Test | Conker : Live & Reloaded, le maxi best of
12 juil. 2005

Testé par sur
Conker: Live & Reloaded
  • Éditeur Microsoft
  • Développeur Rare
  • Sortie initiale 24 juin 2005
  • Genre Action

L'écureuil fou existe, il s'appelle Conker. Obsédé, alcoolique, vénal, grossier, la brave petite bête s'avère terriblement humaine. Ses regards pleins de malice, ses bonnes joues rebondies et sa fourrure soyeuse ne donnent que brièvement le change. Les décapitations, les gerbes d'hémoglobine et les jets de caca rappellent vite que ce titre moignon tout plein détourne allègrement les règles habituelles des jeux de plate-forme. Cette rébellion en forme de pied de nez s'avère savoureuse, à condition de supporter quelques défauts bien gênants.

Monsieur Pipi-Caca

Les jeux de plates-formes souffrent tous d'une niaiserie ambiante qui les destine immanquablement aux tout petits ou aux grands enfants. Leurs univers acidulés donnent vite mal au bide, du moins jusqu'à ce qu'on tire la chasse avec Conker. C'est bien simple, le héros du jeu commence bourré, zigzaguant à la recherche d'une décoction spéciale gueule de bois. Le reste se situe dans la même veine avec des objectifs complètement farfelus, qu'il s'agisse de faire exploser un rat en le gavant de gruyère, de faire littéralement chier des vaches pour noyer un taureau sous un océan de merde ou de balancer des rouleaux de PQ dans la gueule d'un caca monstrueux. C'est complètement barge et terriblement scato, un comble pour un jeu estampillé jadis Nintendo.

Une vraie peluche

Ceux qui ont déjà joué à Conker's Bad Fur Day sur Nintendo 64 s'en souviennent, l'aventure de l'écureuil cradingue valait le détour. C'est la même sur Xbox à peu de choses près, les graphismes ayant notamment subi une refonte totale. La réalisation somptueuse décuple le plaisir, notamment le travail effectué sur les expressions et la fourrure. Cela suffit à relancer l'intérêt pour ceux qui auraient déjà fini le jeu sur Nintendo 64. Seuls quelques vilains défauts gâchent ponctuellement les réjouissances. Les combats à la batte de baseball sont notamment bien lourds puisqu'il est impossible de parer. Face à des ennemis qui contre-attaquent aussitôt après avoir reçu un coup, c'est forcément frustrant. La caméra n'est pas non plus parfaite et certains sauts, au bord d'une surface en pente par exemple, posent de sérieux problèmes. Pour un jeu ressuscité, ça fait tâche.

Deux écureuils en un

Il reste toutefois le mode multijoueur à quatre en écran splitté et à seize sur le Live. Extrêmement complet, ce mode permet de piloter des véhicules et de placer des tourelles à des endroits stratégiques pour arroser l'ennemi. Les protagonistes disposent en plus d'attaques variées, depuis la course accroupie qui empêche l'utilisation d'une arme jusqu'aux attaques rodéo à la Yoshi pour écraser plusieurs adversaires d'un coup. Des cinématiques présentent même certaines aires de jeu. Ce serait royal si les cartes un peu grandes ne laissaient pas une impression de vide lors des parties fédérant moins de six joueurs, les peluches surarmées passant alors trop de temps à se chercher. Les armes ne se valent pas toutes, celles à aire d'effet l'emportant largement. Enfin, la caméra pose encore une fois problème, surtout en écran splitté. Encore mal équilibré, le multi n'est clairement pas le point fort du jeu.
Les Plus
  • L'univers irrévérencieux et bien scato
  • Un écureuil terriblement attachant.
  • Une réalisation superbe
Les Moins
  • Des galettes tant en solo qu'en multi
Résultat

Malgré ses défauts tant en solo qu'en multi, Conker: Live & Reloaded reste un jeu terriblement attachant. Son univers irrévérencieux mérite à lui seul le coup d'œil, en tout cas pour les connaisseurs qui savourent tout le mœlleux de l'humour scato. Les jeux de plate-forme étant peu nombreux sur Xbox, ces quelques galettes passent de toute façon relativement bien ; après tout, même les plombiers italiens ont parfois des problèmes de caméra. Il suffit juste d'un sourire cupide ou d'une bordée de jurons pour faire oublier tous les désagréments, les qualités du jeu l'emportant largement sur ses défauts.

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