Test | Call of Duty : Advanced Warfare
14 nov. 2014

C'est déjà mieux

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Call of Duty : Advanced Warfare

Après une série d'épisodes décevants, Activision se devait de réagir. En introduisant Sledgehammer aux commandes de ce Call of Duty : Advanced Warfare, l'éditeur initie ainsi un nouveau cycle. Les trois ans de développement auront-ils suffit à l'équipe, qui avait déjà travaillé en association avec Infinity Ward sur Modern Warfare 3, pour donner un vrai coup de fouet à la licence ?

L'histoire

Ne vous attendez pas à une révolution à ce niveau-là, Call of Duty : Advanced Warfare propose un scénario avec des gentils soldats américains. Vous êtes en 2054 et vous incarnez Mitchel, un soldat engagé dans l'armée américaine pour combattre une nouvelle menace : le KVA, un mouvement terroriste rétrograde. Dans le but de libérer la population, ce mouvement est prêt à tout pour atteindre ses objectifs, y compris la guerre nucléaire. Lors d'une mission, vous perdez votre bras et votre ami Will Irons se fait tuer sous vos yeux. Embauché dans la fameuse société Atlas, entreprise de mercenaires à la pointe de la technologie et dirigée par le père de votre ami défunt (incarné par Kevin Spacey), vous récupérez votre bras et repartez sur le front. Voir Atlas évoluer avec le mégalomane Spacey à sa tête est grisant et finalement le scénario se révèle bien plus prenant que ceux des épisodes précédents, surtout grâce au jeu des acteurs. Entre réflexion sur le monde et pitch de bon petit soldat, l'histoire n'est pas extraordinaire mais se laisse vivre avec un certain plaisir. Ce scénario est pratiquement celui d'un film d'action et de guerre, comme vous pouvez le voir régulièrement au cinéma, et se vit pendant 7 à 8 heures.
Le gentil et le méchant américain

Le principe

Les cinématiques avec Kevin Spacey sont superbes, les séquences de jeu nettement moins.

Call of Duty : Advanced Warfare est un jeu de tir à la première personne. De là à penser qu'il n'y a rien de nouveau, vous vous trompez. Sledgehammer est parti des bases solides des précédents épisodes pour produire le meilleur épisode de ses dernières années. En effet, en terme de gameplay l'exosquelette ajoute un vrai plus au dynamisme, mais aussi à l'approche des niveaux. Il vous est dorénavant possible de prendre de l'altitude et de tirer partie des reliefs. Contourner un groupe d'ennemis en passant par les toits n'a jamais été aussi facile. Vous disposez aussi de capacités liées au type d'exo que vous utilisez, telles qu'un bouclier portatif ou le fait de se rendre invisible quelques secondes. Il est juste frustrant de ne pouvoir choisir votre équipement, les options vous étant imposées en début de mission. Il est à noter l'utilisation d'un grappin particulièrement plaisant (et brutal) dans certains niveaux. Cet Advanced Warfare propose aussi toute une flopée de missions variées avec notamment la conduite d'un tank, d'un drone ou encore l'exploration d'une crevasse dans un glacier. Si tous ces éléments participent à la réussite du titre, il reste cependant une sensation de déjà vu, notamment dans Titanfall en ce qui concerne les sauts et la verticalité, ou Crysis 3 pour les pouvoirs. C'est mieux qu'avant mais il faudra faire mieux pour reprendre la première place des FPS.
FPS boosté et copié

Le multi

La grenade à détection est fort utile dans le solo.

Call of Duty : Advanced Warfare propose bien évidemment du multijoueur, en ligne ou en local, divisé en mode multijoueur et coop. Pour le multi, les principales nouveautés sont le fait d'avoir 13 emplacements d'équipements/atouts au lieu de 10, surtout liés à l'exosquelette et ses capacités. Les grenades intelligentes du solo sont remplacées par toute une série d'autres grenades qui équilibrent d'avantage les parties. Mais c'est surtout l'ajout de l'exosquelette qui change la donne. Avec les mouvements de boost latéraux qui permettent des esquives, le mode multijoueur de Call of Duty n'a jamais été aussi nerveux. Les doubles sauts ajoutent en plus une dimension verticale, mais celle-ci est souvent mal exploitée : le fait d'avoir seulement deux hauteurs différentes, des plafonds ou murs imaginaires, limitent la sensation de liberté. Les modes de jeu sont variés et nombreux, de quoi occuper votre hiver et le printemps qui arrive.

En ce qui concerne le coop, difficile de faire oublier le mode zombie, mais SH propose tout de même un mode de jeu à part entière qui ne se limite pas a du classique affront de vagues d'ennemis. Pour commencer, vous devez choisir un type d'exo parmi léger, lourd ou spécialiste. Ces trois classes conditionnent vos armes mais aussi votre résistance, votre bonus de série ainsi que vos capacités d'exo. Chacune d'entre elles trouve son intérêt et de l'équilibre entre chaque classe nécessite que les membres de l'escouades diversifient leurs exo. Une fois en jeu, différentes vagues approchent avec un cours laps de temps entre chaque pour acheter des armes ou de l'équipement. Heureusement, la variété d'ennemis et de difficulté font vivre ce mode de jeu, pour qu'il ne disparaisse pas dans les méandres des Call of Duty
Verticalement limité

Pour qui ?

