Test | Maize

13 oct. 2017

Tout débute sans aucune explication et l'aventure Maize se lance sur une observation déroutante mais pourtant factuelle : du maïs vient de se faire la mal devant vous. Après une poursuite dans un labyrinthe dont le titre du jeu tire sa référence, vous voilà aux abords d'une vielle ferme abandonnée avec quelques informations à la clé. Deux scientifiques ont établi un centre d'études non loin en suivant la missive reçue de l'état. Ayant mal interprété ce qui leur avait été demandé, les deux compères ont légèrement dévié et ont donné la vie à des épis de maïs. Études d'intelligence et d'aptitudes physiques échouées, la relation des deux bougres a tourné au vinaigre.

Avec ce postulat de départ, l'intrigue prend vie par le biais de post-it et autres documents laissés par Bob et Ted, les deux savants aux égos surdimensionnés. D'abord sombre et peu lisible, l'histoire prend vie, fait sourire et rire, si l'on prend bien sûr le temps de la contempler. Car rien n'est vraiment donné et seule la lecture des documents vous informera réellement de la situation. L'ambiance est réussie et passé le premier quart d'heure déconcertant, le jeu est plus qu'agréable à parcourir. Surtout qu'il est franchement joli pour un jeu indé, misant sur un réalisme parfois prenant plutôt qu'une énième itération cartoon. À noter quelques ralentissements en extérieur, mais rien de bien méchant.

Maize est un jeu d'aventure simple mais efficace. En vue à la première personne, vous parcourez des environnements variés à la recherche d'indices et d'objets pour progresser. Illuminés d'un halo blanc, les objets sont facilement trouvables pour la plupart et ne laissent guère de place à la faillite ou l'échec critique face à une complication. Pourtant, l'aventure est aguicheuse et quelques bonnes idées viennent enrichir le parcours. Collecter un coupe-ongles pour retirer un vieux clou qui lui-même servira de connecteur sur le disjoncteur : c'est pas sorcier mais d'autres défis vous attendent pour un jeu qui progresse rapidement en difficulté. Quelques phases vous demanderont un peu plus de neurones, et rien de tel qu'un petit passage sur les objets en stock pour en découvrir l'utilité.

Et si tout peut paraître finalement assez simple, c'est bien l'humour et l'ambiance qui subliment le jeu. Une fois l'aventure avancée, vous vous retrouvez embarqué avec un binôme trop choupinou, russe, avec une fâcheuse tendance à vous insulter. C'est clairement le gros point fort du jeu des studios Finish Line Games : un univers déconcertant, oppressant, drôle et finalement accrocheur. Malheureusement ce point fort n'effacera pas la durée : comptez quatre heure pour une première fois fouillée et moins de deux heures en gardant la touche course enfoncée.

A priori, Maize ne se destine qu'aux seuls amateurs de résolution d'énigmes avec un sens de l'humour prononcé. Certes le jeu est joli, les énigmes sont abordables et le challenge est équilibré, mais presque vingt euros paraît excessif. Mais Maize est aussi un jeu complètement barré qui ne peinera pas à séduire un public adulte.

Si Maize propose des énigmes pour la plupart évidentes, il y en a quelques unes qui relèvent le niveau de difficulté. Vous pouvez même mourir lors de la résolution de certaines. Et ce fut mon cas, bien trop occupé à chercher des objets cachés. Dans le bunker, vous avez à un moment accès à une barre radioactive qu'il faut placer dans une pièce spéciale, en forme de labyrinthe (référence au titre, tout ça tout ça). Et si comme moi vous ne faites pas attention à l'avertissement de temps, vous serez bien embêté lorsqu'à mi-chemin, vous vous retrouvez propulsé dans le néant nucléaire. Cette variation de rythme dans la progression apportée par ce petit timer est bienvenue et confirme l'intérêt du jeu.