Test | Mass Effect Andromeda
25 mai 2017

Un nouveau départ

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Mass Effect Andromeda

Il aura fallu attendre cinq ans pour voir débarquer un nouvel épisode à la série de Bioware. Après une trilogie qui a marqué bon nombre de joueurs, comment revenir sur le devant de la scène sans se louper ? Mass Effect Andromeda doit répondre à cette question. Et la réponse est loin d'être évidente.

L'histoire

Dans Mass Effect Andromeda, vous incarnez un Ryder, membre de l'Initiative ayant reçu pour mission de coloniser la galaxie d'Andromède et ainsi sauver l'humanité de son sort. Une cryogénisation et un voyage de six cent ans vous amène bien après la première trilogie Mass Effect et l'on vous réveille avec de bien mauvaises nouvelles. Vous êtes arrivé à destination mais les choses ont évolués depuis les observations faites avant votre voyage. Avec votre petit groupe, vous partez en repérage sur la première planète qui devait servir de refuge. Evidemment, vous n'êtes pas seul sur place. Les Kert ont débarqués avant vous, n'ont aucune intentions d'être aimables, jouent avec la météo locale et une technologie encore inconnue. Bref, le plan B de l'initiative commence mal, très mal. Seul une arche débarque sur le Nexus, lieu où devait s'arrimer quatre vaisseaux de transport d'humains et alliés, avec plus d'un an de retard pour ne rien arranger. Vous allez devoir prendre votre nouveau rôle de pionnier à bras le corps, vous qui vous retrouvez catapulté à ce poste sans préavis. D'Eos à Havarl et passant par Elaaden ou Voeld, c'est à vous de visiter, nettoyer et finalement viabiliser vos nouveaux foyers. Et entre les différentes arches à retrouver et les conflits avec les insurgés à résoudre, la tâche ne sera pas si simple que prévue.

Mass Effect Andromeda propose une science fiction d'un niveau moins élevé que la trilogie précédente. En plus de retrouver les mêmes ingrédients chez les forces alliés (Humains, Galariens, Krogans, Asaris et Turiens), les ennemis et alliés de nouvelles races font pâle figure. Vous vous retrouvez face à une humanisation flagrante de la vie extraterrestre. Deux bras, deux jambes, une tête et un tronc qui ont évolués au même rythme que sur Terre. Cela conduit à un constat frustrant : le même stade technologique avec les armes à feu, les véhicules à roues et des cités futuristes qui semblent être pensées pour le futur de l'humanité. Vous en retirez une impression de connu et reconnu. Le scénario se termine en moins de 40 heures si vous allez à l'essentiel. C'est un peu décevant pour du Mass Effect mais le scénario se laisse très bien vivre, surtout grâce à la profondeur donnée (quêtes secondaires et quêtes de personnages) et ce malgré quelques quêtes fastidieuses et redondantes.
Le plan B manqué de l'Initiative

La technique

Il faut bien avouer que les paysages sont magnifiques.

Mass Effect Andromeda a fait couler beaucoup d'encre et pourtant quelques éléments positifs en ressortent. Malgré un patch qui a amélioré les différents éléments, ils restent de nombreuses coquilles dans la copie de Bioware. Le prologue est d'ailleurs un condensé de ce que le jeu va vous proposer. Visage en porcelaine et animations de mouvements ne cesseront de vous hanter. De plus près, l'animation faciale est encore pire, ce qui est dramatique vu que le jeu vous sert un plan de caméra fixé dessus en permanence lors des dialogues. Vous passez au travers de certains éléments de décors, les sauts accrochent un détail inexistant ou vous repoussent dans le vide. La partie sonore est aussi en dessous de ce que vous pourriez en attendre : doublages français calamiteux, légèrement meilleurs en anglais et une bande son juste passable.

