Dossier | Sony PSP : la rentrée sera en 16/9
11 juil. 2005

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L'attente aura été longue, les retards nombreux, mais la voici enfin pour très bientôt dans nos contrées : la PlayStation Portable de Sony, plus connue sous le nom de PSP. Depuis peu les réservations sont ouvertes, car parait-il, il n'y en aura pas pour tout le monde. Alors quid de ce monstre de technologie, au design épuré et aux capacités étonnantes ? Premières impressions sur quelques jeux accompagnant sa sortie, puis sur la console en elle-même. Attention, on en prend plein les yeux.

Objet de désir

A l'occasion de l'ouverture pour quelques jours seulement de la PSP Factory, nous avons pu profiter de nos premiers instants intimes avec ce qui devrait faire l'objet d'une petite bombe à la rentrée : la PlayStation Portable. Tel un bijou, elle brille de mille feux sous les projecteurs et son écran ne souffre d'aucun reflet. Fine et subtile, le noir l'habille très bien tandis que nos doigts se posent avec une facilité déconcertante sur son revêtement. Et les quelques jeux essayés étaient là pour prouver, une fois encore, que Sony a tout compris. Avec quelques années d'avance sur son concurrent, cette console portable offre des capacités légèrement inférieures à une PS2, mais décuplées par un écran extrêmement fin et au rendu étonnant. Nintendo peut commencer à trembler.

Un outil pour jouer

Chaque élément bénéficie d'une finition soignée

La PSP, c'est avant tout une console de jeu. Destinée à être transportée partout, mais aussi pour jouer chez soi, elle offre un encombrement relatif, pour un poids assez léger. Etrangement, elle donne une impression de finesse et de légèreté bien supérieure à la NDS. Les commandes, quant à elles, tombent parfaitement sous les doigts. La PSP se tient bien, elle ne glisse pas, ne pèse pas, elle offre un confort idéal pour jouer longtemps. A contrario de sa rivale à deux écrans. Mais cessons de reluquer l'engin et attrapons-le à deux mains. Pour ne plus le lâcher. Car allumer une PSP, c'est partir loin, très loin dans le plaisir vidéoludique.

"Impressionnant", voilà d'abord ce qu'on se dit en visionnant les vidéos d'introduction des quelques jeux testés. On se demande surtout comme tout ça tient sur ce fameux UMD, vers lequel nous reviendrons. Prenons la vidéo d'intro de Ridge Racer : de toute beauté, vraiment, de la qualité des vidéos des jeux actuels sur PS2, servie par un écran 16/9 particulièrement efficace. On en prend plein les yeux, ce qui est suffisamment nouveau sur une console portable pour le souligner. Assurément, la PSP joue la carte des effets graphiques et de la puissance pour s'imposer sur un marché très porteur, entre la console de jeu et baladeur multimédia très hype pour jeune adulte trentenaire.

Ridge Racer : la révélation

Excellente visibilité et maniabilité, RR a tout pour plaire

Figure de proue du lancement de la PSP, Ridge Racer est assurément le jeu de course du moment, en attendant le déjà mythique Gran Turismo 4 : Mobile. La vidéo présentait une petite bombe visuelle, voici à présent la claque in-game. Les décors sont superbes, les tracés impeccables, les voitures soignées... L'immersion est totale. L'esthétique globale de Ridge Racer est très proche de l'univers dégagé par la PSP : lisse et élégant, efficace et puissant, on se plait à contempler certains paysages sur l'écran 16/9 alors qu'on devrait déraper dans une vilaine épingle à cheveux. Et quelles couleurs chatoyantes ! Attention cependant aux zones d'ombre, où la visibilité est plutôt réduite et l'écran restitue plutôt mal les nuances sombres sous un éclairage fort. Un petit bémol aussi pour le son, qui, malgré des musiques très arcade, est difficilement discernable en milieu bruyant. Le casque révèle ici toute la puissance du son stéréo, avec des nuances plus nombreuses.

