Test | Lost Ember
13 janv. 2020

Danse avec la louve

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Lost Ember

Au milieu de la pléthore de jeux indé qui utilisent une direction artistique poétique et épurée pour camoufler un budget serré, Lost Ember semble se poser un peu là. Et il faut bien avouer que les premiers quarts d'heure de jeu ne poussent pas vraiment à revoir cet a priori. Mais s'il y a bien un seul intérêt aux a priori, c'est de nous permettre de nous exercer à les dépasser. Ainsi, la première production du studio allemand Mooneye se laisse apprivoiser lentement mais sûrement, à l'image de l'animal sauvage que vous y incarnez.

L'histoire

Vous êtes un loup, ou plutôt une louve, plongée dans un profond sommeil. Jusqu'à ce qu'une étrange lueur vous tire des bras de Morphée. Elle a besoin de votre aide et vous intime de la suivre. Chemin faisant, elle va faire apparaître devant vous les souvenirs d'une civilisation éteinte dont les traces sont maintenant presque camouflées par la nature. Vous comprenez rapidement que votre compagnon luminescent a quelque chose à régler avec son passé, un passé auquel vous n'êtes peut-être pas étranger...

Ce n'est pas tant son histoire qui rend Lost Ember intéressant. Elle reste en effet dans une veine bien connue des amateurs de productions indé. Il faut plutôt chercher du côté de son traitement, de ce principe qui consiste à prendre le temps de dérouler un scénario à un rythme qui sait faire écho à la direction artistique du jeu. Ce rythme vous incite à récolter chaque souvenir, à suivre chacune des traces de ce peuple disparu et éviter ainsi le syndrome de la ligne droite qui affadit forcément l'expérience.
Une nouvelle histoire de civilisation perdue

Le principe

La révolution et ses conséquences...

Lost Ember base son gameplay sur la possibilité réjouissante d'incarner n'importe quel animal croisé. Mais pas question que l'on vous en donne la liste, voilà qui gâcherait clairement votre surprise. Notez simplement que chaque animal dispose de capacités qui lui sont propres. Si votre parcours vous amène face à une forêt de bambous a priori impénétrable ou devant une paroi rocheuse trop abrupte pour votre louve, soyez certain qu'une espèce disposant des bonnes capacités évolue dans les parages. L'effet est garanti : le gameplay s'enrichit régulièrement et les surprises sont légion. Ne soyez donc pas surpris d'ouvrir la bouche béatement lors de l'incarnation de certains animaux légendaires.
Bien meilleur que la visite d'un zoo

Pour qui ?

Un exemple parmi beaucoup d'autres de créature contrôlable.

Si vous êtes habitués aux productions plus ou moins indé, la poésie de Lost Ember vous sera familière. Ses similitudes avec des titres comme Rime, Never Alone et dans une moindre mesure Seasons After Fall sont relativement nombreuses. Mais même en étant en terrain connu, le jeu de Mooneye vous offrira de jolis moments, voire même quelques séquences magiques. Pour les autres, le faible challenge et le rythme lent de l'aventure peuvent être un frein légitime.
Les poètes amis des bêtes

L'anecdote

Certaines séquences offrent des moments suspendus.

Derrière Lost Ember se cache la petite équipe de Mooneye. Ce studio allemand est en effet constitué de seulement cinq personnes. La production de ce premier titre a pu aboutir grâce à une campagne Kickstarter qui a permis de récolter 326 103 €. Si le pallier suivant de 400 000 € avait été atteint, l'équipe s'engageait à ajouter sept animaux contrôlables supplémentaires dans le bestiaire du jeu.
Un bestiaire qui aurait pu être augmenté
Les Plus
  • La diversité des animaux contrôlables
  • Une empreinte graphique agréable
  • Les deux chansons titres : "Your Light" et "All That You Are"
  • Des cinématiques originales
  • Quelques plans magnifiques notamment dans les derniers niveaux
Les Moins
  • Techniquement un peu juste : beaucoup de ralentissements, quelques soucis de caméra
  • Une première heure un peu mollassonne
  • Une progression en ligne droite sans véritable challenge
Résultat

Pour apprécier Lost Ember à sa juste valeur, il faut savoir prendre son temps, mettre de côté quelques soucis techniques et une histoire au démarrage un peu laborieux. Une fois ces brèves étapes franchies, la poésie du jeu prend toute son ampleur. Elle vous permet de profiter d'une aventure à part, grâce notamment à une direction artistique intelligente et un gameplay astucieux capable de se renouveler régulièrement.

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