Test | Dead Island 2
05 mai 2023

Zombiecracy

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Dead Island 2

Tiens, encore un jeu avec des zombies ! Dans Dead Island 2, vous incarnez le survivant d'un crash aérien qui cherche à fuir l'apocalypse zombie. Problème : les habitants de Los Angeles que vous croisez sont plus tarés les uns que les autres.

L'histoire

Une athlète paralympique, un gamin des rues, une star irlandaise de roller derby, deux cascadeurs et un gogo dancer : le casting de Dead Island 2 surprend. L'écran de sélection du personnage de départ aussi : en plein crash d'avion, vous voyez Carla, Dani, Amy, Jacob, Ryan ou Bruno figés devant la mort. Chacun a des compétences de départ plutôt tournées vers l'infiltration (Amy, Bruno) ou la mêlée (les autres). Pro tip : mieux vaut éviter les personnages dont la constitution est trop faible, sous peine de souffrir pendant les premières heures de jeu. Sitôt la sélection faite, vous sortez péniblement de l'épave en flammes... et les vrais ennuis commencent.
Dani la star de roller derby ou Carla la cascadeuse sont deux bons choix de départ

Le principe

Besoin de Doliprane... ? Prenez un glory kill à la Doom.

Les vrais ennuis, ce sont les combats contre vos premiers zombies. Il faut apprendre à se battre au corps à corps, à taper fort (coup chargé), à esquiver ou à se protéger... voire à fuir parfois. Vous récupérez des armes qui se cassent rapidement (très rapidement) mais que vous pouvez améliorer sur des établis dédiés. Vous les rendez d'abord plus puissantes avant de débloquer des bonus secondaires comme l'électricité, le poison ou le feu – de quoi rendre une hache ou même un vulgaire couteau encore plus redoutables. Dead Island 2 gère très bien ces éléments : jeter une batterie de voiture dans une piscine électrocute les zombies dedans, jeter un cocktail Molotov dans une flaque d'essence les transforme instantanément en merguez.

Au fil des combats vous gagnez aussi de l'expérience, mais surtout de nouvelles compétences : regain de vie quand vous démembrez un ennemi, coup de pied enflammé, headshot explosif, dégâts élémentaires quand vous passez en mode colère sanguinaire – chut ! nous n'en dirons pas plus pour ne pas spoiler. Allez, juste un petit peu quand même : vers la fin du jeu, vous pourrez vomir de l'acide sur vos ennemis. Magnifique. Et tellement raccord avec l'esprit à la fois gore et débile du jeu.
Vous pourrez vomir de l'acide vers la fin du jeu

La coop

Tout le niveau de la fête foraine est un régal – avec ce clown en feu d'artifice final.

Si vous le souhaitez, n'importe quel autre joueur peut rejoindre votre partie à tout moment – si vous avez eu le malheur de choisir Bruno avec ses bonus d'attaques à revers, jouer en coop sera clef pour attaquer courageusement dans le dos. Le code multi fonctionne très bien, sans déconnexions ni lag sur PC. Du coup charger sa sauvegarde en partie publique devient vite un second réflexe.

Certains joueurs aguerris peuvent à la fois résoudre les quelques énigmes plus facilement que vous (ah, la gestion de la pression dans les pompes...), et surtout vous ranimer en cas de décès. Si le jeu n'est pas vraiment difficile, un décès vous ramenant quelques mètres en arrière tout en laissant vos ennemis morts (à la Prodeus), les combats de boss sont autrement plus coriaces. Qu'il s'agisse de la mariée ronchonne ou du clown démoniaque, il faut leur péter leur sale petite gueule sans mourir une seule fois – plus facile en coop qu'en solo. Surtout pour le clown.
Un boss vous résiste ? Faites appel à un ami

La difficulté

J'hésite à lui demander son Insta.

Et c'est sans doute là que le bât blesse. Les vies infinies rendent le jeu très peu stressant, au point qu'on n'hésite pas à se laisser mourir si cela permet de finir (ou de fuir) un ennemi un peu trop collant et résistant – comme le Boucher, un clone de Wolverine. La seule vraie difficulté vient des armes qui se cassent rapidement. Mais alors vraiment rapidement. Les améliorer alors qu'elles risquent de se briser en plein combat de boss est assez décourageant, surtout que les établis pour les réparer sont rares, très rares. Si vous tenez vraiment à vos armes, il va falloir multiplier les allers-retours, déjà nombreux à cause de portes à ouvrir au début, et de quartiers à revisiter ensuite. Résultat : vous allez finir par sprinter en évitant les zombies...