1995 : Ridge Racer sortait en fanfare sur Playstation, première du nom. Révolution graphique à l'époque, il fait aujourd'hui pâle figure à côté de son petit frère spécial PSP. Même si l'idée du revival traverse l'esprit, on (re)découvre un genre sur une console portable, avec une vraie conduite digne des actuelles consoles de salon. La maniabilité de la voiture est assez précise, les dérapages sont de mise, et pour gagner il faut s'accrocher, quitte à recommencer plusieurs fois un même circuit pour terminer premier. En mode multi, le Wi-Fi est efficace : la partie se lance rapidement, et on prend vite son pied à se tirer la bourre. Une vraie réussite.

Jouons vite, jouons bien

On vise, on tire, et c'est dans le trou. Facile.

Très rapidement, nous avons pu nous exercer à Everybody's Golf. 'Petit' jeu assez simple, où il suffit de viser à peu près vers le green et de taper au bon moment pour faire des "Nice shots" à répétition. Une fois qu'on a saisi le truc, finir un 18 trous en quelques balles est relativement simple. On profite des animations cartoon, belles et proprettes, autour de personnages aux bouilles sympathiques. Mais une chose est claire, pour jouer Everybody's Golf plus longtemps qu'une demi-heure, il faut vraiment être fan de golf.

Autre titre qu'il nous a été possible d'approcher, WipEout Pure. Attention, voici un des titres très attendus en Europe pour le lancement de la PSP, et il y a de quoi. Au même titre que Ridge Racer, WipEout a connu la belle époque des débuts de la PlayStation. Cette version PSP est plus qu'une simple refonte, c'est un véritable hommage qui est réalisé. Et grâce à l'écran 16/9, le rendu de la vitesse est impressionnant. Les décors filent, les courses sont mouvementées, l'immersion est optimale. WipEout Pure fera très certainement partie des titres les plus courrus pour accompagner sa PSP fraîchement acquise début septembre.

La PSP n'est pas qu'une console

Le MagicGate de Sony

Voici pour les jeux. Mais là où Nintendo se plait à vanter ses consoles totalement dédiées au jeu, Sony joue la carte de la pluridisciplinarité : véritable plate-forme multimédia de poche, cet engin est un baladeur numérique des plus complets. Vidéo, photo et images, il les lit toutes sans problèmes. Un simple transfert sur la Memory Stick suffit pour profiter des atouts de baladeur de la PSP.

La console portable de Sony propose au démarrage un menu à la fois simple et efficace. Chaque fonction est affichée, la croix directionnelle permet de naviguer et de choisir les sous-options. Un modèle du genre, tant l'esthétique et l'organisation sont soignées.

La photo et la musique
La lecture s'effectue soit à partir de l'UMD, soit à partir de la Memory Stick Duo. Dans ce dernier cas, le transfert PC / PSP est simple et direct, puisque tout est géré par la console, qui d'ailleurs est reconnue comme un disque externe. A noter que cette connexion ne s'effectue que par câble USB, le Wi-Fi, pourtant élément important de la console, n'est pas compatible avec d'autres machines. Les PSP ne peuvent communiquer sans fil qu'entre elles, ce qui est bien dommage. Revenons aux photos : la visualisation est très bonne dans l'ensemble, seul le format de l'écran pourra gêner certains, puisque peu de photos sont réalisées pour s'adapter au 16/9. Des fonctions de zoom et de déplacement ont donc été intégrées, la navigation s'effectuant via les touches de la console. Pour la musique, le son est excellent au casque, moyen en milieu bruyant sur les hauts parleurs. L'autonomie en mode de lecteur musicale peut atteindre les 8 à 10 heures, en comparaison il faudra compter sur 6 à 7 heures maximum de jeu.

Mais ce qui fait surtout rager les joueur, c'est le stockage. La carte MS Duo livrée avec la console fait tout juste 32 Mo, ce qui est dérisoire pour stocker de la musique en plus des sauvegardes de jeu. Il faudra donc payer assez cher une carte à plus forte capacité, les cartes MS Duo étant parmi les plus chères du marché.

