mort. Mais heureusement, la nature est bien faite et chaque problème a sa solution. Certaines plantes font de parfaits pansements, d'autres ont des propriétés antiseptiques, tandis que certaines ont un effet contre le venin. Le jeu se corse là aussi puisqu'il faut trouver la bonne plante au bon moment, quitte à manger un champignon potentiellement mortel pour espérer survivre quelques heures de plus. Rien n'est fait pour vous aider : la carte n'est pas interactive (donc il vous faut vous guider avec la montre boussole) et surtout votre santé mentale se détériore bien plus vite que votre santé.

Une fois la campagne terminée et les bases acquises, vous pouvez vous lancer dans la survie, la vraie, celle qui n'a pour but que de vivre un jour de plus. Et Green Hell dispose d'une liste de fabrications sur plan assez intéressante pour vous permettre de vous installer confortablement, de faire cuire ou sécher les aliments, ou plus simplement construire des armes et des pièges. Car oui, finalement, le craft est rapidement le cœur du jeu : construire un abri pour sauvegarder, un feu pour cuisiner et garder le moral et une arme pour se défendre. Et la gestion de la difficulté prend tout son sens rapidement. Introduire progressivement tous les dangers vous pousse à être toujours plus prudent, tout en gardant vos repères durement acquis au fil du temps de jeu. À noter que les bruits de la forêt sont particulièrement bien retranscrits, et qu'une partie jouée au casque amène une réelle immersion.

Par contre, Green Hell n'est pas dénué de défauts. Dans les petits reproches que vous pouvez faire au jeu, il y a par exemple la nécessité de devoir fabriquer une hache ou un couteau pour prélever des feuilles sur une plante tout en la saccageant forcément. Une option de cueillette comme pour les fruits aurait participé à l'immersion, voire l'aurait renforcée, avec un rendu plus réel et un message écologique plus logique. La technique est aussi quelque peu perturbée par l'abondance d'éléments à afficher à l'écran. Il n'est alors pas rare de voir des éléments apparaître par magie dans votre champ de vision ou alors de trouver des escargots sur un support cinquante centimètres derrière. Cela n'entache pas le plaisir de jouer pour un jeu de l'ancienne génération.
Direction Cap Horn

Le multi

La construction d'un abri est une des bases pour espérer survivre.

Pouvant aller jusqu'à quatre joueurs, Green Hell ne perd pas exactement en difficulté mais la partie exploration devient tout aussi importante que la survie. Le jeu dispose de trois cartes dont la taille est suffisamment importante pour vous permettre de bonnes sessions de jeu stressantes tout en gardant un aspect de survie prononcé. La gestion du temps est d'ailleurs différente du solo, ce qui permet aussi des parties plus intéressantes. Cueillir à deux ou construire à deux permet de rendre le craft vraiment plus rapide, la gestion des ressources étant alors laissée libre à chacun. Mais chaque ressource étant limitée, vous allez devoir surveiller les bêtises de tous. Le danger est toujours présent avec les empoisonnements et les tribus de natifs agressives, mais les animaux sauvages perdent rapidement en dangerosité face à deux joueurs armés ou plus. Il est à noter que lors des sessions de tests, il y a eu de nombreuses coupures avec perte d'inventaire.
Une expérience différente

Pour qui ?

Nutriments, hydratation, boussole, elle fait aussi montre.

Green Hell est un jeu de survie exigeant nécessitant moult morts pour appréhender tous les mécanismes de base. Alors imaginez ce qu'il faut pour espérer terminer une partie en mode survie solo et en difficile. Peu nombreux sont les jeux de ce genre portés sur console, et Green Hell est peut-être l'un des meilleurs pour approcher Koh Lanta sans se salir les mains. Le manque d'indications peut parfois décontenancer et c'est à prendre en compte avant de s'y essayer.
Les survivalistes en herbe

L'anecdote

L'attention est vite portée sur le moindre bruit ou mouvement. Trouverez-vous le prédateur ?

Green Hell est un de ces jeux difficiles qui nécessite de mourir pour apprendre les bases du jeux, jusqu'à obtenir les connaissances et repères nécessaires. Mais ces connaissances ne sont globalement jamais suffisantes, même dans un niveau de difficulté normal. J'ai goûté à ces petits plaisirs de recommencer plusieurs fois mes débuts de parties scénarisées afin d'obtenir les bases. Ma première partie solo a mené à une mort atroce suite à la contamination par des vers sous-cutanés. La seconde a été très brève avec un combo crotale et scorpion, trop de poison dans le sang et de la fièvre. La troisième partie s'est soldée par un décès suite à déshydratation et une chute non contrôlée. Et c'est seulement au bout de la septième que j'ai croisé un indigène, qui m'a bien entendu tué avec sa lance. Pourtant, malgré tous ces décès, l'expérience acquise par chaque mort pousse plus encore le plaisir de survivre une journée de plus.
Un apprentissage douloureux
Les Plus
  • Plutôt joli pour un jeu de la génération précédente (effets de lumière, de la pluie...)
  • Un jeu de survie avec une bonne dose de difficulté
  • Devoir goûter quelque chose pour savoir si c'est bon ou pas, quitte à en mourir
  • La gestion de la santé mentale et les hallucinations qui en découlent
  • Le scénario qui pousse à l'exploration
Les Moins
  • Quelques éléments qui pop devant vous
  • Problème de stabilité sur le multi
Résultat

Green Hell ne laissera pas indifférent l'amateur de survie en milieu hostile, l'aventurier applaudissant Mike Horn ou Claude de Koh Lanta. Les jeux de survie se font rares sur console et Green Hell est un très bon représentant proposant une bonne difficulté, des possibilités nombreuses, un multi jusqu'à quatre joueurs et un mode scénarisé qui fait le café. Le jeu n'est pas parfait, il y a des logiques internes surprenantes comme la gestion des récipients pour l'eau, et surtout il reste quelques défauts à corriger, mais rien de bien méchant s'ils sont résolus rapidement. Bienvenue, installez-vous confortablement dans cet enfer vert.

Partagez ce test
Tribune libre