Test | Tunic
25 mars 2022

L'hommage à Zelda

Testé par sur
Aussi disponible sur
Tunic
  • Éditeur Microsoft
  • Développeur Finji
  • Sortie initiale 16 mars 2022
  • Genres Action, Aventure

Vous avez sûrement oublié mais le tout premier The Legend of Zelda de 1986 était une purge. Vous mourriez en boucle, les ennemis dévoraient vos trois cœurs de départ comme un affamé son McDo, et vous pouviez même rater la première arme du jeu en ne prenant pas le bon chemin. 35 ans après, Tunic fait pareil.

L'histoire

Un jour, il faudra nous expliquer pourquoi les héros sont attirés par les naufrages. Le petit renard choupi de Tunic se réveille cul nul et la tête dans le sable sur une île qui ferait passer Koh-Lanta pour un resort cinq étoiles. Tout ce qui bouge veut vous bouffer : les corbeaux, les chauve-souris, les crocos, même les crabes veulent vous faire la peau. À vous de trouver une arme, un vulgaire bâton d'abord, pour taper tous ces vauriens, leur faire cracher leurs sous comme un candidat de droite et au final, nettoyer l'île au karcher.
Un renard, une plage, des combats : simple

Le principe

La roulade vous rend invincible mais est comme par hasard un poil trop lente.

À première vue, Tunic est un jeu d'action en vue de dessus, « à l'isométrique » comme on dit dans les milieux branchés. Vous ramassez des trucs, vous tapez des machins, bref, c'est du Death's Door avec des graphismes encore plus mignons. Alors... oui. Il y a de ça. Mais pas que.

Tunic est avant tout un RPG, et un RPG qui cache bien son jeu. En explorant les différents environnements, librement d'ailleurs, vous allez trouver des bidules qui vous seront expliqués en hiéroglyphe. Pas du tout expliqués donc, et qu'il va falloir mettre de côté en attendant de comprendre comment ils fonctionnent. Bon, pour les clefs encore... le jeu ne pousse pas le vice jusqu'à en faire des potions de soin, mais vous avez intérêt à ramasser les pages du manuel et à les étudier attentivement pour ne pas passer à côté d'un gros pan RPG du jeu (comme un célèbre streamer Twitch français).
Selon la légende, Hidetaka Miyazaki n'aurait pas réussi à passer le 1er boss

La difficulté

Le petit renard bleu, c'est votre dépouille ; pensez à leveler avant de provoquer votre bourreau.

Il existe deux types de difficulté. Les ennemis bien sûr, dont certains vous ratatinent en un seul coup. Pour survivre, il faut s'équiper : trouver un bouclier, de la magie, voire des projectiles et des objets explosifs. Le tout se découvre progressivement, en explorant méthodiquement, et en se méfiant de la vue isométrique utilisée pour cacher certains passages et coffres. Vous débloquerez cordes et autres pontons qui deviendront autant de raccourcis indispensables, puisque chaque Game Over vous renvoie au dernier autel activé. À vous de retourner sur votre dépouille pour récupérer vos gains, sachant qu'un deuxième Game Over vous en privera – classique.

Et puis il y a la deuxième difficulté : le jeu ne vous dit rien. Ni où aller, sans aucun gros marqueur sur la carte comme dans un jeu Ubisoft – tout au plus vous pouvez dézoomer grâce à des longues-vues planquées pour repérer les environs. Ni quoi faire : à vous de comprendre qu'il faut activer des diapasons géants pour ouvrir des machins qui vous donneront d'autres trucs. Excitant au début, parfois frustrant quand vous arrivez dans une zone qui réclame manifestement une lampe, ou un grappin, que vous n'avez pas encore trouvés – et que vous ne savez absolument pas où chercher.
Il faut tout explorer, tout taper, tout ramasser

Pour qui ?

Après tout un niveau dans le noir complet, la délivrance. Les effets de lumière sont bluffants.

Ne vous fiez pas à son petit univers mignon ni à son renard espiègle : Tunic, c'est Elden Ring avec une moustache choupi. Alors oui c'est génial, l'exploration est incroyable, les combats nerveux et la maniabilité heureusement parfaite. Mais ne vous attendez pas à des points de sauvegarde tous les trois mètres comme dans les jeux grand public modernes. S'il a le ramage des plus beaux jeux indés actuels, Tunic a aussi le gameplay des jeux les plus retors des années 80.
Des graphismes choupi, une difficulté horrible

L'anecdote

Cette page cryptique explique comment améliorer ses stats.

Quand je dis que Tunic n'explique rien, c'est faux : le jeu bénéficie d'un manuel, qu'on dirait scanné des années 80 avec ses vieilles captures d'écran crasseuses. Mais comme vous devez vous en douter si vous avez lu le test, rien n'est simple dans ce jeu trompeur : ce manuel, il faut le récupérer. Page par page. Puis le déchiffrer, sachant que de larges portions de texte sont volontairement écrites en hiéroglyphes incompréhensibles – il faut s'aider des illustrations, un peu comme quand vous étiez gamin et que vous appreniez à lire. L'idée est géniale. Démoniaque certes, mais géniale.
Le manuel à trouver page par page rappelle ceux des cartouches NES
Les Plus
  • C'est choupi
  • Rien n'est vraiment expliqué
  • L'exploration
  • Les boss
Les Moins
  • La difficulté tape et pas qu'un peu
Résultat

Vous aimez les jeux difficiles, ceux qui vous balancent une bonne droite dans les dents avant de taper votre cadavre comme Hulk avec Loki ? Parfait, Tunic est fait pour vous. La maniabilité hyper nerveuse, les déplacements très rapides, les esquives un poil trop lentes, les ennemis aux attaques bien lisibles et qui font mal, très mal, quand ils vous touchent... Tous les ingrédients sont là pour vous inciter à taper juste un coup de plus, juste un coup de trop. Celui qui vous fait repartir tout nu et les fesses bien rouges au dernier point de sauvegarde.

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