La lecture de films : l'atout marketing ?

"On va se louer un UMD ?"

La lecture vidéo
Comme pour la lecture photo et musique, l'opération s'effectue à partir de l'une des deux sources : l'UMD ou la Memory Stick Duo. Dans ce dernier cas, il faut compter une carte 512 Mo pour un peu plus d'une heure de vidéo, donc autant tabler sur la carte d' 1 Go si l'on veut transformer sa PSP en vidéo-club portatif. Mais à ce prix, cela fait cher la séance. Et c'est dommage, car l'écran de la PSP et ses codecs lui autorisent un rendu de très bonne qualité, ne souffrant d'aucune dégradation. Le format s'ajuste automatiquement, et une fonction de zoom permet de définir ses préférences d'affichage.

Au niveau des UMD, même si les qualités de lecture sont au rendez-vous, la stratégie de Sony est tout autre. Réellement déterminée à faire de sa PSP le baladeur multimédia du moment, la firme japonaise s'est engagée à éditer des dizaines de titres de films au format UMD. Au premier septembre, nous pourrons visionner des films comme Bad Boys, xXx, Ghostbusters, Hellboy, The Punisher, Spider-Man 2 ou encore Steamboy, pour le prix moyen de 20 € chacun. L'UMD propose 1,8 Go de données, ce qui permet de stocker 2 heures au format DVD et 4 heures dans un format plus standard. Seulement voilà, l'UMD n'est que lisible, pas d'écriture possible, et le format est propriétaire de Sony. Au final, cela revient assez coûteux de meubler sa vidéothèque d'UMD, dans la mesure où aucune sortie TV ne permet de profiter du film autrement que sur PSP, c'est-à-dire seul. Sony, fort de son expérience du Mini-disc, travaille aujourd'hui sur d'autres produits de types baladeurs, utilisant l'UMD, ceci afin de généraliser ce format propriétaire et lui donner un aspect standard. Enfin, notons que si la PSP n'est pas zonée, les UMD de film le sont. Comme les DVD, un film UMD importé des USA ne sera pas lisible sur une console européenne, et vice-versa. Heureusement, les jeux ne souffrent pas de ce choix proprement commercial.

Les caractéristiques de la bête

"Et le café, c'est où ?"

Observons l'engin d'un peu plus près. D'emblée l'écran 16/9 TFT LCD saute littéralement aux yeux, puisqu'il occupe la majeure partie de la console. Sa résolution de 480x272 pixels est certes originale, mais offre un rendu très fin et détaillé, les couleurs se comptant par millions (16,77 pour être exact).

Derrière tout cela se cache un processeur cadencé à 333 Mhz et une mémoire vive de 32 Mo. Ajoutons à cela des haut-parleurs stéréo, le Wi-Fi 802.11b, une sortie mini USB, l'infrarouge IrDA et les classiques ports casque, alimentation, Memory Stick Duo et UMD. En puissance pure, la PSP se situe bien au-dessus de la PlayStation, mais juste en dessous de la PS2. Cependant, du fait d'un écran plus réduit, mais aussi très fin et de très bonne qualité, la PSP bénéficie d'un rendu réellement bluffant, surtout pour une console portable.

La prise en main, nous l'avons déjà souligné, est exemplaire. Tous les boutons tombent bien sous les doigts, on s'étonne même de tenir un tel engin aussi facilement. Seuls les boutons de volume sont assez difficilement accessibles en pleine partie, mieux vaut mettre pause pour régler le son. Bien qu'en mode pause, le son soit automatiquement coupé. Difficile alors de définir le bon niveau sonore quand on ne joue pas au casque. Mais ce n'est qu'un détail. Enfin, une excellente surprise réside dans le mode veille : l'énergie est économisée mais le jeu n'est pas complètement stoppé. On reprend la partie ou le visionnage sans souci, même s'il reste conseillé d'éteindre sa console quand on ne l'emploie pas un certain temps.

