Test | Felix The Reaper
26 nov. 2019

Le casse-tête entre ombre et lumière

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Felix The Reaper

Felix The Reaper n'est pas une exclusivité à la Switch, mais son portage se prête tout à fait bien au jeu casual que la console de Nintendo peut proposer. Aider Felix à résoudre ses casse-têtes vous prendra de cinq à vingt minutes par niveau, selon l'acharnement que vous vous donnerez avant de céder à un indice parfois salvateur. Vous vous déplacez de case en case, faisant attention à ne pas vous exposer au soleil, pour parvenir à orchestrer la mort de vos victimes, alors que le temps est pour elles suspendu. Mais si le jeu semble s'appuyer sur une histoire romantique et un attrait particulier pour la musique, qu'en est-il réellement ?

L'histoire

Felix est un agent du Ministère de la mort plutôt classe. Dans son ensemble noir et blanc, cravate rouge, il arrange des situations pour déclencher l'irrémédiable décès de ses victimes. Felix est très attentionné dans son travail, pour le plus grand plaisir de son supérieur hiérarchique. Mais ce qui motive tant Felix, c'est d'espérer entr'apercevoir l'élue de son cœur entre deux missions, qui elle, travaille pour le Ministère de la vie. Deux mondes qui s'opposent ! Felix navigue dans l'ombre, elle dans la lumière. Comment parvenir à se réunir ? Felix tente de lui laisser des mots doux sur les scènes de crime, même de risquer un œil au soleil pour l'entrevoir au grand dam de son patron.

Cette histoire d'amourette entre ombre et lumière est une base intéressante mais qui ne sera en réalité exploitée que dans les écrans de chargement. Sans vous dévoiler la fin, la résolution du dernier niveau ouvre enfin la porte à une histoire possible entre Felix et sa dulcinée, mais c'est à ce moment que les crédits du jeu apparaissent. Vous vous attendiez à ce que le jeu s'ouvre vers une nouvelle dynamique, des niveaux où la dualité ombre / lumière prend tout son sens pour résoudre les énigmes ? Que nenni. On vous a mené en bateau.
Un amour impossible

Le principe

À l'ombre du sapin, on est bien.

Si l'histoire de Felix The Reaper est donc finalement assez pauvre, concentrons-nous sur le gameplay qui est lui tout aussi simple mais relativement efficace. Sans limite de temps ni de déplacements, Felix doit atteindre un objectif sur une scène figée. Par exemple, déplacer un objet qui gêne le champ de vision d'un personnage, repositionner un cerf sur le parcours d'une flèche, ou encore positionner des pièges. Le but : que votre victime arrive peu à peu à sa mort, dont l'accident fatal aura été provoqué par Felix... Chaque chapitre concerne un personnage, et est découpé en cinq scènes vous permettant de placer vos pièges sur l'échiquier de la vie.

Pour atteindre votre objectif, vous pouvez avancer librement à l'ombre des décors et objets. D'un coup de gâchette, vous faites changer l'orientation du soleil de 90°, dévoilant de nouvelles cases ombragées. Vous l'aurez compris, le jeu repose sur votre capacité à organiser les objets mobiles (poubelles, fagots de bois, etc.) de sorte à vous aménager un passage. Et bien évidemment, de nombreuses sections nécessitent des allers et retours avec deux à trois objets, en jouant sur l'orientation du soleil, pour atteindre votre but.
Gare aux coups de soleil

Pour qui ?

Un niveau qui fait son office.

Felix The Reaper peut paraître simple de prime abord mais ses missions deviennent progressivement plus ardues. Certaines iront jusqu'à vous faire arracher quelques poignées de cheveux : si vous ne trouvez pas LA case parfaite pour placer votre baril, vous allez piétiner, revenir en arrière, recommencer, jusqu'à trouver le passage unique mais obligé pour avancer à l'ombre du soleil. Au contraire, quand vous avancez dans le flow prévu, tout semble rouler comme sur des roulettes. Des points d'étape sont d'ailleurs validés par le jeu, lorsque vous trouvez une combinaison de "passage obligé", ce qui vous permet d'y revenir facilement lorsque vous êtes perdus.

À noter que pour désamorcer la frustration des joueurs, le menu permet d'activer un indice visuel à l'écran : vous voyez alors quel objet doit être placé sur quelle case, ce qui enlève une grosse partie de la réflexion de l'énigme et laisse entre vos mains le soin d'y parvenir. Et soyons honnêtes, cette fonction peut être vécue comme un échec, mais sera parfois salvatrice pour votre santé mentale.
Surtout restez calme et gardez vos cheveux

L'anecdote

Direction ce gros bouton !

Si j'en crois la présentation du jeu, la playlist est composée de titres indépendants sélectionnés avec soin par Kong Orange. En voyant Felix poser son casque sur ses oreilles, mettre le volume à fond et se dandiner comme un petit fou dans les niveaux, je me suis dit qu'on tenait là une belle sélection musicale. En poussant un peu le volume de la Switch, j'ai donc pu me rendre compte que malheureusement, les musiques ne sont pas si exceptionnelles, et qu'en plus Felix ne se déhanche absolument pas en rythme. Sa playlist serait-elle différente de celle que l'on écoute dans le jeu ? Quel est ce rythme endiablé qui lui fait faire de tels sauts de cabri ? QU'EST-CE QU'IL A MIS DANS SON WALKMAN ? Je veux savoir. En attendant, j'ai décidé de jouer sans le son, pour imaginer une musique plus adaptée au jeu.
La musique, c'est pipeau
Les Plus
  • Le principe ombre / lumière bien pensé
  • Les indices pour se débloquer
Les Moins
  • Une playlist qui n'a rien à voir avec le style du jeu
  • L'histoire dont on ne vous raconte que le début
  • Une difficulté parfois agaçante
Résultat

Plaisant par son ambiance et sa mécanique, Felix The Reaper fera travailler vos méninges le temps de quelques énigmes assez inégales, mais du moins progressives dans leur difficulté. Pour les plus motivés, des défis de vitesse et d'efficacité débloqueront de nouveaux niveaux. Pour les moments difficiles, des indices salvateurs ne vous laisseront pas trop sur le carreau. Malgré cela, le jeu manque de profondeur dans son histoire qui occupe pourtant beaucoup de place, et le titre ne semble réellement démarrer qu'à sa fin. Un sentiment d'inachevé, qui malheureusement laisse un goût d'insatisfaction générale.

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