Test | Resident Evil Village : Winters' Expansion
10 nov. 2022

Stranger Things

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Resident Evil Village : Winters’ Expansion
  • Éditeur Capcom
  • Développeur Capcom
  • Sortie initiale 27 oct. 2022
  • Genres Action, Aventure, Survival

Vous avez adoré Resident Evil Village ? Alors vous en reprendrez bien une louche avec la Winters' Expansion, l'extension payante du jeu. Au menu : une nouvelle campagne, une vue de dos et des bonus pour le mode Mercenaires.

L'histoire

Tout le monde aimerait avoir des super pouvoirs. Tout le monde sauf Rose : la fille d'Ethan veut s'en débarrasser et ne trouve rien de mieux que de mettre la main dans un pot de confiture avariée. La voilà plongée dans un monde parallèle qui ressemble comme deux gouttes d'eau au village et au château traversés par son père dans Resident Evil Village. Normal, Capcom a recyclé les décors et les niveaux du jeu original pour sa mini campagne Les ombres de Rose.
Deux grosses heures suffisent pour faire le tour de la nouvelle campagne

Le principe

Si vous marchez dans la gelée, c'est le Game Over assuré.

Vous allez reconnaître les niveaux que vous aviez déjà traversés au couloir près, avec juste quelques modifications. Tout est envahi par une gelée ignoble dont sortent des monstres – pensez au monde à l'envers de la série TV Stranger Things. Pour survivre, vous pouvez tirer au pistolet ou au fusil comme papa, à condition de trouver ou de fabriquer assez de munitions. Vous pouvez aussi immobiliser les ennemis grâce à vos pouvoirs. Et surtout, vous détalez souvent comme un lapin paraplégique, en essayant de louvoyer entre les monstres.

Ce qui n'est pas simple vu la lenteur insupportable de Rose. Plus lente que son paternel, elle se traîne misérablement même en mode course et rend insupportable cette courte campagne. L'un des boss est une purge, justement parce que Rose est trop lente pour le contourner et atteindre ses différents points faibles. D'autres passages d'infiltration avec des poupées s'avèrent crispants, avec des die & retry incessants. Les développeurs ont dû s'en rendre compte car des sauvegardes automatiques s'activent après chaque pièce traversée... Il faut se forcer pour le dernier tiers de cette campagne qui ne dure que deux grosses heures.
Rose souffre d'une lenteur insupportable. Même avec les jambes en sang, son père faisait mieux

Le mode Mercenaires

Préparez les explosifs pour ce combat de boss. Surtout qu'il n'est pas seul...

Reste le mode Mercenaires, jouable uniquement en vue subjective. Pour rappel, il s'agit de combats en temps limité avec un système de scoring : plus vous tuez de monstres rapidement et plus vous marquez de points. Outre quelques nouvelles missions, il vous propose de débloquer trois personnages dont Heisenberg, Chris ou la star absolue Dame Dimitrescu. La débloquer n'est pas évident vu qu'il faut finir certaines missions avec un score élevé, "S". La récompense vaut le détour.

Les pouvoirs de Dame Dimitrescu sont vraiment amusants depuis le lancer de commodes (si, si) jusqu'aux essaims de mouches, en passant par les invocations. Surtout il faut apprendre à bien gérer corps-à-corps, attaques à distance et sorts avec cooldowns, quitte à se refaire une beauté entre deux combats – le rouge à lèvre boostant la jauge de rage. C'est drôle, rythmé, et sa stature colossale est bien respectée : les loups-garous vous mordent les tibias, et il faut se baisser pour franchir de vulgaires portes.
Incarner Dame Dimitrescu est un régal

Pour qui ?

Le lancer de commodes : future épreuve olympique ?

Les ombres de Rose est une mini campagne qui commence bien et finit mal, avec ses phases d'infiltration forcées et ses déplacements ridiculement lents. Le recyclage de décors est un peu paresseux. Dispensable, surtout vu la durée de vie. Reste le mode Mercenaires avec ses nouveaux personnages jouables, dont Dame Dimitrescu qui renouvelle complètement le gameplay. Sans oublier la vue de dos pour refaire Resident Evil Village avec un champ de vision enfin plus large. Est-ce suffisant ? Pour les fans, sûrement. Pour les autres... À moins de tenter Resident Evil Village en vue de dos, mieux vaut jouer à Resident Evil 2 Remake, le meilleur épisode de la série sur cette génération de consoles.
Passez votre chemin à moins d'être ultra fan ou de tenter Resident Evil Village en vue de dos

L'anecdote

Les phases d'infiltration forcées sont une purge. Les déplacements sont trop lents.

Je me suis vraiment forcé pour finir Les ombres de Rose. Le début est une masterclass qui rappelle le commissariat de Resident Evil 2 Remake. Les ennemis sont peu nombreux, l'ambiance oppressante, l'exploration hyper satisfaisante et les quelques énigmes faciles à résoudre. Capcom montre une fois de plus son génie pour la mise en scène : Rose voit du sang qui goutte du plafond, stabilise des crocs de boucher qui oscillent et vous pensez tout de suite qu'un jump scare se profile... alors que pas du tout. Le jump scare arrive plus tard ! Et la tension monte petit à petit. Le jeu se permet même quelques clins d'œil aux autres épisodes : un monstre dévore un cadavre au sol dans un couloir qui sent bon le manoir PlayStation première du nom. La sensation de vulnérabilité avec le pistolet de base et le pouvoir aveuglant accentue la sensation d'oppression. Jusqu'à l'obtention tardive du fusil de chasse qui donne un bref sentiment de puissance.

Dommage que la campagne vire ensuite à l'action avec un combat de boss en arène pas taillé pour les déplacements lambins de Rose – demande-t-on à une tortue d'abattre des ennemis au shotgun ? Non ! Le dernier tiers m'est tombé des mains avec ses phases de cache-cache et ses voix aiguës de gamines insupportables – j'ai baissé le son pour encaisser ça. Il faut attendre le combat final pour que Rose devienne enfin agile avec des esquives spéciales, mais le mal est fait : Capcom a opté pour des déplacements lents qui accentuent la faiblesse de Rose... avant de frustrer le joueur avec des passages où il faut s'enfuir, slalomer entre les ennemis pour atteindre le dos d'un boss ou passer rapidement de cachette en cachette. Un naufrage en slow motion.
La lenteur de Rose n'est pas adaptée au level design et aux choix de gameplay
Les Plus
  • Incarner Dame Dimitrescu dans le mode Mercenaires
  • La première partie de la mini campagne Les ombres de Rose
  • La vue de dos pour refaire Resident Evil Village
  • La centaine d'artworks, les making of à débloquer
Les Moins
  • Rose est lente, mais leeeeente... !
  • Les phases d'infiltration avec des poupées, les combats de boss crispants
  • Un dernier chapitre expédié avec une traversée du village en mode couloir
Résultat

Les ombres de Rose est une déception. Deux grosses heures à peine dans des décors recyclés, dont un dernier chapitre décevant : c'est maigre. Une centaine d'artworks de qualité, des making of à débloquer, quelques nouvelles cartes et personnages jouables pour le mode Mercenaires : ça fait un peu remplissage. Seule Dame Dimitrescu relève le niveau avec son gameplay unique, ses pouvoirs remplaçant les armes à feu. Trop cher et trop peu pour justifier l'achat de ce DLC, à moins d'en profiter pour faire (ou refaire) Resident Evil Village en vue de dos.

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