Réservation et lancement, mode d'emploi

Avouons qu'en plein écran 16/9, ça en jette

On l'a remarqué lors du lancement de ses deux dernières consoles de salon, Sony est un champion du marketing. Il sait faire monter la sauce juste comme il faut, pour créer un engouement général autour de ses produits. La PSP ne déroge pas à la règle, puisqu'elle ne sera disponible qu'en quantité limitée le jour de sa sortie, à savoir le 1er septembre. Selon plusieurs distributeurs, seuls ceux qui l'auront réservée pourront l'obtenir dès le premier jour. Pour rappel, le lancement si tard de la PSP résulte, en partie, de difficultés de productions de Sony (nous en parlions ici).

La réservation s'effectue donc via le site psp-premiers ou directement par un revendeur : chaque grande enseigne est contrainte à souscrire à ce mode de réservation qui ne fait pas forcément la joie des indépendants, comme nous le développions dans cette news. La réservation est simple et permet de bénéficier, en guise de bonus, d'une sacoche de transport et d'un UMD Spider-Man 2 par la suite. Quant au prix, il est pour l'heure fixé à 249 €.

Détails du lancement européen

Des disques pour une console portables, une drôle d'idée ?

Les jeux
Au 1er septembre, 29 jeux seront d'emblée disponibles. La liste exhaustive n'est pas encore définie, mais on connaît déjà les 9 jeux "maison" de Sony : Ape Academy, Everybody's Golf, F1 Grand Prix, Fired Up, Le Monde des Bleus, MediEvil Resurrection, WipEout Pure, World Rally Championship, et Ridge Racer. Récemment, Konami a confirmé que Metal Gear Acid sera également de la partie.

Les films
Au niveau cinématographique, ce sont 19 titres que les possesseurs de PSP pourront se procurer au format UMD, parmi lesquels Charlie's Angels, Resident Evil 2, Spider Man 2, Steamboy et tout plein d'autres films d'action.

La musique
Enfin, côté musique, Sony proposera également un catalogue de clips au format UMD, afin de rendre son offre aussi vaste que possible.

Conclusion

Peut.. pas.. résister..

Après ce balayage global de la PSP, on peut dégager plus facilement les atouts et les faiblesses de la PSP. Commençons par ce dernier point. Ce qui dérange le plus, c'est cette vampirisation de Sony de sa console : seul le port USB n'est pas un format propriétaire, tout le reste l'est. D'autant que la Memory Stick Duo, certes efficace, n'est pas parmi les moins chères. Avec les 250 euros de la console, les 70 euros pour une Memory Stick Duo 512 Mo (ou plus de 100 euros pour 1 Go), plus 45 euros pour un jeu, cela donne une note assez salée pour pouvoir commencer à jouer et profiter confortablement des fonctions multimédia.

Les atouts ont cependant toute la force nécessaire pour porter une console telle que la PSP. D'abord, ses capacités de jeu dépassent de loin la concurrence. Et avec un tel écran, le spectacle est garanti. Ensuite, le marché des baladeurs audio/vidéo est certes fourni, mais peu de modèles proposent de telles capacités pour un prix si serré. Certes le stockage n'est pas le point fort, mais le compromis UMD/Memory Stick permettra à tout un chacun de s'y retrouver. D'autant que la PSP est avant tout une console de jeu portable, suffisamment révolutionnaire pour se suffire à elle-même.

En conclusion, la PSP a toutes les chances de son côté pour faire un carton à la rentrée. A la fois élégante et puissante, elle séduira les joueurs comme les férus de gadgets branchés. Cependant, opter pour la PSP uniquement four ses fonctions multimédia ne serait pas un choix judicieux, puisque d'autres produits plus spécialisés proposent des qualités d'affichage identique pour un stockage bien plus important. Mais jouxtées aux qualités de jeu, elles offrent un objet complet et fourni, que l'on se plaira à conserver sur soi lors de ses déplacements et à exhiber avec une certaine fierté.

L'été aura certes été vécu sur deux écrans, mais la rentrée sera assurément en 16/9.
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