Côté positif, vous pourrez apprécier le travail fait sur les paysages des planètes principales et secondaires, tel que la planète Angara nommé Aya et sa végétation luxuriante. Du désert de glace au paysage lunaire, les différents décors proposés sont convaincants et plaisants. Les balades en Nomade, véhicule tout terrain disponible pour l'exploration, sont particulièrement avenantes et mettent en avant le travail réalisé. Les caveaux reliquats sont aussi à classer dans les réussites avec le Nexus. Le tout donne à l'exploration toute sa magnificence, malgré quelques quêtes répétitives, nécessitant des aller-retours sans fins.
Une copie passable de près, pas mal de loin

Le principe

Une balade sur un lac gelé ? N'oubliez pas de sortir les chaines.

Comme pour les précédents épisodes, Mass Effect Andromeda est un mélange entre jeu d'action et jeu de rôle. Vous êtes équipé d'armes à feu, qui seront votre principale source d'attaque, mais aussi de différents pouvoirs. Il vous permettent de personnaliser votre héros en fonction de vos goûts. Vous retrouvez tous les pouvoirs connus jusque là : bouclier supplémentaire, barricade mobile, nova, grenade, attraction, etc. L'ajout principal en terme de combat sur cet épisode est sans doute le saut avec jet pack ainsi que le dash et le tir plané. En effet, avec ces différentes combinaisons, le jeu est moins statique. Le changement de point de barricade est dynamique. Passé d'un abri au rez de chaussée pour un abri aérien se fait facilement et de manière très fluide. Même si il y a un peu d'abus dans certaines phases de saut, le système fait ses preuves.

Bien entendu la partie jeu de rôle est toujours aussi importante. Avec vos gains d'expériences et de niveaux, vous pouvez améliorer les habilités de votre personnage, ainsi que ses compétences. Si certaines viseront seulement à augmenter vos statistiques basiques, d'autres vous permettront par exemple d'invoquer un petit robot reliquat en soutien (à condition d'avoir réaliser la mission de Peebee, un de vos accompagnants). Quand vous dépensez vos points acquis, vous débloquez de nouveaux profils qui augmenteront vos capacités de combats ou de biotiques par exemple. Avec l'insertion de ses profils, vous avez la possibilité de changer rapidement les attributs de votre héros pour optimiser vos pouvoirs et dégâts en fonctions des situations.

Mais qui dit jeu de rôle dit dialogues et choix. Mass Effect Andromeda n'en manque pas. La roue de choix de dialogues a laissé place à une simple personnalisation de vos choix. Entre le choix logique, l'affectif ou l'ironique, les conséquences deviennent moindres, donnant une tonalité à vos conversations plutôt qu'une orientation. De même, pour tous les choix moraux effectués lors de vos missions, les effets seront relativement absents, hormis quelques références durant les conversations. Le jeu s'éloigne un peu de ses aînés en ce point.

Avec l'introduction d'un scanner, accroché à votre avant bras, vous disposez aussi d'un système de recherche et développement d'armes, d'armures et d'accessoires liés aux différentes races présentes. Ce système est une réussite dans sa globalité mais vous force à sortir le scanner toutes les trois secondes pour glaner de précieux points de recherche. Une fois les différents points acquis, vous répartissez vous même les points dans les labos. Vous pouvez donc favorisez un type d'arme et des effets associés pour augmenter les capacités de votre personnage. L'ensemble est assez bien conçu avec le système de craft pour assembler vos équipements recherchés. Cependant, cela vous pousse aussi à sortir votre scanner durant les phases d'exploration au dépend du profit du moment.
Un jeu de tir qui plane, un jeu de rôle moins influent

Le multi

Les défis du mode multi sont à la hauteur des anciens épisodes.

