Test | Cursed to Golf
04 oct. 2022

Enfer et contre trous

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Cursed to Golf

Golfer. Golfer, golfer, encore golfer : le seul moyen de vous sortir du purgatoire et de retourner à la vie, après vous être pris un violent orage sur le coin du club. Du fond des enfers, vous jouez un golf légèrement truqué pour tromper la malchance et les sorts qui vous sont jetés. Cursed to Golf tente de réinventer le genre en tordant les règles, mais avec un moteur qui risque d'en freiner plus d'un : c'est par l'échec constant que vous progresserez. Allez, embarquez quelques-uns de vos plus beaux tee-shirts, vous allez suer.

L'histoire

Au sommet de votre carrière de golfeur, alors que vous vous apprêtez à boucler haut la main un prestigieux tournoi par un dernier coup de maître, la foudre s'abat sur votre club, foudroyant vos espoirs de victoire et votre corps par la même occasion. Dans une sorte de purgatoire du golf, vous rencontrez l'Écossais, un fantôme golfeur qui vous fait le topo en deux mots : soit vous parvenez à vaincre ce 18 trous maudit et regagnez la surface, soit vous restez ici sous forme ectoplasmique. Ni une ni deux, vous embarquez votre caddie et partez affronter ce green maléfique, où les coups fourrés prédominent sur la pratique classique du golf en bonne et due forme. Et l'Écossais vous met en garde : ça n'est pas en un essai que vous réussirez à vous échapper de là. Lui y est coincé depuis... il ne sait plus combien d'années.
Au fond du trou

Le principe

Un passage très fun sur base de balle rebondissante.

Cursed to Golf ne reprend pas les codes classiques du jeu de golf vu de dessus mais choisit une vue de côté propice à la progression dans des niveaux type plateforme sacrément alambiqués. Le but restant évidemment d'envoyer cette satanée balle au fond du trou visé. Mais pour y arriver, il va falloir ruser : briser des statuettes à l'aide de votre balle vous apporte des coups supplémentaires ; utiliser des cartes spéciales vous autorisera quelques pirouettes improbables ou retours en arrière pour faire mieux ; et l'observation du terrain, de ses raccourcis dangereux et de ses pièges contribuera à vos choix de tirs. En somme : imaginez un petit labyrinthe semé d'embûches, dont vous ne ressortez qu'avec votre balle.

Au fil des trous, la difficulté se corse, jusqu'à irrémédiablement vous renvoyer au point de départ. Car 18 trous, c'est long, cela demande de l'entraînement, et surtout la découverte de pièges et atouts inconnus au trou précédent. Cursed to Golf repose malheureusement sur un principe de trial and errorvous apprenez de vos échecs pour faire mieux la prochaine fois. Cela apporte une certaine frustration en plus d'une grande répétition et les premiers trous finiront par vous sortir par les yeux. Pour pallier ce risque, le jeu réorganise de temps en temps les niveaux de manière aléatoire. L'inconvénient : vous pouvez oublier tous les raccourcis que vous avez appris à connaître.
Le green est plus vert ailleurs

Pour qui ?

N'en déplaise à Tina Arena, vous ne pourrez pas aller plus haut.

Difficile de recommander Cursed to Golf à un fan de golf, tant le sport est effleuré techniquement. Un exemple concret : vous ne pourrez pas vraiment ajuster la hauteur de votre tir, autrement que par la puissance. Il faut plutôt voir dans Cursed to Golf un jeu de défis, où la maîtrise technique progressive, augmentée d'une grande force de persévérance apporteront ensemble la satisfaction des trous enfin achevés. Si tant est que vous équilibrez bien votre gestion des cartes et acceptez le triste sort du retour au départ, sans atout, au moindre échec. Ceci dit, une fois cet effort réalisé et les premières frustrations effacées à coups de club de golf dans le mur de votre salon, vous pouvez développer une légère addiction à Cursed to Golf jusqu'à enfin... sortir de ce trou.
Spécial club sand-wedge 🥪

L'anecdote

Golf + dynamite = flipper sans limite

Ayant adoré le mythique Golf Story que je ne saurai que trop vous recommander, je ne pouvais pas manquer de réaliser quelques swings sur cet intriguant Cursed to Golf. J'ai testé le jeu sur Switch et j'ai été saisi par le choix original d'un style très horizontal mais avec une interface limitée à l'écran de la console. En somme : impossible de dézoomer pour anticiper où ma balle allait atterrir. J'ai lu sur le compte Twitter des développeurs qu'il s'agissait d'une de leurs premières mises à jour du jeu tant les joueurs réclamaient cette possibilité. C'est assez fou de constater que le jeu a traversé toutes les étapes de tests, d'ajustements, sans que cela semble évident que taper sa balle à peu près au hasard n'est pas la meilleure idée qui soit. Alors oui, il est possible de déplacer la caméra avant de frapper, oui, cela fait partie du challenge, mais vu la configuration des niveaux, leurs petits recoins vicieux et les pièges allègrement disséminés, cette contrainte se révèle au final diablement pénible. Depuis, un léger dézoom a été ajouté, pour ne pas non plus rendre la chose trop facile.
Le golf, c'est comme la chasse : d'abord tirer, viser ensuite
Les Plus
  • Rendre le golf plus fun et nerveux
  • Des passages très réussis
  • Le stress et la stratégie pour récupérer des coups supplémentaires
Les Moins
  • La frustration du retour à zéro systématique
  • Les différences entre les clubs ne se font que sur la puissance
  • Quelques fonctions un peu floues (l'icône de seconde chance)
  • La musique
  • La balle parfois coincée dans un coin de décor
Résultat

Cursed to Golf part d'une idée marrante de rendre le golf un peu plus nerveux et farfelu. Le résultat étonne et amuse, le contrat est donc a priori rempli. Mais le choix de contraindre le joueur à perdre pour apprendre ne satisfera pas tout le monde. La chute est rude et l'ascension est certes systématiquement un peu moins difficile, mais tout de même, elle s'opère sans filet. S'ajoutent quelques longueurs dans les dialogues et des fonctionnalités peu ou mal expliquées qu'il vous faudra expérimenter seul et vous obtenez quelques moments de frustration, venant contre-balancer l'esprit positif et fun que le titre dégage pourtant au global.

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