Votre équipement est limité dorénavant à 13 pièces au lieu de 10 sur Black Ops.

Advanced Warfare se destine aux fans de Call of Duty par ses bases classiques, mais il ouvre aussi les portes à ceux qui avaient délaissé la licence depuis quelques temps. Sans être le meilleur FPS du moment, le solo (plus proche que jamais d'une réalisation hollywoodienne) ainsi que le multijoueur qui se laisse parcourir, devraient assurer à tout un chacun de prendre du bon temps sur le jeu de Sledgehammer.
Les fans et les habitués

L'anecdote

Avec l'exosquelette, la nouveauté de ce Call of Duty : Advanced Warfare, il est possible d'utiliser un boost et de faire des doubles sauts pour réaliser des esquives et des déplacements rapides. Cependant, avec les premières équipes apparues rapidement, émerge aussi un fait plus gênant pour les joueurs occasionnels : la possibilité d'utiliser ces capacités pour traverser en quelques secondes les cartes (moins de 10 en général). Plus question de lambiner après la réapparition sous peine de servir de menu-fretin à des joueurs bien mieux organisés. Je vous déconseille très sincèrement les parties contre des équipes si vous n'échangez pas avec vos coéquipiers sous peine de faire chuter votre ratio brutalement.
Dasher, c'est gagner

Havoc : Bienvenue à Raccoon Atlas City

Avec le DLC Havoc, c'est le grand retour du mode zombie !

Premier DLC de Call of Duty : Advanced Warfare, Havoc a la lourde tâche de bonifier un jeu plaisant avec un concept finalement désagréable. Et si Advanced Warfare possède effectivement un mode de jeu contre des vagues de bots, celui-ci est pourtant bien pauvre en terme de challenge. Pour corriger le tir, Havoc propose un mode exo-zombie qui a de quoi rendre jaloux le mode de jeu de Treyarch. Une bombe contenant un virus mutagène a été larguée et Atlas récupère les corps des zombies qui sont apparus à la surface proche de l'impact. Mais le zombie n'étant pas une chose facile à tuer, les créatures se réveillent dans les laboratoires de la société pour une nouvelle vague de contamination. Vous êtes quatre non affectés et vous devez survivre à ses vagues d'ennemis qui vont vous en faire baver. L'argent gagné en tuant les monstres vous sert à ouvrir de nouvelles zones, acheter de nouvelles armes ou améliorer l'existante ainsi qu'acquérir l'exo-squelette. Si la seule carte disponible est bien pensée, vous allez vous sentir claustrophobe assez vite, dû probablement au manque de variation. Cependant le challenge est présent et les zombies exo deviennent une vraie plaie après la dixième vague.

Le second ajout de Havoc sont les quatre nouvelles cartes disponibles. Malheureusement, uniquement trois tireront leurs épingles du jeu. La carte "Drift" vous propose une petite balade dans un village enneigé avec un manège au centre, un espace commercial et la possibilité de passer dans beaucoup de magasins. D'une taille très correcte, elle permet des affrontements variés dans une ambiance typée Noël des plus agréables. La carte "Sideshow" vous emmène dans les environs d'un motel désertique, avec une ambiance très glauque, la faute aux nombreux clowns en carton tombés par terre et à la dégradation des lieux. Carte idéale pour sniper en passant par les toits, la multitude d'ouverture et de couverture vous permet aisément de contourner l'ennemi. "Urban", quant à elle, invite tout simplement au pugilat.
Un DLC encourageant

Ascendance : Le DLC sur la phase descendante

Les cartes accessibles au mode grappin du DLC Ascendance donnent du relief.

Après la bonne surprise qu'à été Havoc, Ascendance débarque pour compléter l'expérience d'Advanced Warfare. Malheureusement, SledgeHammer tombe dans les vieilles habitudes des Call of Duty en vous servant un DLC simpliste, manquant d'intérêt malgré quelques ajouts pourtant intéressants. Quatre cartes accessibles par et pour le mode grappin auraient de quoi réjouir, surtout en multi, mais la construction des niveaux est classique et le mode devient vite ennuyeux. Une capture de drapeau futuriste qui ne renouvelle pas le jeu suffisamment pour être convainquance sur la durée, même à grand renfort de tyrolienne. Vient ensuite l'arme OHM, une arme hybride qui vous permet d'alterner fusil d'assaut et fusil à pompe. Loin d'être ultime, cette arme n'a de mérite que d'exister.

Côté exo-zombie, vous retrouvez une nouvelle carte nommée Infection. Le point de départ est banal : il y a eu un survivant à la précédente attaque de zombie, il est emmené à l'hôpital mais il a été mordu. Vous vous retrouvez de nouveau à quatre joueurs dans le restaurant d'une petite ville infestée de créatures mangeuses de chair humaine. Le panache de la première carte est retombé. Il faut être honnête, c'est toujours bon à prendre pour varier les plaisirs mais en même temps très frustrant à cause du manque de variété. Ascendance est donc un DLC décevant qui n'augure rien de bon pour la suite.
Des zombies fainéants

Supremacy : un DLC rien que pour vos yeux

Il règne une sensation de déj-vu sur ce contenu.