Le multijoueur est un élément intégré au scénario qui justifie les choix et les possibilités par le fait d'incarner une équipe spécialisée en assaut au lieu de votre héros. En effet, dans la section assaut du mode solo, vous trouverez des missions à réaliser par un groupe de mercenaires et d'autres jouables. C'est dans celle-ci que vous incarnez vos nouveaux personnages. Vous avez au début seulement quelques archétypes humains tels que technicien, soldat ou franc-tireur, mais le tout s'enrichie vite de nouveaux personnages et de nouveaux profils. Krogan, Asari et autres Angara viennent vite se joindre à la fête. Tout ces profils, armes et bonus passent par un système d'achat de packs dans le marché (qui ressemblent aux packs de cartes des autres jeux) avec les deniers gagnés durant vos missions.

Les missions elles sont découpées en sept différentes vagues avec des objectifs variés à atteindre : survie, défense de zone, cible prioritaire ou encore téléchargement de données, pour finir par une exfiltration. Ces objectifs sont liés à des vagues d'ennemis de différents types (Kerts, pirates, relicats, etc.) en fonction de la mission et seul une bonne coordination permet le plus souvent d'aller au terme de l'assaut. La coopération est de mise avec la possibilité d'être réanimé par vos coéquipiers ainsi que par les combinaisons de pouvoirs spécialement dévastatrices. Ce multi est dans la lignée de ce que proposait le précédent épisode, offrant du challenge pour les joueurs les plus ardus ainsi que des parties plus simples pour les autres.
Intégré et solide

Pour qui ?

Débarquer sur une nouvelle planète est toujours source de chamboulement.

Mass Effect Andromeda est une aventure plaisante qui peu paraître maigre en défis mais qui se laisse pourtant vivre. Si les amoureux de la première trilogie pourraient se trouver floués, c'est oublier qu'il faut un début à tout. Et si les amateurs de jeu de rôle y trouveront leur compte, les baroudeurs et explorateurs ne seront pas en reste. Un jeu plutôt ouvert qui appelle bien évidemment une suite.
Une aventure ouverte

L'anecdote

Vous voyez la petite flèche en bas à droite ? C'est le cadavre de Jaal que j'ai traîné 2 heures.

Parmi les défauts du jeu, celui qui ma le plus fais rire c'est la mort étrange de mon coéquipier Jaal. En effet, en arrivant sur la planète Havarl, lieu important pour la civilisation Angara et Reliquat, je me suis baladé avec un cadavre de Jaal, sans savoir pourquoi. Vivant en se posant sur la planète, la flèche rouge est apparue dans le couloir qui mène à la première conversation, sans possibilité de réanimation vu que le personnage était dans le décor. Après quelques conversations ou Jaal intervenait, je suis parti au combat. Quel ne fut pas ma surprise de le voir apparaître en plein milieu du champ de bataille à plusieurs reprises, droit comme un I mais complètement inerte. Je me suis trimbalé ce boulet pendant pratiquement deux heures avant de quitter le jeu et revenir pour le trouver à nouveau en vie. C'est beau la galaxie d'andromède !
La mort comme compagnon
Les Plus
  • Un gameplay dynamique
  • Les paysages proposés sur les différentes planètes
  • La vie à bord du Tempête
  • Un multijoueur lié au solo qui fait le job
  • L'exploration en Nomade
  • Les donjons reliquats
  • Les quêtes liés à vos acolytes qui valent le détour
Les Moins
  • Les visages en porcelaine, les animations et les doublages
  • L'humanisation du système Andromède ou l'art de la SF répétée
  • Les nombreuses quêtes sans intérêts (Fedex nous voilà !)
  • L'importance des choix en deçà des habitudes données
Résultat

Si les attentes autour de ce Mass Effect Andromeda sont grandes, c'est surtout parce que la trilogie initiale a marquée les esprits malgré ses défauts. Andromeda continue de faire évoluer la série de Bioware en ajoutant beaucoup de dynamisme dans les combats et déplacements. La partie colonisation et mise en place d'avant poste sur les différentes planètes est aguicheuse avec l'exploration à bord du véhicule terrestre. Et malgré des animations faciales douteuses, quelques défauts techniques ainsi qu'une VF loupée, l'aventure proposée intrigue, intéresse et fini par convaincre, tout en appelant toujours plus d'aventure.

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