Un bon défouloir zombie, c'est avant tout une question d'équilibrage. Soit avec de la tension comme dans Resident Evil 2 Remake – munitions rares, sauvegardes espacées, jump scares bien dosés. Soit avec du grand guignol comme dans Dead Rising 4 : Frank's Big Package et son Street Fighter Outfit Pack. Les développeurs de Dead Island 2 auraient dû rendre les armes plus solides, les établis plus nombreux, le respawn de zombies moins rapide et les décès pénalisants pour améliorer l'expérience de jeu. Le leveling automatique des ennemis et des armes ramassées est un autre débat... la sensation de gagner en puissance au fil du jeu prenant un gros coup de pied dans les guiboles.
Les ennemis respawn tellement vite qu'on n'a pas toujours le temps de looter

Pour qui ?

Vous allez vite apprendre à slalomer entre les zombies.

Dead Island 2 fait beaucoup penser à Dying Light 2. Les attaques de mêlée, le gore très présent, l'esquive de zombies, l'alternance jour/nuit (scriptée, et que vous pouvez choisir ensuite une fois la téléportation débloquée), la réalisation graphique, la coop, les mini-quêtes... à l'exception du parkour et de l'open world, la ressemblance est frappante. Dead Island 2 est malheureusement moins bien fignolé avec son respawn incessant d'ennemis, ses armes trop fragiles et ses établis si peu nombreux.
Le frère siamois de Dying Light 2... sans le parkour et l'open world

L'anecdote

Ne parlez pas trop fort svp.

Que l'on puisse écrabouiller des crânes à coup de pied ou enfoncer littéralement son poing dans la tête putréfiée d'un zombie, soit. Les bandes-annonces du jeu annonçaient la couleur. Mais que Dead Island 2 s'illustre par ses personnages secondaires, ça c'était complètement inattendu. C'est bien simple, les quêtes annexes sont géniales. Elles se moquent gentiment de Hugh Hefner, avec cette star dans son manoir qui met des plombes à vous rejoindre – son monte-escalier électrique prenant tout son temps pendant que vous éclatez des gencives à la batte. Le tout avant de vous réclamer whisky puis cigare dans une quête ultérieure. À baffer.

Apple se fait légèrement écorner aussi, tout comme les stars du rock, d'Hollywood ou encore les amoureux d'armes à feu, de pyrotechnie et de réseaux sociaux... un jeu de massacre réjouissant. Les donneurs de quête sont tous plus débiles les uns que les autres, et parfois saouls comme des cochons. Je retiens Rikky le rockeur défraîchi qui a raté son évacuation à cause d'une cuite mémorable, et qui vous accueille en string pendant que sa copine Roxanne tombe littéralement de sa chaise. La narration environnementale achève de brosser le tableau : sortez de chez lui et vous trouverez sa voiture... dans la piscine.

Mention spéciale à Rikky qui a raté son évacuation à cause d'une gueule de bois
Les Plus
  • Los Angeles et ses idiots de service
  • Les combats
  • Les perks
  • La coop
  • La traduction française (qui cite même Desproges)
  • Du contenu end game
Les Moins
  • La difficulté bancale
  • Exclusivité Epic Store sur PC (pas de Steam à la sortie)
Résultat

Quel dommage que la difficulté de ce Dead Island 2 soit si mal équilibrée. Permettre au joueur de réapparaître à quelques pas de l'endroit où il est mort, tout en laissant les ennemis tués ou blessés en l'état, enlève toute forme de stress. À l'inverse, les armes très fragiles et les établis trop rares forcent les allers-retours pénibles. Ou l'esquive de combats pourtant très réussis. Excellent avec sa Californie ensoleillée, son level design soigné, ses personnages secondaires dignes du film Idiocracy et son mode coop, il ne lui manquait pas grand-chose pour tutoyer son jumeau Dying Light 2.

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