Troisième contenu payant sorti, Call of Duty : Advanced Warfare Supremacy débarque sur vos machines avec la ferme intention de vous en mettre plein les yeux. Rose McGowan, John Malkovitch ou Bruce Campbell font partie du casting la nouvelle carte Exo-zombie "Carrier". Après une énième raison sans grande valeur, vous vous retrouvez sur un porte avion en pleine mer avec un infecté à bord. Eh oui, l'un des survivants est contaminé et malgré sa mort devant vos yeux, il revient vous hanter. Particularité du DLC, votre équipe commence séparée avant de se rejoindre pour des affrontements toujours aussi difficiles et stressants. La carte est loin d'être la meilleure par son manque d'originalité mais quelques idées, comme la broyeuse, sont salvatrices de ce contenu ainsi que le LZ-52, arme exclusive au mode.

Vous retrouvez aussi quatre nouvelles cartes pour le multi. Enfin, nouvelle pour seulement trois d'entre elles puisque "Skyrise" est une copie de "Highrise" de Call of Duty : Modern Warfare 2. Pour les trois autres, vous retrouvez des cartes jouables en modes grappins apparut dans le précédant DLC, de taille moyenne à petite. Sans être loupées, ces cartes n'apportent que peu d'éléments nouveaux (comme la carte "Kremlin" et l'activation de mine), hormis le changement de décors. Et le petit bonus en plus : il n'y a même pas de nouvelle arme avec Supremacy. Ce contenu met donc très clairement en avant l'investissement sur les acteurs a défaut d'amélioration du jeu.
Des stars et c'est tout

Reckoning : Le compte est bon

La frêle rose tient toujours son rang quand il y a du zombie

Voici Reckoning, le quatrième et dernier DLC pour Call of Duty : Advanced Warfare. Le retour des artistes vous emmène dans la base sous-marine d'ATLAS pour la dernière carte du mode zombie. Le zombie incarné par John Malkovitch a survécu à l'explosion du porte-avion dans Supremacy et il compte encore jouer un peu avec vous. Doué d'intelligence et d'un sens peu commun de la terreur, il prend le contrôle de la base pour vous envoyer un maximum de ses petits congénères. Bref, ça charcute dans tous les sens sur une carte un peu mieux pensée que la précédente (nommé "Descent"). Avec des téléporteurs, plusieurs niveaux accessibles par escalier et un design un peu plus soigné qu'à l'habitude, "Descent" rempli parfaitement sa fonction de dernière carte du mode Zombie. Ce qui n'est pas vraiment le cas des cartes du multi.

Niveau multijoueur, 4 nouvelles cartes viennent compléter votre tableau déjà bien fourni. Si les quatre remplissent leurs fonctions et viendront facilement vous distraire, elles montrent aussi un manque d'originalité dans la forme. Passer par les fenêtres d'immeubles dans un paysage urbain sur "Swarm" ou se balader dans la neige autour de bâtiments de type industriel dans "Fracture", autant de chose qui viendront en résonance avec les cartes existantes (sur le jeu ou sur les précédents opus). Ses cartes restent accessibles au mode grappin pour pouvoir profiter une dernière fois de cet accessoire.

Call of Duty : Advanced Warfare Reckoning montre surtout l'importance du mode Zombie, qui a largement été mis en avant au travers des différents contenus. Mais à trop se concentrer sur un mode de jeu, la grosse partie du jeu, à savoir le multi, semble un peu plus délaissée à chaque fois. Si l'intégralité du contenu est globalement correcte, le prix n'est pas réellement en adéquation avec le contenu proposé.
L'importance d'un mode
Les Plus
  • Un solo accrocheur avec beaucoup de variété dans les missions...
  • Un rendu visuel au niveau
  • Le multijoueur bien fourni
  • L'exo squelette qui booste les parties
  • Adieu les snipers campeurs qui hantaient les parties de Call Of Duty
Les Moins
  • ... mais qui ne dure pas assez longtemps
  • Beaucoup de ressemblances avec d'autres jeux
  • Une verticalité moins bien utilisée que Titan Fall par exemple
Résultat

Si Call of Duty : Advanced Warfare n'est pas la claque que tous les fans de la première heure attendaient, il faut admettre qu'il possède des qualités qui font de lui le meilleur épisode de ces quatre dernières années. Avec son solo pour une fois accrocheur, qui propose une grande variété de missions, un exosquelette qui rend le multijoueur plus dynamique que jamais, il aurait même pu se faire la part belle cette année. Mais la verticalité mal exploitée, les murs invisibles et une sensation de déjà-vu entravent son ascension parmi l'élite. Un bon premier épisode pour un Sledgehammer qui ne démérite pas, bien au contraire.

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