Test | Saints Row
17 sept. 2022

Le saint supplice

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Saints Row

Des voitures qui font le yoyo sur des bouches d'incendie, un clown métallique qui vous balance ses poings extensibles en coop' et des explosions partout : tout va bien, Saints Row ne renie pas ses ancêtres en revenant aux sources.

L'histoire

C'est votre première journée de boulot et vu les rafales d'armes automatiques que vous vous prenez, le tout entre deux véhicules blindés qui explosent, c'est aussi censé être la dernière. C'est ça d'être chargé du maintien de l'ordre : vous auriez mieux fait de choisir libraire comme papa. Quelques insubordinations plus tard, vous voilà livré à vous-même : chômeur, sans un sou, vous en êtes réduit à traîner du canapé à la cuisine et de la cuisine à votre lit. Jusqu'à ce que vos colocs délinquants vous donnent une idée : pourquoi ne pas créer un gang et semer la terreur sur une ville qui ne vous a de toute façon jamais aimé... ?
De flic à voyou : l'autoroute de l'enfer est bitumée de mauvaises décisions

Le principe

Plus vous avancez, plus vous débloquez d'apps sur votre smartphone – livraisons, assassinats, etc.

Saints Row est un jeu d'action : normalement ça, vous le savez. Vous faites des missions, vous tirez sur tout le monde, les voitures explosent, Michael Bay arrive avec ses caméras et la mission s'achève sur un beau bonus sonnant et trébuchant. Saints Row est aussi un jeu débile. Vous pouvez acheter plein de fringues absurdes, des mouvements de danse, des tatouages, des chapeaux ridicules, des peintures léopard pour votre hélicoptère de combat volé, etc. – un régal. Vous pouvez même finir avec un slip troué et courir littéralement cul nul au milieu des explosions.

Le moteur physique aide beaucoup : il est bugué jusqu'à la moelle. Ce qui donne des situations complètement absurdes – il pleut parfois littéralement des carcasses de voiture et des piétons en flammes. Les missions ne se prennent jamais au sérieux, comme celle où il faut traîner des toilettes publiques sur le bitume pour faire parler le gangster enfermé dedans. C'est déjà relativement débile. Alors quand vous passez en plus sur une bouche d'incendie qui propulse votre voiture et les toilettes dans les airs, le fou rire est garanti.
Combien coûte cette skin léopard criarde pour mon hélicoptère de combat volé... ?

Le multi

Les missions où il faut défendre un de ses business crapuleux sont plus rapides en coop.

Jouer en coop n'est pas facile à cause de quelques problèmes de connexion, surtout si vous essayez avec des inconnus (spoiler alert : je n'ai jamais réussi qu'avec des amis). Mais quand ça marche, quel plaisir. Thallophyte en est témoin : non seulement c'est l'occasion de comparer le look de son personnage, de ses armes et de ses véhicules customisés jusqu'à l'os, mais en plus c'est un régal de se donner des objectifs à chaud. Non, pas forcément voler cet hélicoptère bien gardé ou léviter en hoverboard – plutôt faire exploser (pardon, "garer") toutes les voitures d'un parking ou jouer du banjo sur une autoroute jusqu'à se faire écraser par un poids lourd (drame vécu).
Quel plaisir de rejouer Apocalypse Now en pleine ville avec un autre joueur en coop (ah, Wagner !)

Pour qui ?

Les missions sont vraiment drôles. Ici vous avez un pistolet Nerf pour une bataille en carton.

Saints Row est un canevas. Il donne les grandes lignes, propose des missions souvent loufoques, des armes ridicules et puis roule ma poule, en avant les histoires pour reprendre un célèbre slogan. Les bugs du moteur physique contribuent au fun, la mort n'étant jamais pénalisante – il suffit de ranimer son partenaire au sol. Et surtout, faire le jeu en coop permet d'étendre son empire beaucoup plus vite.

Après une dizaine d'heures de jeu vous pouvez en effet construire des immeubles sur certains emplacements vides et faire fructifier des business criminels – de la drogue dans des food trucks, des déchets radioactifs, un garage véreux, etc. C'est la petite surprise du jeu : après un début dirigiste, l'ouverture de la carte s'accompagne de nouveautés régulières. Si vous tolérez les bugs et les jeux un peu moches (le clipping est ultra présent, les modélisations sommaires), et qu'en plus vous pouvez jouer en coop avec un ami, Saints Row vous rappellera un certain Watch_Dogs 2.
Saints Row cache un bon jeu de gestion d'empire criminel sous ses airs d'open world débile

L'anecdote

Les bugs de caméra ou d'interface vous obligent à recommencer la mission... voire à relancer le jeu.

Une sauvegarde locale qui s'efface, le menu de customisation qui se bloque, la caméra coincée dans la braguette (si, si), un script de mission qui ne se déclenche pas et oblige à recharger le dernier point de sauvegarde automatique : Saints Row m'en a fait voir de toutes les couleurs. C'est ce qui coûte un point à la note finale. Autant les bugs graphiques ou le moteur physique souvent à l'ouest ne me gênent pas, autant tout ce qui freine la progression mérite un carton jaune – voire rouge pour la sauvegarde effacée. Si vous aimez les open worlds de certains éditeurs qui se reconnaîtront, cela ne devrait pas vous arrêter ; mais je préfère vous prévenir, surtout que les patchs salvateurs se font attendre.
Des bugs innombrables qui tardent à être corrigés
Les Plus
  • On rigole beaucoup, surtout en coop
  • Les missions sont souvent fun
  • La personnalisation de son perso, des armes et des véhicules est très poussée
  • L'achat de business crapuleux et leur déploiement est vraiment sympa
Les Moins
  • Graphiquement en retard sur PS5 : clipping, ralentissements en dehors du mode Performance...
  • Beaucoup de bugs drôles mais d'autres vraiment bloquants : scripts, caméra, interface...
Résultat

Des bugs, des fous rires, des bugs, des fous rires : Saints Row a le mérite d'avoir une bonne humeur contagieuse, au point qu'on se demande si un bug est une fonctionnalité et inversement. Le jeu est aussi porté par des missions très réussies qui multiplient les clins d'œil aux séries populaire et aux films d'action. Si vous avez un ami qui a le jeu sur la même console, l'aventure vaut le coup – surtout vu le peu d'open worlds jouables à deux.

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