Test | Crasher, un jeu qui porte bien son nom
27 mars 2011

Testé par sur
Crasher

Les petits jeux pas chers sont parfois très sympathiques, peuvent faire passer de bonnes heures entre amis, avec un principe tout simple, mais qui plaît majoritairement. Nous avons également connu le succès des jeux de caisse un peu déglingués, où abattre l'adversaire était plus important que de faire la course, à l'image d'un Rock'n Roll Racing ou d'un plus récent mais néanmoins sympathique Death Track : Resurrection. C'est en alliant ces deux idées que Mindscape essaie de faire son beurre, mais tout le monde ne s'improvise pas forcément crémier.

Rock'n Roll Racing se crashe dans le popol

Crasher vous propose de monter dans un véhicule belliqueux, désigné comme un tank, une voiture ou une moto futuriste, et de vous étripez joyeusement avec d'autres joueurs dans des arènes selon deux modes de jeu. Tout d'abord, un mode Deathmatch en équipe dans lequel vous devez simplement faire monter le compteur du nombre de mort avec vos compadres, et un mode Défense de Zone, un peu à la manière du mode Domination dans les Unreal Tournament, où votre équipe doit occuper et sécuriser une zone pour faire des points. Après un certain temps écoulé, la zone à occuper change, et tous les bolides doivent foncer vers le prochain point stratégique. Le principe, c'est que chaque véhicule, les tanks, les véhicules rapides, ceux qui foncent au contact, ceux qui réparent, doivent, à la façon d'un groupe de MEUPORG (c'est dans le dictionnaire du geek depuis son introduction par Télématin), faire équipe pour utiliser au mieux la synergie de leurs compétences séparées. Chaque véhicule dispose de cinq compétences initiales. Parmi elle, des drones de combats qui vous assistent, des super sauts ou super vitesse, des bombes, des charges. Tout une panoplie hétéroclite pour chacun des véhicules proposés dont il faudra tirer le meilleur parti. A cela s'ajoute des armes secondaires que vous pourrez ajouter à votre véhicule au cours de l'augmentation de niveau de celui-ci. Car oui, comme un RPG, votre véhicule gagne de l'expérience et se personnalise au cours du temps. Tout pris en compte, l'idée semble sympathique, dit comme ça, et il est vrai qu'ajouté aux graphismes cell-shadés simples mais agréables, au design des véhicules sage mais efficace, on se dit qu'on peut passer un bon moment...

Pas de bras pas de chocolat

en 3v3 ou 5v5, le jeu tourne vite au joyeux cirque

Mais d'entrée de jeu, un problème majeur se pose, et pas des moindres. Il n'est pas souvent possible de jouer. Un jeu auquel on ne peut pas jouer ? Je vous explique : il n'y a aucun mode solo. Pas de mode training, pas de mode carrière en solo, pas même la possibilité de mettre des bots sur une carte au hasard, rien du tout ! Votre seule option pour jouer, c'est de vous connecter sur un des serveurs mis à votre disposition, très souvent vides. Tout n'est pas perdu : vous avez un mode Exploration qui s'enclenche et vous permet de visiter les petites arènes mis à votre disposition. Quand au bout de longues minutes, qui peuvent facilement devenir des heures, des adversaires potentiels se connectent, vous pouvez enfin voir ce que le jeu à dans le ventre. Et là, vous comprenez que l'idée très chrétienne qu'une souffrance endurée engendre une récompense à la hauteur n'est qu'un mythe !

Passons rapidement sur les musiques qui ne laisseront aucun souvenir. Le jeu en lui même, encore une fois partant d'un bon principe ayant fait ses preuves, est juste trop brouillon. Les véhicules se déplacent de la même façon, en avant, en arrière ou en straffant sur les côtés, si bien qu'au final, vous vous demanderez bien pourquoi ce sont des véhicules et pas des personnages. Sans doute étaient-ils plus difficiles à modéliser et à animer ? Ça bouge donc de partout, ça tire au hasard en misant sur les effets de zone, en ramassant autant que possible les items qui boostent la vie et l'énergie de votre engin. Puis, de temps en autre, vos adversaires, dont la jauge de vie reste immobile, décident de contre-attaquer, vous touchent et... vous explosez. Car si l'augmentation de niveau parait une bonne chose pour la progression de votre véhicule, l'absence de filtre fait qu'un brave petit niveau 1 au milieu de niveaux 10 ne fera pas beaucoup plus que l'arbitre de touche, ce qui est bien dommage et un peu rebutant. Heureusement, vu le peu de joueurs sur les serveurs, la communauté n'a pas le luxe de se payer une mentalité qu'on trouve sur World of Warcraft avec des commentaires du genre "T'as pas le level, donc tu joues pas avec nous". Là non, même le plus grand débutant est le bienvenu, car sinon on risque d'attendre encore quelques heures avant de lancer une partie.

Je passe rapidement sur le bouquet final : des bugs, parfois assez vilains. Vous passerez dans le décor pour y rester coincé, ou encore l'écran gèle pendant 20 à 30 secondes sans vraiment de raison. Ou encore le nombre très, très réduit de cartes pour affronter : une seule en mode Domination, trois en Deathmatch. Par contre, Mindscape à été lucide en révisant le prix de son jeu en le divisant par deux. Encore un peu trop élevé, car en l'état, j'ai bien peur que Crasher ne sorte de piste dès le premier virage. De nombreux défaut en vérité, mais on pourra quand même souligner qu'il s'agit du premier titre de Punchers Impact, le développeur, et par conséquent, un hit d'entrée de jeu aurait été bizarre. Encore une fois, on sentais de l'idée derrière leur jeu, et même si l'exécution finale laisse à désirer, on ne peut que penser qu'ils feront mieux la prochaine fois. De toute façon, ils se sont clairement laissé une bonne marge de progression.
Les Plus
  • Les graphismes cell-shadé plutot jolis
Les Moins
  • Bande-son techno-futuristico-insipides
  • Pas de mode solo...
  • ...et pas de joueurs online, donc pas de jeu !
  • Un prix de base totalement déconnecté de la qualité du produit
Résultat

Aucun mode solo, avec très peu de joueurs online fait qu'il est difficile de jouer à Crasher si tant est que vous voudriez l'essayer. Car il faut les comprendre quand même, ces joueurs : quelques véhicules, deux modes de jeu très proches avec une poignée ridicules de cartes différentes, et un jeu qui tourne vite au joyeux bordel incompréhensible... Même Acclaim à sa grande époque n'aurait pas osé ! Le tout initialement à 30 euros (bien qu'il est été vite revu à maintenant 15). Bref, vous l'aurez compris : ce jeu, même gratuit, ne risque pas de déchaîner les foules. Dommage, car l'idée de base était sympa, les graphismes réussis, on passe à côté de ce qui aurait pu être un titre défoulant. Mais Crasher est le premier jeu de la team Puncher Impact, espérons qu'ils sauront tirer parti de leurs erreurs.

Partagez ce test
Tribune libre